HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

EURIPIDE, Hercule furieux (tragédie complète)

Vers 1300-1349

  Vers 1300-1349

[1300] ἐν οἷσιν εὐτυχοῦντες ἦμεν ὄλβιοι.}
Τί δῆτά με ζῆν δεῖ; τί κέρδος ἕξομεν
βίον γ' ἀχρεῖον ἀνόσιον κεκτημένοι;
Χορευέτω δὴ Ζηνὸς κλεινὴ δάμαρ
κρόουσ' ᾿Ολύμπου ξεστὸς ἀρβύλῃ πέδον.
1305 Ἔπραξε γὰρ βούλησιν ἣν ἐβούλετο,
ἄνδρ' ῾Ελλάδος τὸν πρῶτον αὐτοῖσιν βάθροις
ἄνω κάτω στρέψασα. Τοιαύτῃ θεῷ
τίς ἂν προσεύχοιθ γυναικὸς οὕνεκα
λέκτρων φθονοῦσα Ζηνὶ τοὺς εὐεργέτας
1310 ῾Ελλάδος ἀπώλεσ' οὐδὲν ὄντας αἰτίους.
(Θησεύς)
Οὐκ ἔστιν ἄλλου δαιμόνων ἀγὼν ὅδε
τῆς Διὸς δάμαρτος· εὖ τόδ' αἰσθάνῃ.
- - -
παραινέσαιμ' ἂν μᾶλλον πάσχειν κακῶς.
Οὐδεὶς δὲ θνητῶν ταῖς τύχαις ἀκήρατος,
1315 οὐ θεῶν, ἀοιδῶν εἴπερ οὐ ψευδεῖς λόγοι.
Οὐ λέκτρ' ἐν ἀλλήλοισιν, ὧν οὐδεὶς νόμος,
συνῆψαν; οὐ δεσμοῖσι διὰ τυραννίδας
πατέρας ἐκηλίδωσαν; ἀλλ' οἰκοῦσ' ὅμως
Ολυμπον ἠνέσχοντό θ' ἡμαρτηκότες.
1320 Καίτοι τί φήσεις, εἰ σὺ μὲν θνητὸς γεγὼς
φέρεις ὑπέρφευ τὰς τύχας, θεοὶ δὲ μή;
Θήβας μὲν οὖν ἔκλειπε τοῦ νόμου χάριν,
ἕπου δ' ἅμ' ἡμῖν πρὸς πόλισμα Παλλάδος.
Ἐκεῖ χέρας σὰς ἁγνίσας μιάσματος,
1325 δόμους τε δώσω χρημάτων τ' ἐμῶν μέρος.
δ' ἐκ πολιτῶν δῶρ' ἔχω σώσας κόρους
δὶς ἑπτά, ταῦρον Κνώσιον κατακτανών,
σοὶ ταῦτα δώσω. πανταχοῦ δέ μοι χθονὸς
τεμένη δέδασται· ταῦτ' ἐπωνομασμένα
1330 σέθεν τὸ λοιπὸν ἐκ βροτῶν κεκλήσεται
ζῶντος· θανόντα δ', εὖτ' ἂν εἰςΑιδου μόλῃς,
θυσίαισι λαΐνοισί τ' ἐξογκώμασι
τίμιον ἀνάξει πᾶσ' ᾿Αθηναίων πόλις.
Καλὸς γὰρ ἀστοῖς στέφανοςΕλλήνων ὕπο
1335 ἄνδρ' ἐσθλὸν ὠφελοῦντας εὐκλείας τυχεῖν.
κἀγὼ χάριν σοι τῆς ἐμῆς σωτηρίας
τήνδ' ἀντιδώσω· νῦν γὰρ εἶ χρεῖος φίλων.
θεοὶ δ' ὅταν τιμῶσιν, οὐδὲν δεῖ φίλων·
Ἅλις γὰρ θεὸς ὠφελῶν, ὅταν θέλῃ.
῾(Ηρακλῆς)
1340 Οἴμοι· πάρεργα <μὲν> τάδ' ἔστ' ἐμῶν κακῶν,
ἐγὼ δὲ τοὺς θεοὺς οὔτε λέκτρ' μὴ θέμις
στέργειν νομίζω, δεσμά τ' ἐξάπτειν χεροῖν
οὔτ' ἠξίωσα πώποτ' οὔτε πείσομαι,
οὐδ' ἄλλον ἄλλου δεσπότην πεφυκέναι.
1345 Δεῖται γὰρ θεός, εἴπερ ἔστ' ὀρθῶς θεός,
οὐδενός· ἀοιδῶν οἵδε δύστηνοι λόγοι.
Ἐσκεψάμην δὲ καίπερ ἐν κακοῖσιν ὤν,
μὴ δειλίαν ὄφλω τιν' ἐκλιπὼν φάος·
ταῖς συμφοραῖς γὰρ ὅστις οὐχ ὑφίσταται,
