HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

EURIPIDE, Oreste (pièce complète)

Vers 1350-1399

  Vers 1350-1399

[1350] βάλλοντες ἡσυχάζεθ', ὡς εἰδῇ τόδε
Μενέλαος, οὕνεκ' ἄνδρας, οὐ Φρύγας κακούς,
εὑρὼν ἔπραξεν οἷα χρὴ πράσσειν κακούς.
(Χορός)
Ἰὼ ἰὼ φίλαι,
κτύπον ἐγείρετε, κτύπον καὶ βοὰν
πρὸ μελάθρων, ὅπως πραχθεὶς φόνος
(1355) μὴ δεινὸν Ἀργείοισιν ἐμβάλῃ φόβον,
βοηδρομῆσαι πρὸς δόμους τυραννικούς,
πρὶν ἐτύμως ἴδω τὸν Ἑλένας φόνον
καθαιμακτὸν ἐν δόμοις κείμενον,
καὶ λόγον του προσπόλων πυθώμεθα·
(1360) τὰ μὲν γὰρ οἶδα συμφορᾶς, τὰ δ' οὐ σαφῶς.
Διὰ δίκας ἔβα θεῶν
νέμεσις ἐς Ἑλέναν.
Δακρύοισι γὰρ Ἑλλάδ' ἅπασαν ἔπλησε,
διὰ τὸν ὀλόμενον ὀλόμενον Ἰδαῖον
(1365) Πάριν, ὃς ἄγαγ' Ἑλλάδ' εἰς Ἴλιον.
(Χορός)
Ἀλλὰ κτυπεῖ γὰρ κλῇθρα βασιλείων δόμων,
σιγήσατἔξω γάρ τις ἐκβαίνει Φρυγῶν,
οὗ πευσόμεσθα τἀν δόμοις ὅπως ἔχει.
(Φρύξ)
(1369) Ἀργέϊον ξίφος ἐκ θανάτου πέφευγα
(1370) βαρβάροις ἐν εὐμάρισιν,
κεδρωτὰ παστάδων ὑπὲρ τέραμνα
Δωρικάς τε τριγλύφους,
φροῦδα φροῦδα, γᾶ γᾶ,
βαρβάροισι δρασμοῖς.
(1375) Αἰαῖ·
πᾷ φύγω, ξέναι, πολιὸν αἰθέρ' ἀμπτάμενος
πόντον, Ὠκεανὸς ὃν
ταυρόκρανος ἀγκάλαις
ἑλίσσων κυκλοῖ χθόνα;
(Χορός)
(1380) Τί δ' ἔστιν, Ἑλένης πρόσπολ'. Ἰδαῖον κάρα;
(Φρύξ)
Ἴλιον Ἴλιον, ὤμοι μοι,
Φρύγιον ἄστυ καὶ καλλίβωλον Ἴδας
ὄρος ἱερόν, ὥς σ' ὀλόμενον στένω
ἁρμάτειον ἁρμάτειον μέλος
(1385) βαρβάρῳ βοᾷ δι' ὀρνιθόγονον
ὄμμα κυκνοπτέρου καλλοσύνας, Λήδας
σκύμνου, δυσελένας
δυσελένας,
ξεστῶν περγάμων Ἀπολλωνίων
ἐρινύν· ὀττοτοῖ·
(1390) ἰαλέμων ἰαλέμων
Δαρδανία τλᾶμον Γανυμήδεος
ἱπποσύνᾳ, Διὸς εὐνέτα.
(Χορός)
Σαφῶς λέγ' ἡμῖν αὔθ' ἕκαστα τἀν δόμοις.
Τὰ γὰρ πρὶν οὐκ εὔγνωστα συμβαλοῦσ' ἔχω.
(Φρύξ)
(1395) Αἴλινον αἴλινον ἀρχὰν θανάτου
βάρβαροι λέγουσιν, αἰαῖ,
Ἀσιάδι φωνᾷ, βασιλέων
ὅταν αἷμα χυθῇ κατὰ γᾶν ξίφεσιν
σιδαρέοισιν Ἅιδα.
[1350] et demeurez tranquilles; que Ménélas sache qu'il a affaire à des hommes et non à de lâches Phrygiens, et qu'il reçoive le traitement dû à sa perfidie. Mes amies, faites du bruit ; que vos cris retentissent aux portes du palais, de peur que le meurtre n'épouvante les habitants d'Argos, et ne les amène au secours des habitants du palais, avant que je n'aie vu de mes yeux le cadavre d'Hélène baigné dans son sang, ou avant d'avoir entendu le récit de quelqu'un de ses serviteurs; car, si je sais une partie des faits, tout ne m'est pas également connu. (Elle entre dans le palais.) (LE CHOEUR) C'est avec justice que la vengeance des dieux a fondu sur Hélène ; car elle avait rempli toute la Grèce de larmes, pour le funeste berger de l'Ida, ce Pâris qui entraîna la Grèce vers Ilion. Mais faites silence ; j'entends du bruit à la porte du palais : voici un des Phrygiens qui sort; il pourra nous apprendre ce qui se passe au dedans. (LE PHRYGIEN) (1369) J'ai échappé au fer argien et à la mort, et je fuis avec la chaussure phrygienne, au delà des lambris de cèdre et des simples ornements de l'architecture dorique. Sur cette terre inconnue, où chercher un asile? Hélas! où fuir, ô étrangères? M'envolerai-je à travers les airs ou sur la mer, dont l'Océan à la tête de taureau roule les flots, enveloppant la terre de ses bras immenses? (LE CHOEUR) Qu'y a-t-il donc, Troyen, serviteur d'Hélène ? (LE PHRYGIEN) Ah ! Ilion, Ilion, capitale de la fertile Phrygie, mont sacré de l'Ida, combien je pleure ta ruine ! Je fais retentir des chants funèbres d'une voix étrangère, déplorant la beauté fatale de la fille de Léda, née d'un œuf de cygne, de cette funeste Hélène, et qui est devenue l'Erinnys des murs de Pergame. Hélas ! ô douleurs, ô gémissements ! Malheureuse Dardanie, victime de l'enlèvement de Ganymède, favori de Jupiter ! (LE CHOEUR) Dis-nous en détail ce qui s'est passé dans le palais ; car ce qui précède, sans le savoir à fond, je puis du moins le conjecturer. (LE PHRYGIEN) (1395) C'est le chant funèbre, signal de mort, que les Barbares font entendre ; ce sont les voix asiatiques, lorsque le sang des rois est répandu sur la terre, par le glaive de fer de Pluton.


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Dernière mise à jour : 10/01/2008