[1100] ἔσῳζε πλευρὰς ἐξ ἐμοῦ τ' ἐσῴζετο.
Οὔ που κατῆλθον αὖθις εἰς ῞Αιδου πάλιν,
Εὐρυσθέως δίαυλον; εἰς ῞Αιδου; πόθεν;
Ἀλλ' οὔτε Σισύφειον εἰσορῶ πέτρον
Πλούτωνά τ', οὐδὲ σκῆπτρα Δήμητρος κόρης.
Ἔκ τοι πέπληγμαι· ποῦ ποτ' ὢν ἀμηχανῶ; 1105
Ὠή, τίς ἐγγὺς ἢ πρόσω φίλων ἐμῶν,
δύσγνοιαν ὅστις τὴν ἐμὴν ἰάσεται;
σαφῶς γὰρ οὐδὲν οἶδα τῶν εἰωθότων.
(᾿Αμφιτρύων)
Γέροντες, ἔλθω τῶν ἐμῶν κακῶν πέλας;
(Χορός)
Κἀγώ γε σὺν σοί, μὴ προδοὺς τὰς συμφοράς. 1110
῾(Ηρακλῆς)
Πάτερ, τί κλαίεις καὶ συναμπίσχῃ κόρας,
τοῦ φιλτάτου σοι τηλόθεν παιδὸς βεβώς;
(᾿Αμφιτρύων)
Ὦ τέκνον· εἶ γὰρ καὶ κακῶς πράσσων ἐμός.
῾(Ηρακλῆς)
Πράσσω δ' ἐγὼ τί λυπρόν, οὗ δακρυρροεῖς;
(᾿Αμφιτρύων)
1115 Ἃ κἂν θεῶν τις, εἰ μάθοι, καταστένοι.
῾(Ηρακλῆς)
Μέγας γ' ὁ κόμπος, τὴν τύχην δ' οὔπω λέγεις.
(᾿Αμφιτρύων)
Ὁρᾷς γὰρ αὐτός, εἰ φρονῶν ἤδη κυρεῖς.
῾(Ηρακλῆς)
Εἴπ', εἴ τι καινὸν ὑπογράφῃ τὠμῷ βίῳ.
(᾿Αμφιτρύων)
Εἰ μηκέθ' Αιδου βάκχος εἶ, φράσαιμεν ἄν.
῾(Ηρακλῆς)
1120 Παπαῖ, τόδ' ὡς ὕποπτον ᾐνίξω πάλιν.
(᾿Αμφιτρύων)
Καί σ' εἰ βεβαίως εὖ φρονεῖς ἤδη σκοπῶ.
῾(Ηρακλῆς)
Οὐ γάρ τι βακχεύσας γε μέμνημαι φρένας.
(᾿Αμφιτρύων)
Λύσω, γέροντες, δεσμὰ παιδός; ἢ τί δρῶ;
῾(Ηρακλῆς)
Καὶ τόν γε δήσαντ' εἴπ'· ἀναινόμεσθα γάρ.
(᾿Αμφιτρύων)
1125 Τοσοῦτον ἴσθι τῶν κακῶν· τὰ δ' ἄλλ' ἔα.
῾(Ηρακλῆς)
Ἀρκεῖ σιωπὴ γὰρ μαθεῖν ὃ βούλομαι;
(᾿Αμφιτρύων)
Ὦ Ζεῦ, παρ' ῞Ηρας ἆρ' ὁρᾷς θρόνων τάδε;
῾(Ηρακλῆς)
Ἀλλ' ἦ τι κεῖθεν πολέμιον πεπόνθαμεν;
(᾿Αμφιτρύων)
Τὴν θεὸν ἐάσας τὰ σὰ περιστέλλου κακά.
῾(Ηρακλῆς)
1130 Ἀπωλόμεσθα· συμφορὰν λέξεις τινά.
(᾿Αμφιτρύων)
Ἰδού, θέασαι τάδε τέκνων πεσήματα.
῾(Ηρακλῆς)
Οἴμοι· τίν' ὄψιν τήνδε δέρκομαι τάλας;
(᾿Αμφιτρύων)
Ἀπόλεμον, ὦ παῖ, πόλεμον ἔσπευσας τέκνοις.
῾(Ηρακλῆς)
Τί πόλεμον εἶπας; τούσδε τίς διώλεσε;
(᾿Αμφιτρύων)
1135 Σὺ καὶ σὰ τόξα καὶ θεῶν ὃς αἴτιος.
῾(Ηρακλῆς)
Τί φῄς; τί δράσας; ὦ κάκ' ἀγγέλλων πάτερ.
(᾿Αμφιτρύων)
Μανείς· ἐρωτᾷς δ' ἄθλι' ἑρμηνεύματα.
῾(Ηρακλῆς)
Ἦ καὶ δάμαρτός εἰμ' ἐγὼ φονεὺς ἐμῆς;
(᾿Αμφιτρύων)
Μιᾶς ἅπαντα χειρὸς ἔργα σῆς τάδε.
῾(Ηρακλῆς)
1140 Αἰαῖ· στεναγμῶν γάρ με περιβάλλει νέφος.
(᾿Αμφιτρύων)
Τούτων ἕκατι σὰς καταστένω τύχας.
