HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

EURIPIDE, Oreste (pièce complète)

Vers 850-899

  Vers 850-899

[850] (Χορός)
Πυλάδης· ἔοικε δ' οὐ μακρὰν ὅδ' ἄγγελος
λέξειν τὰ κεῖθεν σοῦ κασιγνήτου πέρι.
(Ἄγγελος)
τλῆμον, δύστηνε τοῦ στρατηλάτου
Ἀγαμέμνονος παῖ, πότνι' Ἠλέκτρα, λόγους
ἄκουσον οὕς σοι δυστυχεῖς ἥκω φέρων.
(Ἠλέκτρα)
(855) Αἰαῖ, διοιχόμεσθα· δῆλος εἶ λόγῳ.
Κακῶν γὰρ ἥκεις, ὡς ἔοικεν, ἄγγελος.
(Ἄγγελος)
(857) Ψήφῳ Πελασγῶν σὸν κασίγνητον θανεῖν
καὶ σέ, τάλαιν', ἔδοξε τῇδ' ἐν ἡμέρᾳ.
(Ἠλέκτρα)
Οἴμοι· προσῆλθεν ἐλπίς, ἣν φοβουμένη
(860) πάλαι τὸ μέλλον ἐξετηκόμην γόοις.
Ἀτὰρ τίς ἁγών, τίνες ἐν Ἀργείοις λόγοι
καθεῖλον ἡμᾶς κἀπεκύρωσαν θανεῖν;
Λέγ', γεραιέ· πότερα λευσίμῳ χερὶ
διὰ σιδήρου πνεῦμ' ἀπορρῆξαί με δεῖ,
(865) κοινὰς ἀδελφῷ συμφορὰς κεκτημένην;
(Ἄγγελος)
(866) Ἐτύγχανον μὲν ἀγρόθεν πυλῶν ἔσω
βαίνων, πυθέσθαι δεόμενος τά τ' ἀμφὶ σοῦ
τά τ' ἀμφ' Ὀρέστου· σῷ γὰρ εὔνοιαν πατρὶ
ἀεί ποτ' εἶχον, καί μ' ἔφερβε σὸς δόμος
(870) πένητα μέν, χρῆσθαι δὲ γενναῖον φίλοις.
Ὁρῶ δ' ὄχλον στείχοντα καὶ θάσσοντ' ἄκραν,
οὗ φασι πρῶτον Δαναὸν Αἰγύπτῳ δίκας
διδόντ' ἀθροῖσαι λαὸν ἐς κοινὰς ἕδρας.
Ἀστῶν δὲ δή τιν' ἠρόμην ἄθροισμ' ἰδών·
(875) Τί καινὸν Ἄργει; Μῶν τι πολεμίων πάρα
ἄγγελμ' ἀνεπτέρωκε Δαναϊδῶν πόλιν;
δ' εἶπὈρέστην κεῖνον οὐχ ὁρᾷς πέλας
στείχοντ', ἀγῶνα θανάσιμον δραμούμενον;
Ὁρῶ δ' ἄελπτον φάσμ', μήποτ' ὤφελον,
(880) Πυλάδην τε καὶ σὸν σύγγονον στείχονθ' ὁμοῦ,
τὸν μὲν κατηφῆ καὶ παρειμένον νόσῳ,
τὸν δ' ὥστ' ἀδελφὸν ἴσα φίλῳ λυπούμενον,
νόσημα κηδεύοντα παιδαγωγίᾳ.
(884) Ἐπεὶ δὲ πλήρης ἐγένετ' Ἀργείων ὄχλος,
(885) κῆρυξ ἀναστὰς εἶπε· Τίς χρῄζει λέγειν,
πότερον Ὀρέστην κατθανεῖν μὴ χρεών,
μητροκτονοῦντα; Κἀπὶ τῷδ' ἀνίσταται
Ταλθύβιος, ὃς σῷ πατρὶ συνεπόρθει Φρύγας.
Ἔλεξε δ', ὑπὸ τοῖς δυναμένοισιν ὢν ἀεί,
(890) διχόμυθα, πατέρα μὲν σὸν ἐκπαγλούμενος,
σὸν δ' οὐκ ἐπαινῶν σύγγονον, καλοὺς κακοὺς
λόγους ἑλίσσων, ὅτι καθισταίη νόμους
ἐς τοὺς τεκόντας οὐ καλούς· τὸ δ' ὄμμ' ἀεὶ
φαιδρωπὸν ἐδίδου τοῖσιν Αἰγίσθου φίλοις.
(895) Τὸ γὰρ γένος τοιοῦτον· ἐπὶ τὸν εὐτυχῆ
πηδῶσ' ἀεὶ κήρυκες· ὅδε δ' αὐτοῖς φίλος,
ὃς ἂν δύνηται πόλεος ἔν τ' ἀρχαῖσιν .
Ἐπὶ τῷδε δ' ἠγόρευε Διομήδης ἄναξ.
Οὗτος κτανεῖν μὲν οὔτε σὲ οὔτε σύγγονον
[850] (LE CHŒUR) Non ; il est allé à l'assemblée des Argiens, pour soutenir la lutte engagée contre lui, et où il s'agit pour vous de la vie ou de la mort. (ÉLECTRE) Hélas ! qu'a-t-il fait? qui lui a donné ce conseil? (LE CHOEUR) C'est Pylade. - Mais voici un messager, qui sans doute ne tardera pas à nous dire ce qui s'est passé touchant ton frère. (LE MESSAGER) Ô malheureuse, ô infortunée fille