HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

EURIPIDE, Oreste (pièce complète)

Vers 1050-1099

  Vers 1050-1099

[1050] τάδ' ἀντὶ παίδων καὶ γαμηλίου λέχους
προσφθέγματ' ἀμφοῖν τοῖς ταλαιπώροις πάρα.
(Ἠλέκτρα)
Φεῦ·
πῶς ἂν ξίφος νὼ ταὐτόν, εἰ θέμις, κτάνοι
καὶ μνῆμα δέξαιθ' ἕν, κέδρου τεχνάσματα;
(Ὀρέστης)
Ἥδιστ' ἂν εἴη ταῦθὁρᾷς δὲ δὴ φίλων
(1055) ὡς ἐσπανίσμεθ', ὥστε κοινωνεῖν τάφου.
(Ἠλέκτρα)
Οὐδ' εἶφ' ὑπὲρ σοῦ, μὴ θανεῖν σπουδὴν ἔχων,
Μενέλαος κακός, προδότης τοὐμοῦ πατρός;
(Ὀρέστης)
(1058) Οὐδ' ὄμμ' ἔδειξεν, ἀλλ' ἐπὶ σκήπτροις ἔχων
τὴν ἐλπίδ', εὐλαβεῖτο μὴ σῴζειν φίλους.
(1060) Ἀλλ' εἶ' ὅπως γενναῖα καὶ Ἀγαμέμνονος
δράσαντε κατθανούμεθ' ἀξιώτατα.
Κἀγὼ μὲν εὐγένειαν ἀποδείξω πόλει,
παίσας πρὸς ἧπαρ φασγάνῳ· σὲ δ' αὖ χρεὼν
ὅμοια πράσσειν τοῖς ἐμοῖς τολμήμασιν.
(1065) Πυλάδη, σὺ δ' ἡμῖν τοῦ φόνου γενοῦ βραβεύς,
καὶ κατθανόντοιν εὖ περίστειλον δέμας
θάψον τε κοινῇ πρὸς πατρὸς τύμβον φέρων.
Καὶ χαῖρἐπ' ἔργον δ', ὡς ὁρᾷς, πορεύομαι.
(Πυλάδης)
Ἐπίσχες. ἓν μὲν πρῶτά σοι μομφὴν ἔχω,
(1070) εἰ ζῆν με χρῄζειν σοῦ θανόντος ἤλπισας.
(Ὀρέστης)
Τί γὰρ προσήκει κατθανεῖν σ' ἐμοῦ μέτα;
(Πυλάδης)
Ἤρου; Τί δὲ ζῆν σῆς ἑταιρίας ἄτερ;
(Ὀρέστης)
Οὐκ ἔκτανες σὴν μητέρ', ὡς ἐγὼ τάλας.
(Πυλάδης)
Σὺν σοί γε κοινῇ· ταὐτὰ καὶ πάσχειν με δεῖ.
(Ὀρέστης)
(1075) Ἀπόδος τὸ σῶμα πατρί, μὴ σύνθνῃσκέ μοι.
Σοὶ μὲν γὰρ ἔστι πόλις, ἐμοὶ δ' οὐκ ἔστι δή,
καὶ δῶμα πατρὸς καὶ μέγας πλούτου λιμήν.
Γάμων δὲ τῆς μὲν δυσπότμου τῆσδ' ἐσφάλης,
ἥν σοι κατηγγύησ' ἑταιρίαν σέβων·
(1080) σὺ δ' ἄλλο λέκτρον παιδοποίησαι λαβών,
κῆδος δὲ τοὐμὸν καὶ σὸν οὐκέτ' ἔστι δή.
Ἀλλ', ποθεινὸν ὄμμ' ὁμιλίας ἐμῆς,
χαῖροὐ γὰρ ἡμῖν ἔστι τοῦτο, σοί γε μήν·
οἱ γὰρ θανόντες χαρμάτων τητώμεθα.
(Πυλάδης)
(1085) πολὺ λέλειψαι τῶν ἐμῶν βουλευμάτων.
Μήθ' αἷμά μου δέξαιτο κάρπιμον πέδον,
μὴ λαμπρὸς αἰθήρ, εἴ σ' ἐγὼ προδούς ποτε
ἐλευθερώσας τοὐμὸν ἀπολίποιμι σέ.
Καὶ συγκατέκτανον γάρ, οὐκ ἀρνήσομαι,
(1090) καὶ πάντ' ἐβούλευσ' ὧν σὺ νῦν τίνεις δίκας·
καὶ ξυνθανεῖν οὖν δεῖ με σοὶ καὶ τῇδ' ὁμοῦ.
Ἐμὴν γὰρ αὐτήν, ἧς <γε> λέχος ἐπῄνεσα,
κρίνω δάμαρτα· τί γὰρ ἐρῶ κἀγώ ποτε
γῆν Δελφίδ' ἐλθὼν Φωκέων ἀκρόπτολιν,
(1095) ὃς πρὶν μὲν ὑμᾶς δυστυχεῖν φίλος παρῆ,
νῦν δ' οὐκέτ' εἰμὶ δυστυχοῦντί σοι φίλος;
Οὐκ ἔστιν. Ἀλλὰ ταῦτα μὲν κἀμοὶ μέλει·
ἐπεὶ δὲ κατθανούμεθ', ἐς κοινοὺς λόγους
ἔλθωμεν, ὡς ἂν Μενέλεως συνδυστυχῇ.
