HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

EURIPIDE, Oreste (pièce complète)

Vers 1000-1049

  Vers 1000-1049

[1000] Ἀτρέος ἱπποβώτα·
ὅθεν Ἔρις τό τε πτερωτὸν
ἁλίου μετέβαλεν ἅρμα,
τὰν πρὸς ἑσπέραν κέλευθον
οὐρανοῦ προσαρμόσασα
μονόπωλον ἐς Ἀῶ,
(1005) ἑπταπόρου τε δράμημα Πελειάδος
εἰς ὁδὸν ἄλλαν Ζεὺς μεταβάλλει,
τῶνδέ τ' ἀμείβει - - - θανάτους θανάτων
τά τ' ἐπώνυμα δεῖπνα Θυέστου
λέκτρα τε Κρήσσας Ἀερόπας δολίας
(1010) δολίοισι γάμοις· τὰ πανύστατα δ'
εἰς ἐμὲ καὶ γενέταν ἐμὸν ἤλυθε
δόμων πολυπόνοις ἀνάγκαις.
(Χορός)
Καὶ μὴν ὅδε σὸς σύγγονος ἕρπει
ψήφῳ θανάτου κατακυρωθείς,
τε πιστότατος πάντων Πυλάδης,
(1015) ἰσάδελφος ἀνήρ, ἰθύνων
νοσερὸν κῶλον Ὀρέστου,
ποδὶ κηδοσύνῳ παράσειρος.
(Ἠλέκτρα)
(1018) Οἲ ἐγώ· πρὸ τύμβου γάρ σ' ὁρῶσ' ἀναστένω,
ἀδελφέ, καὶ πάροιθε νερτέρου πυρᾶς.
(1020) Οἲ ἐγὼ μάλ' αὖθις· ὥς σ' ἰδοῦσ' ἐν ὄμμασιν
πανυστάτην πρόσοψιν ἐξέστην φρενῶν.
(Ὀρέστης)
Οὐ σῖγ' ἀφεῖσα τοὺς γυναικείους γόους
στέρξεις τὰ κρανθέντ'; Οἰκτρὰ μὲν τάδ', ἀλλ' ὅμως
φέρειν σ' ἀνάγκη τὰς παρεστώσας τύχας.
(Ἠλέκτρα)
(1025) Καὶ πῶς σιωπῶ; Φέγγος εἰσορᾶν θεοῦ
τόδ' οὐκέθ' ἡμῖν τοῖς ταλαιπώροις μέτα.
(Ὀρέστης)
Σὺ μή μ' ἀπόκτεινἅλις ὑπ' Ἀργείας χερὸς
τέθνηχ' τλήμων· τὰ δὲ παρόντ' ἔα κακά.
(Ἠλέκτρα)
μέλεος ἥβης σῆς, Ὀρέστα, καὶ πότμου
(1030) θανάτου τ' ἀώρου. ζῆν ἐχρῆν σ', ὅτ' οὐκέτ' εἶ.
(Ὀρέστης)
Μὴ πρὸς θεῶν μοι περιβάλῃς ἀνανδρίαν,
ἐς δάκρυα πορθμεύουσ' ὑπομνήσει κακῶν.
(Ἠλέκτρα)
Θανούμεθοὐχ οἷόν τε μὴ στένειν κακά.
Πᾶσιν γὰρ οἰκτρὸν φίλη ψυχὴ βροτοῖς.
(Ὀρέστης)
(1035) Τόδ' ἦμαρ ἡμῖν κύριον· δεῖ δ' βρόχους
ἅπτειν κρεμαστοὺς ξίφος θήγειν χερί.
(Ἠλέκτρα)
Σύ νύν μ', ἀδελφέ, μή τις Ἀργείων κτάνῃ
ὕβρισμα θέμενος τὸν Ἀγαμέμνονος γόνον.
(Ὀρέστης)
Ἅλις τὸ μητρὸς αἷμ' ἔχω· σὲ δ' οὐ κτενῶ,
(1040) ἀλλ' αὐτόχειρι θνῇσχ' ὅτῳ βούλῃ τρόπῳ.
(Ἠλέκτρα)
Ἔσται τάδοὐδὲν σοῦ ξίφους λελείψομαι.
ἀλλ' ἀμφιθεῖναι σῇ δέρῃ θέλω χέρας.
(Ὀρέστης)
Τέρπου κενὴν ὄνησιν, εἰ τερπνὸν τόδε
θανάτου πέλας βεβῶσι, περιβαλεῖν χέρας.
(Ἠλέκτρα)
(1045) φίλτατ', ποθεινὸν ἥδιστόν τ' ἔχων
τῆς σῆς ἀδελφῆς ὄνομα καὶ ψυχὴν μίαν.
(Ὀρέστης)
(1047) Ἔκ τοί με τήξεις· καί σ' ἀμείψασθαι θέλω
φιλότητι χειρῶν. Τί γὰρ ἔτ' αἰδοῦμαι τάλας;
στέρν' ἀδελφῆς, φίλον πρόσπτυγμ' ἐμόν,
