[9] Scène IX – vers 410-445
(ΧΟΡΟΣ) ἄνω ποταμῶν ἱερῶν χωροῦσι παγαί͵
καὶ δίκα καὶ πάντα πάλιν στρέφεται.
ἀνδράσι μὲν δόλιαι βουλαί͵ θεῶν δ΄
οὐκέτι πίστις ἄραρε·
τὰν δ΄ ἐμὰν εὔκλειαν ἔχειν βιοτὰν στρέψουσι φᾶμαι·
ἔρχεται τιμὰ γυναικείῳ γένει·
420 οὐκέτι δυσκέλαδος φάμα γυναῖκας ἕξει.
μοῦσαι δὲ παλαιγενέων λήξουσ΄ ἀοιδῶν
τὰν ἐμὰν ὑμνεῦσαι ἀπιστοσύναν.
οὐ γὰρ ἐν ἁμετέρᾳ γνώμᾳ λύρας
ὤπασε θέσπιν ἀοιδὰν
Φοῖβος͵ ἁγήτωρ μελέων· ἐπεὶ ἀντάχησ΄ ἂν ὕμνον
ἀρσένων γέννᾳ. μακρὸς δ΄ αἰὼν ἔχει
430 πολλὰ μὲν ἁμετέραν ἀνδρῶν τε μοῖραν εἰπεῖν.
σὺ δ΄ ἐκ μὲν οἴκων πατρίων ἔπλευσας
μαινομένᾳ κραδίᾳ͵ διδύμους ὁρίσασα πόντου
πέτρας· ἐπὶ δὲ ξένᾳ
ναίεις χθονί͵ τᾶς ἀνάνδρου
κοίτας ὀλέσασα λέκτρον͵
τάλαινα͵ φυγὰς δὲ χώρας
ἄτιμος ἐλαύνῃ.
βέβακε δ΄ ὅρκων χάρις͵ οὐδ΄ ἔτ΄ αἰδὼς
440 Ἑλλάδι τᾷ μεγάλᾳ μένει͵ αἰθερία δ΄ ἀνέπτα.
σοὶ δ΄ οὔτε πατρὸς δόμοι͵
δύστανε͵ μεθορμίσασθαι
μόχθων πάρα͵ τῶν τε λέκτρων
ἄλλα βασίλεια κρείσσων
445 δόμοισιν ἐπέστα.
| [9] Scène IX – vers 410-445
CHOEUR
Strophe 1 (410-420)
Vers l'amont coulent les flux des sources divines,
Justice et univers se laissent sens dessus dessous retourner,
Nos hommes ne sont que desseins rusés, tandis que s'évanouit
La foi dans les dieux.
Or elle aura de l'éclat ma vie car les opinions se retourneront:
Il progresse le prestige de la gent féminine,
Jamais plus d'opinion maldisante sur les femmes n'aura d'emprise.
Antistrophe I (421-430)
Les Muses des aèdes d'antan plus jamais
Ne célébreront ma perfidie.
Certes, il ne nous pas donné
L'inspiration poétique que soutient la lyre,
Phoibos, maître des mélodies, sans quoi j'aurais répondu par un hymne
Contre la race des mâles. Le long cours du temps a
Beaucoup à dire de notre destinée et de celle des hommes.
Strophe II (431 -438) (S'adressant à Médée)
Mais toi, quittant le toit paternel, tu t'es embarquée,
Le coeur en folie, de la mer tu as franchi les récifs
Géminés. Sur un sol
Étranger tu séjournes, toi qui as perdu
La couche qu'a délaissée ton mari,
Malheureuse! Exilée du pays,
Tu t'en vas déshonorée.
Antistrophe II (439 -445)
Il a disparu le respect des serments, et la pudeur non plus
Dans la vaste Hellade ne demeure. Vers les cieux elle a pris son envol.
Pour toi, plus de toit paternel,
Malheureuse, pour te réfugier loin
De tes souffrances, et plus influente
Que ta couche, une autre reine
Dans ta maison s'est imposée.
(Jason apparaît)
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