[14] Scène XIV – vers 824-865
(ΧΟΡΟΣ) Ἐρεχθεΐδαι τὸ παλαιὸν ὄλβιοι
καὶ θεῶν παῖδες μακάρων͵ ἱερᾶς
χώρας ἀπορθήτου τ΄ ἄπο͵ φερβόμενοι
κλεινοτάταν σοφίαν͵ αἰεὶ διὰ λαμπροτάτου
830 βαίνοντες ἁβρῶς αἰθέρος͵ ἔνθα ποθ΄ ἁγνὰς
ἐννέα Πιερίδας Μούσας λέγουσι
ξανθὰν Ἁρμονίαν φυτεῦσαι·
τοῦ καλλινάου τ΄ ἐπὶ Κηφισοῦ ῥοαῖς
τὰν Κύπριν κλῄζουσιν ἀφυσσαμέναν
χώραν καταπνεῦσαι μετρίας ἀνέμων
840 ἡδυπνόους αὔρας· αἰεὶ δ΄ ἐπιβαλλομέναν
χαίταισιν εὐώδη ῥοδέων πλόκον ἀνθέων
τᾷ Σοφίᾳ παρέδρους πέμπειν Ἔρωτας͵
παντοίας ἀρετᾶς ξυνεργούς.
πῶς οὖν ἱερῶν ποταμῶν
ἢ πόλις; ἦ φίλων
πόμπιμός σε χώρα
τὰν παιδολέτειραν ἕξει͵
850 τὰν οὐχ ὁσίαν μετ΄ ἄλλων;
σκέψαι τεκέων πλαγάν͵
σκέψαι φόνον οἷον αἴρῃ.
μή͵ πρὸς γονάτων σε πάντη
πάντως ἱκετεύομεν͵
τέκνα φονεύσῃς.
πόθεν θράσος ἢ φρενὸς ἢ
χειρὶ τέκνων σέθεν
καρδίᾳ τε λήψῃ
δεινὰν προσάγουσα τόλμαν;
860 πῶς δ΄ ὄμματα προσβαλοῦσα
τέκνοις ἄδακρυν μοῖραν
σχήσεις φόνου; οὐ δυνάσῃ͵
παίδων ἱκετᾶν πιτνόντων͵
τέγξαι χέρα φοινίαν
865 τλάμονι θυμῷ.
| [14] Scène XIV – vers 824-865
LE CHOEUR
Strophe I (824 - 834)
Les Érechthéides antan furent comblés:
Nés de dieux bienheureux et d'une terre
Sacrée jamais conquise, ils se sustentent
De la plus glorieuse sagesse. Sans cesse, sous le plus lumineux
Firmament, ils vont et viennent avec délices là où jadis les saintes
Neuf Muses de Piérie, dit-on,
De la blonde Harmonie naquirent.
Antistrophe I (835 - 845)
Et du courant du Céphise aux belles eaux,
Cypris, selon la tradition, puise
Pour aérer leur contrée, l'haleine agréable
De brises tempérées. Ceignant toujours
Sa chevelure d'une odorante couronne fleurie de roses,
Elle envoie siéger aux côtés de la Sagesse l'Amour,
Auxiliaire de tous les aspects de la vertu.
(S'adressant à Médée)
Strophe II (846 - 855)
Comment donc la cité aux fleuves sacrés,
Pour ses amis
Terre d'asile, toi,
L'infanticide, t'accueillera-t-elle
Non purifiée avec d'autres?
Vois le coup qui frappe tes petits!
Vois le meurtre que tu veux assumer!
Non! À tes genoux, de tout côté,
De toutes nos forces, nous t'en supplions,
Tes petits ne les assassine pas!
Antistrophe II (856-865)
D'où te viendra le cran? Est-ce au fond de ton âme ou
Dans ton bras, que tu le prendras face à tes petits,
En dirigeant contre leurs coeurs
Ton effroyable audace?
Comment jetant tes regards
Sur ces petits, continueras-tu à vivre
Sans verser de larmes sur cet assassinat? Non, tu ne pourras pas,
Quand tes enfants suppliants se jetteront à tes pieds,
Ensanglanter la main qui les tue
En gardant impavide ton coeur.
(Jason revient en scène)
|