[18] Scène XVIII – vers 1081-1115
(ΧΟΡΟΣ) πολλάκις ἤδη
διὰ λεπτοτέρων μύθων ἔμολον
καὶ πρὸς ἁμίλλας ἦλθον μείζους
ἢ χρὴ γενεὰν θῆλυν ἐρευνᾶν·
ἀλλὰ γὰρ ἔστιν μοῦσα καὶ ἡμῖν͵
ἣ προσομιλεῖ σοφίας ἕνεκεν·
πάσαισι μὲν οὔ· παῦρον δὲ δὴ
γένος ἐν πολλαῖς εὕροις ἂν ἴσως
κοὐκ ἀπόμουσον τὸ γυναικῶν.
1090 καί φημι βροτῶν οἵτινές εἰσιν
πάμπαν ἄπειροι μηδ΄ ἐφύτευσαν
παῖδας͵ προφέρειν εἰς εὐτυχίαν
τῶν γειναμένων.
οἱ μὲν ἄτεκνοι δι΄ ἀπειροσύνην
εἴθ΄ ἡδὺ βροτοῖς εἴτ΄ ἀνιαρὸν
παῖδες τελέθουσ΄ οὐχὶ τυχόντες
πολλῶν μόχθων ἀπέχονται·
οἷσι δὲ τέκνων ἔστιν ἐν οἴκοις
γλυκερὸν βλάστημ΄͵ ὁρῶ μελέτῃ
1100 κατατρυχομένους τὸν ἅπαντα χρόνον͵
πρῶτον μὲν ὅπως θρέψουσι καλῶς
βίοτόν θ΄ ὁπόθεν λείψουσι τέκνοις·
ἔτι δ΄ ἐκ τούτων εἴτ΄ ἐπὶ φλαύροις
εἴτ΄ ἐπὶ χρηστοῖς
μοχθοῦσι͵ τόδ΄ ἐστὶν ἄδηλον.
ἓν δὲ τὸ πάντων λοίσθιον ἤδη
πᾶσιν κατερῶ θνητοῖσι κακόν·
καὶ δὴ γὰρ ἅλις βίοτόν θ΄ ηὗρον
σῶμά τ΄ ἐς ἥβην ἤλυθε τέκνων
χρηστοί τ΄ ἐγένοντ΄· εἰ δὲ κυρήσαι
1110 δαίμων οὕτως͵ φροῦδος ἐς Ἅιδην
θάνατος προφέρων σώματα τέκνων.
πῶς οὖν λύει πρὸς τοῖς ἄλλοις
τήνδ΄ ἔτι λύπην ἀνιαροτάτην
παίδων ἕνεκεν
1115 θνητοῖσι θεοὺς ἐπιβάλλειν;
| [18] Scène XVIII – vers 1081-1115
CORYPHÉE (1081-1089)
Souvent déjà,
En propos trop subtils je me suis répandue,
J'ai abordé des discussions trop importantes,
Pour que la gent féminine y trouve de l'intérêt.
Mais une Muse existe aussi pour nous,
Qui nous approche pour nous inspirer la sagesse.
À nous toutes? Non! Il n'y en a que peu,
(Une seule parmi beaucoup la trouverait-on?)
Peu qui ne soient pas étrangères aux Muses parmi les femmes.
(1090) Ainsi je soutiens que, parmi les gens, ceux qui
N'en ont pas l'expérience et n'ont pas engendré
D'enfants, ont plus de chance
Que ceux qui sont parents.
Ceux qui n'ont pas d'enfants, ne sachant pas
Si, pour les gens, avoir des enfants
C'est agréable ou affligeant, puisqu'ils n'en ont pas,
De bien des souffrances sont tenus à l'écart. (1097)
Or ceux qui de petits ont dans leur foyer
Une douce floraison, je les vois de soucis
Éreintés tout le temps.
D'abord celui de les élever convenablement
Et de leur laisser de quoi vivre à ces petits.
De plus, est-ce pour faire grandir des êtres vils
Ou des êtres valeureux
Qu'ils se donnent du mal? Voilà qui est incertain.
Enfin, un seul, le dernier de tous les maux
Pour tous les mortels, je le citerai:
Certes, pour les faire vivre, leurs parents ont trouvé assez de ressources,
Ils ont grandi et atteint la jeunesse, ces petits
Qui valeureux se sont révélés. Mais, si jamais tel était
Leur destin, la voilà en marche vers Hadès,
La mort qui emporte les corps des petits.
À quoi sert donc, qu'en plus des autres,
Ce chagrin le plus pénible,
À des mortels les dieux l'infligent,
Pour avoir voulu des enfants?
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