HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

EURIPIDE, Hercule furieux (tragédie complète)

Vers 50-99

  Vers 50-99

[50] Μινύας κρατήσας οὑμὸς εὐγενὴς τόκος.
πάντων δὲ χρεῖοι τάσδἕδρας φυλάσσομεν,
σίτων ποτῶν ἐσθῆτος, ἀστρώτῳ πέδῳ
πλευρὰς τιθέντες: ἐκ γὰρ ἐσφραγισμένοι
δόμων καθήμεθἀπορίᾳ σωτηρίας.
55 φίλων δὲ τοὺς μὲν οὐ σαφεῖς ὁρῶ φίλους,
οἳ δὄντες ὀρθῶς ἀδύνατοι προσωφελεῖν.
τοιοῦτον ἀνθρώποισιν δυσπραξία:
ἧς μήποθὅστις καὶ μέσως εὔνους ἐμοὶ
τύχοι, φίλων ἔλεγχον ἀψευδέστατον.
(Μεγάρα)
60 πρέσβυ, Ταφίων ὅς ποτἐξεῖλες πόλιν
στρατηλατήσας κλεινὰ Καδμείων δορός,
ὡς οὐδὲν ἀνθρώποισι τῶν θείων σαφές.
ἐγὼ γὰρ οὔτἐς πατέρἀπηλάθην τύχης,
ὃς οὕνεκὄλβου μέγας ἐκομπάσθη ποτέ,
65 ἔχων τυραννίδ᾽, ἧς μακραὶ λόγχαι πέρι
πηδῶςἔρωτι σώματεἰς εὐδαίμονα,
ἔχων δὲ τέκνα: κἄμἔδωκε παιδὶ σῷ
ἐπίσημον εὐνὴν Ἡρακλεῖ συνοικίσας.
καὶ νῦν ἐκεῖνα μὲν θανόντἀνέπτατο,
70 ἐγὼ δὲ καὶ σὺ μέλλομεν θνῄσκειν, γέρον,
οἵ θἩράκλειοι παῖδες, οὓς ὑπὸ πτεροῖς
σῴζω νεοσσοὺς ὄρνις ὣς ὑφειμένη.
οἳ δεἰς ἔλεγχον ἄλλος ἄλλοθεν πίτνων,
μῆτερ, αὐδᾷ, ποῖ πατὴρ ἄπεστι γῆς;
75 τί δρᾷ, πόθἥξει; τῷ νέῳ δἐσφαλμένοι
ζητοῦσι τὸν τεκόντ᾽: ἐγὼ δὲ διαφέρω
λόγοισι, μυθεύουσα. θαυμάζων δὅταν
πύλαι ψοφῶσι, πᾶς ἀνίστησιν πόδα,
ὡς πρὸς πατρῷον προσπεσούμενοι γόνυ.
80 νῦν οὖν τίνἐλπίδ πέδον σωτηρίας
ἐξευμαρίζῃ, πρέσβυ; πρὸς σὲ γὰρ βλέπω.
ὡς οὔτε γαίας ὅριἂν ἐκβαῖμεν λάθρᾳ:
φυλακαὶ γὰρ ἡμῶν κρείσσονες κατἐξόδους:
οὔτἐν φίλοισιν ἐλπίδες σωτηρίας
85 ἔτεἰσὶν ἡμῖν. ἥντινοὖν γνώμην ἔχεις
λέγἐς τὸ κοινόν, μὴ θανεῖν ἕτοιμον .
(᾿Αμφιτρύων)
88 θύγατερ, οὔτοι ῥᾴδιον τὰ τοιάδε
φαύλως παραινεῖν, σπουδάσαντἄνευ πόνου:
87 χρόνον δὲ μηκύνωμεν ὄντες ἀσθενεῖς.
(Μεγάρα)
90 λύπης τι προσδεῖς φιλεῖς οὕτω φάος;
(᾿Αμφιτρύων)
καὶ τῷδε χαίρω καὶ φιλῶ τὰς ἐλπίδας.
(Μεγάρα)
κἀγώ: δοκεῖν δὲ τἀδόκητοὐ χρή, γέρον.
(᾿Αμφιτρύων)
ἐν ταῖς ἀναβολαῖς τῶν κακῶν ἔνεστἄκη.
(Μεγάρα)
δἐν μέσῳ με λυπρὸς ὢν δάκνει χρόνος.
(᾿Αμφιτρύων)
95 ἔτἂν γένοιτ᾽, θύγατερ, οὔριος δρόμος
ἐκ τῶν παρόντων τῶνδἐμοὶ καὶ σοὶ κακῶν,
ἔλθοι τἔτἂν παῖς οὑμός, εὐνήτωρ δὲ σός.
ἀλλἡσύχαζε καὶ δακρυρρόους τέκνων
πηγὰς ἀφαίρει καὶ παρευκήλει λόγοις,
[50] après avoir triomphé des Minyens, mon noble fils. Nous demeurons sur ces marches, dénués de tout, d'aliments, de boisson, de vêtements; sur le sol nu nous reposons nos flancs : on nous a chassés, on a scellé les portes du palais et nous sommes ici prostrés, désespérant du salut. De mes amis, les uns ne sont pas des amis sûrs, je le vois bien; et ceux qui le sont vraiment ne peuvent rien pour nous aider. Voilà ce qu'est pour les hommes l'adversité. Puisse-t-elle épargner toujours quiconque me veut un tant soit peu de bien! elle est de l'amitié la pierre de touche qui trompe le moins. 