[1300] qui m'ont vu favorisé par le sort et heureux. Qu'ai-je besoin de vivre ? Que gagnerai-je à conserver une existence inutile et impie ? Qu'elle danse, l'illustre épouse de Zeus ! qu'elle frappe de sa bottine argienne le sol lisse de l'Olympe! Elle a accompli son dessein : de l'homme le plus grand de la Grèce elle a bouleversé jusqu'en ses assises, de fond en comble, l'existence. A une telle déesse, qui adresserait des prières ? Pour une femme aimée de Zeus, par jalousie, elle a fait périr le bienfaiteur de la Grèce, qui était innocent. 1311 THÉSÉE. Non, ce n'est pas une autre divinité qui t'a frappé, c'est l'épouse de Zeus. Tu as raison de le penser. (- - -). Je te le conseillerais plutôt que de céder au malheur. Il n'y a pas un des mortels qui ne soit touché par les coups du sort, pas un des dieux, si les récits des aèdes ne sont pas mensongers. N'ont-ils pas entre eux formé des unions contraires à toute loi ? N'ont-ils pas, pour régner, chargé leurs pères de chaînes honteuses ? Cependant ils habitent l'Olympe et portent allégrement leurs fautes. Alors qu'iras-tu dire ? Que toi, un mortel, tu as à supporter un excès d'infortunes, et les dieux non ? 1322 Quitte Thèbes, pour obéir à la loi, et suis-moi à la ville de Pallas. Là je purifierai tes mains de leur souillure, je te donnerai une demeure et une part de mes richesses. Les présents que j'ai reçus des citoyens pour avoir sauvé sept jeunes gens et sept jeunes filles en tuant le taureau de Cnosse je te les donnerai. Partout des lots de terre m'ont été attribués : ils porteront désormais ton nom et t'appartiendront tant que tu vivras. Après ta mort, quand tu seras descendu chez Hadès, des sacrifices te seront offerts, des monuments de marbre seront élevés en ton honneur par la cité d'Athènes. Ce sera pour mes concitoyens une belle couronne que la gloire d'avoir aidé un héros. Pour moi, envers mon sauveur, je m'acquitterai comme j'ai dit. Car c'est aujourd'hui que tu as besoin d'amis. Quand les dieux nous favorisent, à quoi servent les amis ? Il suffit de la protection de la divinité quand elle nous l'accorde. 1340 HÉRACLÈS. Hélas ! Ceci n'a rien à faire avec mes maux, mais que les dieux se plaisent dans des unions sacrilèges, je ne le pense pas, ni qu'ils s'enchaînent les uns les autres; je ne l'ai jamais cru, comme je ne croirai jamais que l'un, de par sa nature, soit le maître d'un autre. Car Dieu, s'il est réellement Dieu, ne connaît aucun besoin. Le reste n'est que misérables récits d'aèdes. 1347 Mais j'y ai réfléchi : je crains, tout accablé de maux que je sois, d'être accusé de lâcheté si je renonce à la lumière. Celui qui ne sait pas supporter les infortunes


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Dernière mise à jour : 9/10/2009