HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

EURIPIDE, Hercule furieux (tragédie complète)

Vers 1150-1199

  Vers 1150-1199

[1150] τέκνοις δικαστὴς αἵματος γενήσομαι;
σάρκα τὴν ἔμηνεν ἐμπρήσας πυρί,
δύσκλειαν μένει μ' ἀπώσομαι βίου;
Ἀλλ' ἐμποδών μοι θανασίμων βουλευμάτων
Θησεὺς ὅδ' ἕρπει συγγενὴς φίλος τ' ἐμός.
1155 Ὀφθησόμεσθα, καὶ τεκνοκτόνον μύσος
ἐς ὄμμαθ' ἥξει φιλτάτῳ ξένων ἐμῶν.
Οἴμοι, τί δράσω; ποῖ κακῶν ἐρημίαν
εὕρω, πτερωτὸς κατὰ χθονὸς μολών;
φέρ' ἄν τι κρατὶ περιβάλω σκότον.
1160 Αἰσχύνομαι γὰρ τοῖς δεδραμένοις κακοῖς·
καὶ τῶνδε προστρόπαιον αἷμα προσλαβὼν
οὐδὲν κακῶσαι τοὺς ἀναιτίους θέλω.
(Θησεύς)
Ἥκω σὺν ἄλλοις, οἳ παρ' ᾿Ασωποῦ ῥοὰς
μένουσιν, ἔνοπλοι γῆς ᾿Αθηναίων κόροι,
1165 σῷ παιδί, πρέσβυ, σύμμαχον φέρων δόρυ.
Κληδὼν γὰρ ἦλθεν εἰς ᾿Ερεχθειδῶν πόλιν
ὡς σκῆπτρα χώρας τῆσδ' ἀναρπάσας Λύκος
ἐς πόλεμον ὑμῖν καὶ μάχην καθίσταται.
Τίνων δ' ἀμοιβὰς ὧν ὑπῆρξενΗρακλῆς
1170 σῴσας με νέρθεν, ἦλθον, εἴ τι δεῖ, γέρον,
χειρὸς ὑμᾶς τῆς ἐμῆς συμμάχων.
Ἔα·
τί νεκρῶν τῶνδε πληθύει πέδον;
οὔ που λέλειμμαι καὶ νεωτέρων κακῶν
ὕστερος ἀφῖγμαι; τίς τάδ' ἔκτεινεν τέκνα;
1175 τίνος γεγῶσαν τήνδ' ὁρῶ ξυνάορον;
οὐ γὰρ δορός γε παῖδες ἵστανται πέλας,
ἀλλ' ἄλλο πού τι καινὸν εὑρίσκω κακόν.
(᾿Αμφιτρύων)
τὸν ἐλαιοφόρον ὄχθον ἔχων ---
(Θησεύς)
Τί χρῆμά μ' οἰκτροῖς ἐκάλεσας προοιμίοις;
(᾿Αμφιτρύων)
1180 Ἐπάθομεν πάθεα μέλεα πρὸς θεῶν.
(Θησεύς)
Οἱ παῖδες οἵδε τίνες, ἐφ' οἷς δακρυρροεῖς;
(᾿Αμφιτρύων)
Ἔτεκε μέν οὑμὸς ἶνις τάλας,
τεκόμενος δ' ἔκανε, φόνιον αἷμα τλάς.
(Θησεύς)
Εὔφημα φώνει.
(᾿Αμφιτρύων)
1185 Βουλομένοισιν ἐπαγγέλλῃ.
(Θησεύς)
δεινὰ λέξας.
(᾿Αμφιτρύων)
Οἰχόμεθ' οἰχόμεθα πτανοί.
(Θησεύς)
Τί φῄς; τί δράσας;
(᾿Αμφιτρύων)
Μαινομένῳ πιτύλῳ πλαγχθεὶς
1190 ἑκατογκεφάλου βαφαῖς ὕδρας.
(Θησεύς)
Ηρας ὅδ' ἁγών· τίς δ' ὅδ' οὑν νεκροῖς, γέρον;
(᾿Αμφιτρύων)
Ἐμὸς ἐμὸς ὅδε γόνος πολύπονος, ἐπὶ
δόρυ γιγαντοφόνον ἦλθεν σὺν θεοῖσι
Φλεγραῖον ἐς πεδίον ἀσπιστάς.
(Θησεύς)
1195 Φεῦ φεῦ· τίς ἀνδρῶν ὧδε δυσδαίμων ἔφυ;
(᾿Αμφιτρύων)
Οὐκ ἂν εἰδείης
ἕτερον πολυμοχθότερον πολυπλαγκτότερόν τε θνατῶν.
(Θησεύς)
Τί γὰρ πέπλοισιν ἄθλιον κρύπτει κάρα;
(᾿Αμφιτρύων)
Αἰδόμενος τὸ σὸν ὄμμα
[1150] pour venger le sang de mes enfants ? Ou ne pas consumer mon corps dans les flammes pour échapper à l'ignominie qui attend ma vie. 1153 Mais voici un obstacle à mes projets de mort : Thésée, mon parent et mon ami, s'avance. Il va me voir et mon crime abominable souillera la vue du plus cher de mes hôtes. Hélas! que faire ? Où trouver un désert pour y cacher mes maux ? M'envoler, ou descendre sous la terre ? Allons! que l'obscurité enveloppe ma tète! (Il se couvre la tête de son manteau.) J'ai honte des crimes que j'ai commis et si j'ai contracté la souillure de leur sang, je ne veux pas attirer le malheur sur des innocents. (Entrent Thésée et sa suite). 