HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

EURIPIDE, Médée

Scène IV - vers 131-204

 Scène IV - vers 131-204

[4] Scène IV - vers 131-203
ΧΟΡΟΣ
ἔκλυον φωνάν͵ ἔκλυον δὲ βοὰν
τᾶς δυστάνου Κολχίδος͵ οὐδέ πω
ἤπιος· ἀλλ΄ γηραιά͵
λέξον· ἐπ΄ ἀμφιπύλου γὰρ ἔσω μελάθρου βοὰν
ἔκλυον· οὐδὲ συνήδομαι͵ γύναι͵ ἄλγεσιν
δώματος· ἐπεί μοι φίλον κέκρανται.
(ΤΡΟΦΟΣ) οὐκ εἰσὶ δόμοι· φροῦδα τάδ΄ ἤδη.
140 τὸν μὲν γὰρ ἔχει λέκτρα τυράννων͵
δ΄ ἐν θαλάμοις τάκει βιοτὰν
δέσποινα͵ φίλων οὐδενὸς οὐδὲν
παραθαλπομένα φρένα μύθοις.
(ΜΗΔΕΙΑ) αἰαῖ· Ζεῦ καὶ Γᾶ καὶ Φῶς·
διά μου κεφαλᾶς φλὸξ οὐρανία
βαίη· τί δέ μοι ζῆν ἔτι κέρδος;
φεῦ φεῦ· θανάτῳ καταλυσαίμαν
βιοτὰν στυγερὰν προλιποῦσα.
(ΧΟΡΟΣ)
ἄιες· Ζεῦ καὶ γᾶ καὶ φῶς·
150 ἀχὰν οἵαν δύστανος
μέλπει νύμφα;
τίς σοί ποτε τᾶς ἀπλάτου
κοίτας ἔρος͵ ματαία;
σπεύσει θανάτου τελευτά·
μηδὲν τόδε λίσσου.
εἰ δὲ σὸς πόσις
καινὰ λέχη σεβίζει͵
κείνῳ τόδε· μὴ χαράσσου·
Ζεύς σοι τάδε συνδικήσει. μὴ λίαν
τάκου δυρομένα σὸν εὐνάταν.
160 (ΜΗΔΕΙΑ) μεγάλα Θέμι καὶ πότνι΄ Ἄρτεμι
λεύσσεθ΄ πάσχω͵ μεγάλοις ὅρκοις
ἐνδησαμένα τὸν κατάρατον
πόσιν; ὅν ποτ΄ ἐγὼ νύμφαν τ΄ ἐσίδοιμ΄
αὐτοῖς μελάθροις διακναιομένους͵
οἷ΄ ἐμὲ πρόσθεν τολμῶσ΄ ἀδικεῖν.
πάτερ͵ πόλις͵ ὧν ἀπενάσθην
αἰσχρῶς τὸν ἐμὸν κτείνασα κάσιν.
(ΤΡΟΦΟΣ) κλύεθ΄ οἷα λέγει κἀπιβοᾶται
Θέμιν εὐκταίαν Ζῆνά θ΄͵ ὃς ὅρκων
170 θνητοῖς ταμίας νενόμισται;
οὐκ ἔστιν ὅπως ἔν τινι μικρῷ
δέσποινα χόλον καταπαύσει.
(ΧΟΡΟΣ)
πῶς ἂν ἐς ὄψιν τὰν ἁμετέραν
ἔλθοι μύθων τ΄ αὐδαθέντων
δέξαιτ΄ ὀμφάν;
εἴ πως βαρύθυμον ὀργὰν
καὶ λῆμα φρενῶν μεθείη͵
μήτοι τό γ΄ ἐμὸν πρόθυμον
φίλοισιν ἀπέστω.
180 — ἀλλὰ βᾶσά νιν
δεῦρο πόρευσον οἴκων
ἔξω· φίλα καὶ τάδ΄ αὔδα.
σπεῦσον πρίν τι κακῶσαι τοὺς εἴσω·
πένθος γὰρ μεγάλως τόδ΄ ὁρμᾶται.
(ΤΡΟΦΟΣ) δράσω τάδ΄· ἀτὰρ φόβος εἰ πείσω
δέσποιναν ἐμήν·
μόχθου δὲ χάριν τήνδ΄ ἐπιδώσω.
καίτοι τοκάδος δέργμα λεαίνης
ἀποταυροῦται δμωσίν͵ ὅταν τις
μῦθον προφέρων πέλας ὁρμηθῇ.
190 σκαιοὺς δὲ λέγων κοὐδέν τι σοφοὺς
τοὺς πρόσθε βροτοὺς οὐκ ἂν ἁμάρτοις͵
οἵτινες ὕμνους ἐπὶ μὲν θαλίαις
ἐπί τ΄ εἰλαπίναις καὶ παρὰ δείπνοις
ηὕροντο βίου τερπνὰς ἀκοάς·
στυγίους δὲ βροτῶν οὐδεὶς λύπας
ηὕρετο μούσῃ καὶ πολυχόρδοις
ᾠδαῖς παύειν͵ ἐξ ὧν θάνατοι
δειναί τε τύχαι σφάλλουσι δόμους.
καίτοι τάδε μὲν κέρδος ἀκεῖσθαι
200 μολπαῖσι βροτούς· ἵνα δ΄ εὔδειπνοι
δαῖτες͵ τί μάτην τείνουσι βοήν;
τὸ παρὸν γὰρ ἔχει τέρψιν ἀφ΄ αὑτοῦ
δαιτὸς πλήρωμα βροτοῖσιν.
[4] Scène IV – vers 131 – 204
CHOEUR (131-137) (Parodos)
J'entendais la voix, j'entendais le cri
De la pitoyable
Colchidienne toujours inapaisée. Mais toi, vieille, parle.
Depuis le coeur de la maison à porte double, sa plainte
Je l'entendais. Je ne me réjouis pas, femme, des souffrances de cette
demeure
Puisque pour moi l'amitié s'y trouve mêlée.
NOURRICE (138-143)
Il n'y a plus de foyer! Tout cela s'en est allé!
Car lui, une couche royale le retient.
Elle, dans la chambre conjugale, elle consume sa vie,
Ma maîtresse, et d'aucun être cher
N'accepte le réconfort d'aucune parole.
