HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

EURIPIDE, Oreste (pièce complète)

Vers 150-199

  Vers 150-199

[150] λόγον ἀπόδος ἐφ' τι χρέος ἐμόλετέ ποτε.
Χρόνια γὰρ πεσὼν ὅδ' εὐνάζεται.
(Χορός)
Πῶς ἔχει; Λόγου μετάδος, φίλα·
τίνα τύχαν εἴπω; Τίνα δὲ συμφοράν;
(Ἠλέκτρα)
(155) Ἔτι μὲν ἐμπνέει, βραχὺ δ' ἀναστένει.
(Χορός)
Τί φῄς; τάλας.
(Ἠλέκτρα)
(158) Ὀλεῖς, εἰ βλέφαρα κινήσεις
ὕπνου γλυκυτάταν φερομένῳ χάριν.
(Χορός)
(160) Μέλεος ἐχθίστων θεόθεν ἐργμάτων,
τάλας.
(Ἠλέκτρα)
(162) Φεῦ μόχθων.
Ἄδικος ἄδικα τότ' ἄρ' ἔλακεν ἔλακεν, ἀπόφονον
ὅτ' ἐπὶ τρίποδι Θέμιδος ἄρ' ἐδίκασε
(165) φόνον Λοξίας ἐμᾶς ματέρος.
(Χορός)
Ὁρᾷς; Ἐν πέπλοισι κινεῖ δέμας.
(Ἠλέκτρα)
Σὺ γάρ νιν, τάλαινα,
θωύξασ' ἔβαλες ἐξ ὕπνου.
(Χορός)
Εὕδειν μὲν οὖν ἔδοξα.
(Ἠλέκτρα)
(170) Οὐκ ἀφ' ἡμῶν, οὐκ ἀπ' οἴκων
πάλιν ἀνὰ πόδα σὸν εἱλίξεις
μεθεμένα κτύπου;
(Χορός)
Ὑπνώσσει.
(Ἠλέκτρα)
(173) Λέγεις εὖ.
πότνια, πότνια νύξ,
(175) ὑπνοδότειρα τῶν πολυπόνων βροτῶν,
(178) ἐρεβόθεν ἴθι, μόλε μόλε κατάπτερος
τὸν Ἀγαμεμνόνιον ἐπὶ δόμον.
(180) Ὑπὸ γὰρ ἀλγέων ὑπό τε συμφορᾶς
διοιχόμεθ', οἰχόμεθα. Κτύπον ἠγάγετοὐχὶ σῖγα
σῖγα φυλασσομένα στόματος
(185) ἄνα κέλαδον ἀπὸ λέχεος ἥσυχον
ὕπνου χάριν παρέξεις, φίλα;
(Χορός)
Θρόει τίς κακῶν τελευτὰ μένει.
(Ἠλέκτρα)
Θανεῖν <θανεῖν>, τί δ' ἄλλο;
Οὐδὲ γὰρ πόθον ἔχει βορᾶς.
(Χορός)
(190) Πρόδηλος ἆρ' πότμος.
(Ἠλέκτρα)
Ἐξέθυσ' Φοῖβος ἡμᾶς
μέλεον ἀπόφονον αἷμα δοὺς
πατροφόνου ματρός.
(Χορός)
Δίκᾳ μέν.
(Ἠλέκτρα)
Καλῶς δ' οὔ.
(195) Ἔκανες ἔθανες,
τεκομένα με μᾶτερ, ἀπὸ δ' ὤλεσας
πατέρα τέκνα τε τάδε σέθεν ἀφ' αἵματος·
[150] et dis-moi le sujet qui vous mène. Voilà longtemps qu'Oreste est plongé dans ce profond sommeil. (LE CHOEUR) En quel état est-il? Réponds-nous, parle, chère amie. (ÉLECTRE) Que vous dire de sa destinée ? que vous dire de son malheur? Il respire encore ; bientôt il gémira. (LE CHOEUR) Que dis-tu? infortunée ! (ÉLECTRE) Vous lui donnez la mort si vous écartez de ses paupières le doux sommeil qu'il goûte à présent. (LE CHOEUR) Malheureux ! forfait horrible, ouvrage des dieux ! Infortuné, que de souffrances ! (ÉLECTRE) (162) L'injuste Loxias proféra donc des ordres injustes, quand, sur le trépied de Thémis, il commanda le meurtre abominable de ma mère ! (LE CHOEUR) Vois-tu? son corps se meut sous ces voiles qui le couvrent. (ÉLECTRE) C'est toi, malheureuse, qui l'as éveillé par tes cris. (LE CHOEUR) Je crois qu'il dort encore. (ÉLECTRE) Loin d'ici, loin du palais ! Retire-toi donc sans faire aucun bruit. (LE CHOEUR) Il dort. (ÉLECTRE) (173) Il est vrai. (LE CHOEUR) Ô nuit! nuit vénérable, qui dispenses le sommeil aux mortels fatigués, sors de l'Érèbe, viens sur tes ailes rapides vers le palais d'Agamemnon ; car sous le poids des douleurs, sous le poids des calamités, nous succombons, nous succombons. (ÉLECTRE) Vous faites du bruit. Ne voulez-vous pas faire silence et vous garder d'élever la voix prés de sa couche, afin de le laisser jouir d'un paisible sommeil ? (LE CHOEUR) Quel sera, dis-nous, le terme de ses maux? (ÉLECTRE) La mort. Quel autre pourrais-je attendre ? Il n'éprouve aucun besoin de nourriture. (LE CHOEUR) Sa mort est donc inévitable. (ÉLECTRE) Apollon nous a perdus, en nous donnant la mission sacrilège de verser le sang d'une mère parricide. (LE CHOEUR) Action juste, mais condamnable! (ÉLECTRE) (195) Tu as donné la mort et tu l'as reçue, ô toi à qui je dois la vie, ô ma mère ! tu as fait périr à la fois le père et les enfants nés de ton sang ;


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Dernière mise à jour : 10/01/2008