HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

EURIPIDE, Oreste (pièce complète)

Vers 1150-1199

  Vers 1150-1199

[1150] πρήσαντες οἴκους τούσδε κατθανούμεθα.
Ἑνὸς γὰρ οὐ σφαλέντες ἕξομεν κλέος,
καλῶς θανόντες καλῶς σεσῳσμένοι.
(Χορός)
Πάσαις γυναιξὶν ἀξία στυγεῖν ἔφυ
Τυνδαρὶς παῖς, κατῄσχυνεν γένος.
(Ὀρέστης)
(1155) Φεῦ·
οὐκ ἔστιν οὐδὲν κρεῖσσον φίλος σαφής,
οὐ πλοῦτος, οὐ τυραννίς· ἀλόγιστον δέ τι
τὸ πλῆθος ἀντάλλαγμα γενναίου φίλου.
Σὺ γὰρ τά τ' εἰς Αἴγισθον ἐξηῦρες κακὰ
καὶ πλησίον παρῆσθα κινδύνων ἐμοί,
(1160) νῦν τ' αὖ δίδως μοι πολεμίων τιμωρίαν
κοὐκ ἐκποδὼν εἶ παύσομαί σ' αἰνῶν, ἐπεὶ
βάρος τι κἀν τῷδ' ἐστίν, αἰνεῖσθαι λίαν.
Ἐγὼ δὲ πάντως ἐκπνέων ψυχὴν ἐμὴν
δράσας τι χρῄζω τοὺς ἐμοὺς ἐχθροὺς θανεῖν,
(1165) ἵν' ἀνταναλώσω μὲν οἵ με προύδοσαν,
στένωσι δ' οἵπερ κἄμ' ἔθηκαν ἄθλιον.
Ἀγαμέμνονός τοι παῖς πέφυχ', ὃς Ἑλλάδος
ἦρξ' ἀξιωθείς, οὐ τύραννος, ἀλλ' ὅμως
ῥώμην θεοῦ τιν' ἔσχε· ὃν οὐ καταισχυνῶ
(1170) δοῦλον παρασχὼν θάνατον, ἀλλ' ἐλευθέρως
ψυχὴν ἀφήσω, Μενέλεων δὲ τείσομαι.
Ἑνὸς γὰρ εἰ λαβοίμεθ', εὐτυχοῖμεν ἄν,
εἴ ποθεν ἄελπτος παραπέσοι σωτηρία
κτανοῦσι μὴ θανοῦσιν· εὔχομαι τάδε.
(1175) βούλομαι γάρ, ἡδὺ καὶ διὰ στόμα
πτηνοῖσι μύθοις ἀδαπάνως τέρψαι φρένα.
(Ἠλέκτρα)
(1177) Ἐγώ, κασίγνητ', αὐτὸ τοῦτ' ἔχειν δοκῶ,
σωτηρίαν σοὶ τῷδέ τ' ἐκ τρίτων τ' ἐμοί.
(Ὀρέστης)
Θεοῦ λέγεις πρόνοιαν. ἀλλὰ ποῦ τόδε;
(1180) Ἐπεὶ τὸ συνετόν γ' οἶδα σῇ ψυχῇ παρόν.
(Ἠλέκτρα)
Ἄκουε δή νυν· καὶ σὺ δεῦρο νοῦν ἔχε.
(Ὀρέστης)
Λέγὡς τὸ μέλλειν ἀγάθ' ἔχει τιν' ἡδονήν.
(Ἠλέκτρα)
Ἑλένης κάτοισθα θυγατέρ'; Εἰδότ' ἠρόμην.
(Ὀρέστης)
Οἶδ', ἣν ἔθρεψεν Ἑρμιόνην μήτηρ ἐμή.
(Ἠλέκτρα)
(1185) Αὕτη βέβηκε πρὸς Κλυταιμήστρας τάφον.
(Ὀρέστης)
Τί χρῆμα δράσουσ'; Ὑποτίθης τίν' ἐλπίδα;
(Ἠλέκτρα)
Χοὰς κατασπείσουσ' ὑπὲρ μητρὸς τάφῳ.
(Ὀρέστης)
Καὶ δὴ τί μοι τοῦτ' εἶπας ἐς σωτηρίαν;
(Ἠλέκτρα)
Ξυλλάβεθ' ὅμηρον τήνδ', ὅταν στείχῃ πάλιν.
(Ὀρέστης)
(1190) Τίνος τόδ' εἶπας φάρμακον τρισσοῖς φίλοις;
(Ἠλέκτρα)
(1191) Ἑλένης θανούσης, ἤν τι Μενέλεώς σε δρᾷ
τόνδε κἀμέ πᾶν γὰρ ἓν φίλον τόδε
λέγ' ὡς φονεύσεις Ἑρμιόνην· ξίφος δὲ χρὴ
δέρῃ πρὸς αὐτῇ παρθένου σπάσαντ' ἔχειν.
(1195) Κἂν μέν σε σῴζῃ μὴ θανεῖν χρῄζων κόρην
Ἑλένης Μενέλεως πτῶμ' ἰδὼν ἐν αἵματι,
μέθες πεπᾶσθαι πατρὶ παρθένου δέμας·
ἢν δ' ὀξυθύμου μὴ κρατῶν φρονήματος
κτείνῃ σε, καὶ σὺ σφάζε παρθένου δέρην.