MÉDÉE (144-147)
Aiaî!
Qu'à travers la tête une flamme du ciel
Me passe. Que me vaut de vivre encore?
Pheû! Pheû!
Si je pouvais dénouer ma vie odieuse,
à la mort l'abandonner...
CHOEUR (148-159) (Strophe)
As-tu entendu, ô Zeus et toi la Terre et toi la Lumière,
Quels cris dans son malheur
Fait retentir l'épouse.
(Se tournant vers la maison de Médée)
Quel désir te prend de l'horrifiante
Couche létale? Es-tu démente?
Il se hâtera le terme de la mort.
N'en fais pas la prière. Si ton propre époux
Vénère un nouveau lit,
Ne t'emporte pas pour cela contre lui.
Zeus prendra fait et cause pour toi!
Ne te ronge pas trop en pleurant celui qui partageait ta couche.
MÉDÉE (160-167)
Ô grand Zeus et toi, auguste Thémis,
Voyez-vous ce que je subis, moi qui par de grands serments
Me suis attaché mon exécrable
Époux? Si je pouvais les voir, lui et sa jouvencelle
Mis en pièce sous les ruines même de leur maison!
Quelle injure osent-ils sous mes yeux m'infliger!
Ô mon père, ô ma cité, dont j'ai été éloignée
Dans la honte. Moi qui ai tué mon propre frère...
NOURRICE (168-172)
Entendez-vous ce qu'elle dit? Elle invoque à cor et cri
Thémis la bienveillante et Zeus, lui que comme garant
Des serments les humains reconnaissent.
Il ne s'en faut pas de peu pour que
Ma maîtresse mette fin à son courroux!
CHOEUR (173-183) (Antistrophe)
Comment pourrait-elle venir près de nous
Et, des paroles que nous proférons
Percevoir le son,
À moins de relâcher son coeur lourd de colère,
Et son âme opiniâtre?
Que, bien sûr, mon empressement
Envers mes amis ne manque pas. Mais entre
Dans la maison! Fais-la venir ici!
Au-dehors! Insiste aussi sur nos gages d'amitié (181).
Dépêche-toi avant qu'elle ne mette à mal ceux qui sont
À l'intérieur, car son deuil ne se déchaîne que pour cela.
NOURRICE (184-204)
Je ferai ainsi, mais j'ai bien peur de ne pas venir à bout
De ma maîtresse.
Je ne me donnerai cette peine que pour vous obliger.
Car d'une lionne qui a mis bas elle lance le regard farouche
Sur ses serviteurs quand l'un d'eux
Accourt et l'approche de trop près pour lui parler.
(Soliloque sur un ton sentencieux)
(190-203) En traitant de mal dégrossis et sans sagesse
Les gens d'autrefois, tu ne te tromperais pas.
Dans les chansons qu'on entend au cours de banquets,
De festins et de dîners
Ne trouvaient-ils pas la joie de vivre?
Mais aux chagrins lugubres, personne
N'a trouvé comment par l'inspiration musicale et des chants soutenus par
force lyres
Mettre fin, quand décès et
Infortunes redoutables font chanceler les foyers.
Pourtant, cela serait tout profit pour les gens
D'y remédier par des chants. Mais dans les banquets
Bien servis, pourquoi donnent-ils de la voix, poussent-ils des cris? Pour
rien!
Car ils ne ressentent alors rien d'autre les mortels
Que le bien-être de se sentir repus.
(La nourrice entre dans la maison)


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Dernière mise à jour : 30/04/2010