60 MÉGARA. O vieillard, qui as détruit jadis la cité des Taphiens quand tu commandais avec gloire à l'armée des Cadméens, les dieux pour les hommes n'ont jamais de faveur qui soit sûre. Ainsi moi, du côté de mon père, je n'étais pas exclue des faveurs de la Fortune : on vantait son opulence et sa puissance, autrefois; il avait la royauté, qui excite la convoitise et les assauts des longues lances contre la personne des princes heureux; il avait des enfants. Il me donna à ton fils, mariage insigne, et je vivais au foyer d'Héraclès. Maintenant tout ce bonheur est mort, s'est envolé. Toi et moi, nous allons mourir, vieillard, avec les enfants d'Héraclès que sous mes ailes j'abrite comme fait la poule sa couvée. Eux, pour m'interroger, à l'envi se pressent contre moi : 74 « O mère, disent-ils, en quel lieu de la terre notre père est-il allé ? Que fait-il ? Quand reviendra-t-il ? Trompés par leur innocence, ils cherchent leur père. Moi, je détourne leur pensée en leur contant des fables. Au moindre bruit de la porte, ils tressaillent; chacun se dresse et s'élance pour se jeter aux genoux de son père. 80 Maintenant, quel espoir as-tu encore ? Quel lieu de salut découvres-tu, vieillard ? car c'est vers toi que je tourne mes regards. Nous ne pourrions franchir les frontières du pays en secret : des gardes, plus forts que nous, ferment tous les passages. Nous n'avons plus d'amis en qui mettre nos espoirs de salut. Quel est ton avis ? Fais-nous-en part. La mort nous attend : ne cherchons pas à gagner du temps, faibles comme nous le sommes. 88 AMPHITRYON. O ma fille, il n'est pas facile de donner sans réfléchir de tels conseils, et l'empressement ne va pas sans dangers. MÉGARA. Que manque-t-il donc à ta souffrance ? Tu aimes tant la lumière ? AMPHITRYON. Oui, elle m'est douce, et j'aime à espérer. MÉGARA. Moi aussi, mais il ne faut pas croire à l'impossible, vieillard. AMPHITRYON. Les délais sont autant de remèdes aux malheurs. MÉGARA. Mais l'attente est cruelle et me déchire le coeur. AMPHITRYON. Il se peut, ô ma fille, qu'un vent favorable nous éloigne de nos maux présents, toi et moi, et que revienne encore mon fils, ton mari. Allons! calme-toi; arrête ces flots de larmes que versent tes enfants; console-les;


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Dernière mise à jour : 9/10/2009