[1150] embrasons ce palais et ensevelissons-nous sous ses ruines ; l'un de ces deux honneurs ne nous manquera pas, ou une glorieuse mort, ou un salut glorieux. (LE CHOEUR) La fille de Tyndare a mérité la haine de toutes les femmes, pour avoir déshonoré son sexe. (ORESTE) (1155) Non, ni la richesse, ni la royauté, rien ne vaut un ami fidèle : c'est un choix insensé, de préférer la multitude à un ami généreux. C'est toi qui inventas le piège où est tombé Égisthe : tu étais près de moi dans le danger, et maintenant encore c'est toi qui m'enseignes à me venger de mes ennemis; tu ne m'abandonnes pas. Mais je m abstiens de te louer, car on se fatigue aussi de louanges trop répétées. Pour moi, dussé-je rendre le dernier soupir, je veux tout faire pour voir périr mes ennemis, pour perdre à mon tour ceux qui m'ont trahi, et pour faire gémir les auteurs de mon infortune. Je suis le fils d'Agamemnon qui fut jugé digne de commander à la Grèce; sans exercer le pouvoir absolu, il eut presque la puissance d'un dieu. Non, je ne déshonorerai point sa mémoire, en mourant de la mort d'un esclave ; je perdrai la vie en homme libre, et je me vengerai de Ménélas. Si seul il tombait sous nos coups, ce serait déjà un bonheur pour nous : mais s'il survenait un salut inespéré, si nous donnions la mort sans la recevoir!... Tels sont mes vœux ; et ce désir, il m'est doux de l'exprimer par des paroles fugitives, et d'en réjouir mon cœur sans qu'il m'en coûte. (ÉLECTRE) (1177) Ce que tu désires, mon frère, je crois le tenir; je veux dire ta délivrance, celle de Pylade et la mienne. (ORESTE) La providence divine parle par ta bouche. Mais quel est ce moyen de salut? car je connais ta prudence. (ÉLECTRE) Écoute-moi donc, et toi, Pylade, prête-moi ton attention. (ORESTE) Parle : la seule attente d'un bien est un plaisir. (ÉLECTRE) Tu connais la fille d'Hélène? c'est te demander ce que tu sais. (ORESTE) Je la connais; c'est Hermione, que ma mère a élevée. (ÉLECTRE) Elle est allée au tombeau de Clytemnestre. (ORESTE) Qu'y va-t-elle faire? quel espoir fondes-tu là-dessus? (ÉLECTRE) Elle y va faire des libations au nom de sa mère. (ORESTE) En quoi cela peut-il servir à notre délivrance? (ÉLECTRE) Prenez-la pour otage, lorsqu'elle reviendra. (ORESTE) Quels secours cela peut-il nous apporter à nous trois ? (ÉLECTRE) (1191) Après le meurtre d'Hélène, si Ménélas veut se venger sur toi, sur Pylade ou sur moi (car de nous trois l'amitié ne fait qu'un), menace-le d'immoler Hermione; et, en même temps, tiens le glaive nu suspendu sur la tête de la jeune fille. Si Ménélas, à la vue d'Hélène baignée dans son sang, te sauve la vie, pour prévenir la mort de sa fille, accorde à un père la vie de son enfant. Mais si, incapable de maîtriser sa colère, il veut te faire périr, égorge toi-même (HERMIONE)


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Dernière mise à jour : 10/01/2008