d'Agamemnon, chef des Grecs, noble Électre, écoute les tristes nouvelles que je t'apporte. (ÉLECTRE) Ah! nous sommes perdus, tes paroles m? l'annoncent ; tu viens, je le vois, en messager de malheurs. (LE MESSAGER) (857) Infortunée, une sentence des Argiens condamne aujourd'hui ton frère et toi à mourir. (ÉLECTRE) Hélas! il est arrivé ce moment, dont l'attente longtemps redoutée flétrissait mes jours dans les larmes. Mais quel a été le débat? quels discours parmi les Argiens ont amené notre condamnation et notre sentence de mort ? Parle, ô vieillard ! dois-je être lapidée? ou est-ce par le fer que je dois terminer ma vie, avec mon frère, dont je partage la destinée? (LE MESSAGER) (866) Je venais des champs, et j'entrais dans la ville, voulant m'informer de ton sort et de celui d'Oreste ; car je fus toujours dévoué à ton père, et ta famille, qui m'a nourri, a en moi un serviteur pauvre, mais qui sait servir ses amis avec courage. Je vois la foule accourir, et prendre place sur la colline où l'on dit que Danaüs, puni du crime qu'il avait commis envers Égyptus, réunit le premier le peuple en assemblée publique. (884) A la vue de cette réunion, je demande à un citoyen ce qu'il y a de nouveau dans Argos, si quelque entreprise des ennemis amis en émoi la ville de Danaüs? — «Ne vois-tu pas, me répond-il, Oreste qui s'avance, pour soutenir le combat qui doit décider de sa vie? » Je vois en effet ce spectacle inattendu, et puissé- je ne l'avoir jamais vu, Pylade et ton frère marchant ensemble, l'un triste et abattu par la maladie, l'autre rumine un frère partageant les maux de son ami, et les adoucissant par des soins paternels. Lorsque l'assemblée des Argiens fut complète, le héraut se leva et dit : «Qui veut parler? il s'agit de décider si Oreste doit mourir, pour avoir tué sa mère. » — Là-dessus, s'est levé Talthybius qui accompagna jadis ton père, lorsqu'il ravagea la Phrygie : toujours soumis à la puissance, il a prononcé un discours équivoque ; plein d'admiration pour ton père, mais blâmant ton frère et enveloppant avec beaucoup d'art un langage perfide, il l'accusait d'établir contre les parents des principes funestes, et il montrait toujours un air gracieux aux amis d'Égisthe. Telle est cette espèce d'homme : les hérauts vont toujours au-devant de la fortune; leur ami, c'est quiconque est puissant et dans les hauts emplois. Après lui, a parlé le roi Diomède : son avis a été qu'il ne fallait pas vous faire mourir, ni toi ni ton frère ;


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Dernière mise à jour : 10/01/2008