῾(Ηρακλῆς)
Ἦ γὰρ συνήραξ' οἶκον ἢ βάκχευσ' ἐμόν;
(᾿Αμφιτρύων)
Οὐκ οἶδα πλὴν ἕν· πάντα δυστυχεῖ τὰ σά.
῾(Ηρακλῆς)
Ποῦ δ' οἶστρος ἡμᾶς ἔλαβε; ποῦ διώλεσεν;
(᾿Αμφιτρύων)
1145 Ὅτ' ἀμφὶ βωμὸν χεῖρας ἡγνίζου πυρί.
῾(Ηρακλῆς)
Οἴμοι· τί δῆτα φείδομαι ψυχῆς ἐμῆς
τῶν φιλτάτων μοι γενόμενος παίδων φονεύς;
κοὐκ εἶμι πέτρας λισσάδος πρὸς ἅλματα
ἢ φάσγανον πρὸς ἧπαρ ἐξακοντίσας
| [1100] ils défendaient mes flancs et je les défendais. Non, il ne se peut pas que je sois redescendu une seconde fois chez Hadès et qu'Eurysthée m'ait fait courir un second diaule infernal ? Mais non, je ne vois pas le rocher de Sisyphe, ni Pluton, ni le sceptre de la fille de Déméter. Je suis frappé de stupeur. Où suis-je ? Comment le savoir ? Ohé! y
a-t-il près ou loin d'ici un ami qui veuille remédier à mon incertitude ? Car je ne reconnais nettement aucun des objets qui me sont familiers.
AMPHITRYON.
Vieillards, faut-il m'approcher de l'objet de mon malheur ?
LE CHŒUR.
Oui, et je te suis, pour ne pas trahir tes infortunes.
HÉRACLÈS.
Père, pourquoi pleurer et te couvrir les yeux ? Pour-quoi t'éloigner de ton fils si cher ?
AMPHITRYON.
O mon enfant ! car tu es toujours mon fils, même dans ton malheur.
HÉRACLÈS.
Un malheur ? qui me frappe, et te fait verser des larmes ?
1115 AMPHITRYON.
Un dieu même, s'il le subissait, en gémirait.
HÉRACLÈS.
Voilà de grands mots; mais tu ne me dis toujours pas mon sort.
AMPHITRYON.
Tu le vois toi-même, si tu as maintenant ta raison.
HÉRACLÈS.
Parle : tu as quelque reproche à me faire ?
AMPHITRYON.
Si tu n'es plus agité des transports d'Hadès, je m'expliquerai.
HÉRACLÈS.
Quoi ? voilà encore tes reproches énigmatiques ?
AMPHITRYON.
C'est que j'examine si ta raison est stable désormais.
HÉRACLÈS.
Je ne me souviens pas d'avoir été agité de transports.
AMPHITRYON.
Dois-je ôter, vieillards, les liens de mon fils ? Que faut-il faire ?
HÉRACLÈS.
Qui me les a mis ? Parle. C'est une honte.
AMPHITRYON.
Apprends seulement le plus grand de tes maux; laisse le reste.
HÉRACLÈS.
Suffit-il du silence pour m'apprendre ce que je veux savoir ?
1127 AMPHITRYON.
O Zeus, du trône d'Héra vois-tu ce spectacle ?
HÉRACLÈS.
Ai-je donc eu encore à combattre sa haine ?
AMPHITRYON.
Laisse la déesse; ne songe qu'à tes maux.
HÉRACLÈS.
Je suis perdu. Quelle infortune vas-tu m'annoncer ?
1131 AMPHITRYON.
Tiens ! regarde ici les cadavres de tes enfants.
HÉRACLÈS.
Hélas! quel spectacle vois-je là ? Malheureux!
AMPHITRYON.
C'est un combat qui n'en était pas un, ô mon fils, que tu as livré, à des enfants.
HÉRACLÈS.
Que parles-tu de combat ! Qui les a tués ?
AMPHITRYON.
Toi, et ton arc, et un dieu qui est la cause du crime.
HÉRACLÈS.
Que dis-tu ? Qu'ai-je fait ? Quels maux tu m'annonces, père!
AMPHITRYON.
Tu étais fou. Tu me poses d'horribles questions.
HÉRACLÈS.
Est-ce que je suis aussi le meurtrier de ma femme ?
AMPHITRYON.
Ta main seule a tout fait.
HÉRACLÈS.
Hélas! un nuage de désolation m'enveloppe.
AMPHITRYON.
Voilà pourquoi je plains tes infortunes.
HÉRACLÈS.
Qui a détruit la maison ? Celle qui m'a livré au délire ?
AMPHITRYON.
Je ne sais qu'une chose : ton infortune est complète.
HÉRACLÈS.
Où la fureur s'est-elle emparée de moi ? Où m'a-t-elle perdu ?
AMPHITRYON.
Quand au feu de l'autel tu purifiais tes mains.
HÉRACLÈS.
Hélas! pourquoi épargner ma vie quand je suis devenu le meurtrier de mes fils chéris ? Pourquoi ne pas aller me précipiter d'un roc escarpé dans les flots ? Ou ne pas m'enfoncer un glaive dans le foie
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