[1050] Ah ! ces derniers adieux doivent, dans notre malheur, nous tenir lieu d'enfants et d'hyménée. (ÉLECTRE) Ah ! que du moins, s'il est possible, le même fer nous frappe, et qu'un même tombeau (53) nous reçoive ! (ORESTE) Ce sort me serait bien doux ; mais tu vois comme les amis nous manquent, pour nous unir dans le tombeau. (ÉLECTRE) Il n'a donc pas parlé pour toi, il n'a pas cherché à te dérober à la mort, le perfide Ménélas, traître à mon père ? (ORESTE) (1058) Il n'a pas même paru ; mais, dans l'espoir du sceptre, il a craint de sauver ses amis. Mais ne songeons plus qu'à mourir avec courage, et d'une manière digne d'Agamemnon. Pour moi, je montrerai ma noblesse aux citoyens, en me perçant le coeur de mon épée : c'est à toi d'imiter ma fermeté. Toi, Pylade, préside à ce combat funèbre ; après notre mort, arrange nos corps avec les cérémonies accoutumées, et ensevelis-les ensemble auprès du tombeau de mon père. Adieu ; tu le vois, je vais accomplir ma résolution. (PYLADE) Arrête : voici le premier reproche que j'ai à te faire, si tu as cru que je voudrais vivre après toi. (ORESTE) Pourquoi faut-il que tu meures avec moi ? (PYLADE) Tu le demandes? mais à quoi bon vivre sans ton amitié? (ORESTE) Tu n'as pas tué ta mère, comme moi, malheureux ! (PYLADE) Avec toi, du moins : je dois donc partager ton sort. (ORESTE) (1075) Conserve-toi pour ton père, ne meurs pas avec moi. Tu as une patrie, et moi je n'en ai point; tu as la maison paternelle, comme un port qui t'offre le bien-être. Il faut renoncer à l'alliance de cette infortunée, que je te fiançai jadis en honneur de notre amitié : contracte d'autres liens, et deviens père d'une nombreuse postérité ; il n'y a plus désormais d'alliance possible entre nous. Ô toi dont l'amitié me fut si chère, sois heureux ! ce vœu, qui t'est permis encore, ne nous l'est plus; il n'est point de bonheur pour les morts. (PYLADE) (1085) Ah ! que tu méconnais mes sentiments ! Que ni la terre fertile, ni le brillant éther, ne reçoivent mon sang (56), si jamais je te trahis, si je t'abandonne pour échapper moi- même au péril. J'ai été complice du meurtre, je ne le nierai point ; j'ai conseillé tous les actes dont tu portes à présent la peine : il faut donc que je meure avec toi et avec ta sœur. Elle, dont la main me fut promise, je la regarde comme mon épouse. Et que pourrais-je dire d'honorable, à mon retour à Delphes, dans la ville des Phocéens, moi qui, avant votre infortune, étais votre ami, et qui ne le serais plus dans votre infortune ? Cela ne se peut, je dois partager ton sort. Mais, puisque nous devons mourir, cherchons entre nous les moyens d'entraîner Ménélas dans notre perte.


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Dernière mise à jour : 10/01/2008