[1000] né dans les troupeaux d'Atrée, riche en haras : de là la Discorde qui détourna le char ailé du Soleil, et Ie força de quitter la route de l'occident pour reculer vers l'aurore ; Jupiter dirige la course des sept Pléiades dans une autre voie ; puis il fait succéder les meurtres aux meurtres, et prépare l'horrible festin auquel s'attache le nom de Thyeste ; puis l'alliance d'une Crétoise, de la trompeuse Érope, liée par un hymen trompeur : et pour derniers malheurs, les miens et ceux de mon père, conséquence de la nécessité cruelle qui pèse sur ma famille. (LE CHOEUR) Voici ton frère qui s'avance, frappé de la sentence mortelle Le plus fidèle des hommes, Pylade, qui lui tient lieu de frère, dirige d'un pas complaisant sa marche mal assurée. (ÉLECTRE) (1018) Malheureuse que je suis! Ô mon frère, je gémis en te voyant sur le bord de la tombe, au pied du bûcher funéraire. Oui, malheureuse ! en te voyant pour la dernière fois, ma raison m'abandonne. (ORESTE) Contiens ces lamentations de femme, et soumets-toi en silence aux ordres du destin. Ils sont cruels, mais il faut supporter notre fortune présente. (ÉLECTRE) Eh ! comment contenir mes plaintes, quand il ne nous est plus permis de voir la clarté du soleil? (ORESTE) Ne m'arrache pas la vie; c'est assez de mourir de la main des Argiens ; cesse de rappeler nos malheurs. (ÉLECTRE) Malheureux Oreste, comment ne pas déplorer ta jeunesse, ton destin, ta mort prématurée? tu quittes la vie au moment d'en jouir! (ORESTE) Au nom des dieux, ne m'inspire point de faiblesse; ne fais point couler mes larmes par le souvenir de nos infortunes! (ÉLECTRE) Il nous faut mourir : est- il possible de ne pas gémir sur notre sort? car la vie est un objet de regrets pour tous les mortels. (ORESTE) (1035) Ce jour est le dernier pour nous : il faut suspendre le lacet fatal, ou aiguiser le glaive de notre main. (ÉLECTRE) Mon frère, donne-moi toi-même le coup mortel, pour qu'aucun Argien ne fasse cet outrage à la fille d'Agamemnon. (ORESTE) C'est assez du sang d'une mère ; je ne te donnerai point la mort. Meurs de ta propre main, et choisis toi-même ton supplice. (ÉLECTRE) Je le ferai ; le glaive qui te frappera ne me manquera point : mais du moins que je puisse te serrer dans mes bras! (ORESTE) Jouis de ce vain plaisir, si c'est un plaisir de serrer dans ses bras ceux qui marchent à la mort. (ÉLECTRE) O mon tendre frère, toi à qui le nom de ta sœur fut toujours si cher et si doux, toi qui n'es qu'une âme avec elle ! (ORESTE) (1047) Tu me feras fondre en larmes. Oui, je veux répondre à ta tendresse par la mienne : et pourquoi en rougirais-je? Ô sein chéri d'une saur! ô doux embrassements!


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site de Philippe Remacle |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 10/01/2008