1163 THÉSÉE. Je viens avec des compagnons qui attendent près des rives de l'Asôpos, en armes; ce sont de jeunes hommes du pays d'Athènes : à ton fils, vieillard, j'apporte le secours de ma lance. Le bruit s'est répandu dans la ville d'Érechthée que Lycos s'est emparé du sceptre de ce pays, qu'il est en guerre contre vous et va vous livrer bataille. Pour payer ma dette de reconnaissance à Héraclès qui m'a sauvé des enfers, je vous apporte, s'il est besoin, vieillard, le secours de mon bras et de mes alliés. — (Apercevant les cadavres.) Ah! pourquoi ces cadavres qui couvrent le sol ? Est-il trop tard ? Des malheurs tout récents m'ont-ils devancé ? Qui a tué ces enfants ? De qui la femme que je vois ici était-elle l'épouse ? (Réfléchissant.) Non, des enfants n'approchent pas d'un combat. c'est sans doute un nouveau malheur que je découvre. 1178 AMPHITRYON. O toi qui règnes sur la colline où croit l'olivier ! THÉSÉE. Pourquoi m'interpelles-tu en préludant ainsi par des lamentations ? AMPHITRYON. Nous avons été soumis à de cruelles épreuves par les dieux. THÉSÉE. Quels sont ces enfants sur qui tu verses des larmes ? AMPHITRYON. Leur père est mon malheureux fils; et c'est leur père qui les a tués et a dû verser leur sang. THÉSÉE. Ne blasphème pas. AMPHITRYON. Je le voudrais. THÉSÉE. O terribles paroles ! AMPHITRYON. Nous sommes perdus, oui, perdus; c'en est fait de nous. THÉSÉE. Que dis-tu ? Comment a-t-il commis ce crime ? AMPHITRYON. Égaré par un accès de folie, avec ses flèches trempées dans le sang de l'hydre aux cent têtes. THÉSÉE. C'est d'Héra que part le coup ! (Montrant Héraclès voilé.) Qui est cet homme entre les cadavres, vieillard ? 1192 AMPHITRYON. Mon fils, hélas ! oui, mon fils, qui accomplit tant de travaux, qui pour tuer les Géants est allé au combat, avec tes dieux, dans la plaine de Phlégra, armé du bouclier. THÉSÉE. Hélas! hélas! quel homme a jamais tant souffert du destin ? AMPHITRYON. Non, tu n'en trouverais pas un autre qui ait subi tant d'épreuves, qui ait été autant ballotté, parmi les mortels. THÉSÉE. Pourquoi se couvre-t-il la tête de son manteau, le malheureux ? AMPHITRYON. Par honte, devant ton regard


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Dernière mise à jour : 9/10/2009