[100] κλέπτουσα μύθοις ἀθλίους κλοπὰς ὅμως.
κάμνουσι γάρ τοι καὶ βροτῶν αἱ συμφοραί,
καὶ πνεύματ᾽ ἀνέμων οὐκ ἀεὶ ῥώμην ἔχει:
οἵ τ᾽ εὐτυχοῦντες διὰ τέλους οὐκ εὐτυχεῖς.
ἐξίσταται γὰρ πάντ᾽ ἀπ᾽ ἀλλήλων δίχα.
105 οὗτος δ᾽ ἀνὴρ ἄριστος ὅστις ἐλπίσι
πέποιθεν αἰεί: τὸ δ᾽ ἀπορεῖν ἀνδρὸς κακοῦ.
(Χορός)
ὑπώροφα μέλαθρα καὶ
γεραιὰ δέμνι᾽, ἀμφὶ βάκτροις
ἔρεισμα θέμενος, ἐστάλην
110 ἰηλέμων γόων ἀοιδὸς
ὥστε πολιὸς ὄρνις,
ἔπεα μόνον καὶ δόκημα
νυκτερωπὸν ἐννύχων ὀνείρων,
τρομερὰ μέν, ἀλλ᾽ ὅμως πρόθυμ᾽.
ὦ τέκεα, τέκεα πατρὸς ἀπάτορ᾽,
115 ὦ γεραιὲ σύ τε τάλαινα μᾶτερ,
ἃ τὸν Ἀίδα δόμοις
πόσιν ἀναστενάζεις.
(Χορός)
μὴ προκάμητε πόδα βαρύ τε
120 κῶλον ὥστε πρὸς πετραῖον
λέπας ζυγηφόρον πῶλον
ἀνέντες ὡς βάρος φέρον
τροχηλάτοιο πώλου.
λαβοῦ χερῶν καὶ πέπλων,
ὅτου λέλοιπε ποδὸς ἀμαυρὸν ἴχνος:
125 γέρων γέροντα παρακόμιζ᾽,
127 ᾧ ξύνοπλα δόρατα νέα νέῳ
126 τὸ πάρος ἐν ἡλίκων πόνοις
128 ξυνῆν ποτ᾽, εὐκλεεστάτας
πατρίδος οὐκ ὀνείδη.
(Χορός)
130 ἴδετε, πατέρος ὡς γοργῶπες
αἵδε προσφερεῖς
ὀμμάτων αὐγαί,
τὸ δὲ κακοτυχὲς οὐ λέλοιπεν ἐκ τέκνων
οὐδ᾽ ἀποίχεται χάρις.
135 Ἑλλὰς ὦ ξυμμάχους
οἵους οἵους ὀλέσασα
τούσδ᾽ ἀποστερήσῃ.
(Χορός)
ἀλλ᾽ εἰσορῶ γὰρ τῆσδε κοίρανον χθονὸς
Λύκον περῶντα τῶνδε δωμάτων πέλας.
(Λύκος)
140 τὸν Ἡράκλειον πατέρα καὶ ξυνάορον,
εἰ χρή μ᾽, ἐρωτῶ: χρὴ δ᾽, ἐπεί γε δεσπότης
ὑμῶν καθέστηχ᾽, ἱστορεῖν ἃ βούλομαι.
τίν᾽ ἐς χρόνον ζητεῖτε μηκῦναι βίον;
τίν᾽ ἐλπίδ᾽ ἀλκήν τ᾽ εἰσορᾶτε μὴ θανεῖν;
145 ἢ τὸν παρ᾽ Ἅιδῃ πατέρα τῶνδε κείμενον
πιστεύεθ᾽ ἥξειν; ὡς ὑπὲρ τὴν ἀξίαν
τὸ πένθος αἴρεσθ᾽, εἰ θανεῖν ὑμᾶς χρεών,
σὺ μὲν καθ᾽ Ἑλλάδ᾽ ἐκβαλὼν κόμπους κενούς,
ὡς σύγγαμός σοι Ζεὺς τέκ<νου τε κ>οινεών,
| [100] trompe leurs chagrins par tes récits mensongers, il le faut. Le malheur même se lasse; les souffles du vent n'ont pas toujours leur violence et les favoris du sort finissent par perdre ses faveurs. Il n'y a sur terre que des changements et des retours. L'homme le plus grand est celui qui à l'espoir garde toujours sa confiance; désespérer est d'un lâche.
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107 LE CHOEUR.
Strophe. — Vers le palais au toit élevé et la couche du vieillard, sur des bâtons prenant appui, je me suis mis en marche en chantant de tristes complaintes comme un cygne chenu. Je ne suis plus que paroles et qu'une apparition à visage de nuit des nocturnes songes, tremblant, mais pourtant plein de coeur. (Apercevant les enfants.) O enfants, enfants orphelins d'un père ! ô vieillard et toi, malheureuse mère qui gémis sur ton époux captif dans les demeures d'Hadès !
Antistrophe. — Ne fatiguez pas d'avance votre pied et vos membres alourdis comme si vous lâchiez vers une cime rocheuse un pur-sang attelé au chariot pour qu'il emporte un fardeau. (---). Prends les mains et le vêtement de celui que laisse en arrière son pied affaibli par l'âge. Vieillard, conduis un vieillard : autrefois, compagnons de même âge, dans les travaux de la guerre, jeunes nous avons uni nos jeunes lances, jadis; et notre patrie tout enrichie de gloire, nous ne l'avons pas déshonorée.
Épode. — Voyez : du regard de leur père ce sont les éclairs qu'ils portent dans leurs yeux brillants. L'infortune ne les épargne pas depuis leur enfance, mais non plus la grâce ne les a pas abandonnés. 135 O Grèce, de quels défenseurs, de quels défenseurs, en les perdant, tu seras privée!
LE CORYPHÉE.
Mais assez. Car je vois venir le roi de ce pays, Lycos; il s'approche de ce palais.
140 LYCOS (à Amphitryon et Mégara).
Vous, le père et la femme d'Héraclès, puisque j'en ai le droit, je vais vous interroger. Oui, j'ai le droit, puisque je suis votre maître, de vous poser les questions que je veux. Combien de temps chercherez-vous à prolonger votre vie? Quel espoir, quel secours apercevez-vous contre la mort ? (Montrant les enfants.) Leur père gît dans l'Hadès : avez-vous foi en son retour ? Allons, est-ce la peine d'outrer à ce point votre douleur dans la nécessité où vous êtes de mourir, tout en colportant par la Grèce ces vaines prétentions, (à Amphitryon) toi d'avoir partagé avec Zeus ta couche conjugale et ta paternité,
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