[1050] ὑπνώδεά τ' εὐνᾶς ἐγείρετε.
(Χορός)
Οἴμοι.
φόνος ὅσος ὅδ'...
(᾿Αμφιτρύων)
Ἆ ἆ,
διά μ' ὀλεῖτε.
(Χορός)
Κεχυμένος ἐπαντέλλει.
(᾿Αμφιτρύων)
Οὐκ ἀτρεμαῖα θρῆνον αἰάξετ', ὦ γέροντες;
1055 ἢ δέσμ' ἀνεγειρόμενος χαλάσας ἀπολεῖ πόλιν,
ἀπὸ δὲ πατέρα, μέλαθρά τε καταράξει.
(Χορός)
Ἀδύνατ' ἀδύνατά μοι.
(᾿Αμφιτρύων)
Σῖγα, πνοὰς μάθω· φέρε πρὸς οὖς βάλω.
(Χορός)
Εὕδει;
(᾿Αμφιτρύων)
Ναί, εὕδει
ὕπνον γ' ἄυπνον ὀλόμενον, ὃς ἔκανεν ἄλοχον, ἔκανε
δὲ τέκεα, τοξήρει ψαλμῷ τοξεύσας.
(Χορός)
Σῖτέναζέ νυν
(᾿Αμφιτρύων)
1065 Στενάζω.
(Χορός)
τέκνων ὄλεθρον
(᾿Αμφιτρύων)
Ὤμοι.
(Χορός)
Σέθεν τε παιδὸς.
(᾿Αμφιτρύων)
Αἰαῖ.
(Χορός)
Ὦ πρέσβυ . . .
(᾿Αμφιτρύων)
Σῖγα σῖγα·
παλίντροπος ἐξεγειρόμενος στρέφεται· φέρε,
1070 ἀπόκρυφον δέμας ὑπὸ μέλαθρον κρύψω.
(Χορός)
Θάρσει· νὺξ ἔχει βλέφαρα παιδὶ σῷ.
(᾿Αμφιτρύων)
Όρᾶθ' ὁρᾶτε. Τὸ φάος ἐκλιπεῖν
μὲν ἐπὶ κακοῖσιν οὐ
φεύγω τάλας, ἀλλ' εἴ με κανεῖ πατέρ' ὄντα,
1075 πρὸς δὲ κακοῖς κακὰ μήσεται
πρὸς ᾿Ερινύσι θ' αἷμα σύγγονον ἕξει.
(Χορός)
Τότε θανεῖν σ' ἐχρῆν, ὅτε δάμαρτι σᾷ
φόνον ὁμοσπόρων ἔμολες ἐκπράξας
1080 Ταφίων περίκλυστον ἄστυ πέρσας.
(᾿Αμφιτρύων)
Φυγὰν φυγάν, γέροντες, ἀποπρὸ δωμάτων
διώκετε· φεύγετε μάργον
ἄνδρ' ἐπεγειρόμενον.
Τάχα φόνον ἕτερον ἐπὶ φόνῳ βαλὼν
1085 ἀν' αὖ βακχεύσει Καδμείων πόλιν.
(Χορός)
Ὦ Ζεῦ, τί παῖδ' ἤχθηρας ὧδ' ὑπερκότως
τὸν σόν, κακῶν δὲ πέλαγος ἐς τόδ' ἤγαγες;
῾(Ηρακλῆς)
Ἔα·
ἔμπνους μέν εἰμι καὶ δέδορχ' ἅπερ με δεῖ,
1090 αἰθέρα τε καὶ γῆν τόξα θ' ῾Ηλίου τάδε·
ὡς ἐν κλύδωνι καὶ φρενῶν ταράγματι
πέπτωκα δεινῷ καὶ πνοὰς θερμὰς πνέω
μετάρσι', οὐ βέβαια, πνευμόνων ἄπο.
Ἰδού, τί δεσμοῖς ναῦς ὅπως ὡρμισμένος
1095 νεανίαν θώρακα καὶ βραχίονα,
πρὸς ἡμιθραύστῳ λαΐνῳ τυκίσματι
ἧμαι, νεκροῖσι γείτονας θάκους ἔχων;
πτερωτά τ' ἔγχη· τόξα δ' ἔσπαρται πέδῳ,
ἃ πρὶν παρασπίζοντ' ἐμοῖς βραχίοσιν
| [1050] il est engourdi ; ne le réveillez pas.
LE CHOEUR.
Hélas ! que de sang
AMPHITRYON.
Ah ! ah ! vous me ferez périr.
LE CHOEUR.
répandu apparaît à nos yeux.
AMPHITRYON.
Faites moins de bruit en chantant votre thrène, ô vieillards. Prenez garde qu'il ne se réveille, qu'il ne brise ses liens pour anéantir la cité, tuer son père et renverser le palais.
LE CHOEUR.
Je ne puis pas, non je ne puis pas.
AMPHITRYON.
Silence, que j'écoute sa respiration ! Attends, que j'approche l'oreille !
Il se penche sur Héraclès.
LE CHŒUR.
Dort-il ?
AMPHITRYON.
Oui, il dort, mais de quel sommeil ! du sommeil du meurtre : il a tué son épouse, il a tué ses enfants; de son arc vibrant il les a transpercés.
LE CHOEUR.
Pleure donc
AMPHITRYON.
je pleure.
LE CHOEUR.
la perte des enfants.
AMPHITRYON.
Ah ! malheur à moi !
LE CHOEUR.
et de ton fils.
AMPHITRYON.
Hélas !
LE CHŒUR.
O vieillard.
1068 AMPHITRYON.
Silence, silence ! il change de côté ; il se réveille ; il se retourne. Ah ! fuyons,
cachons-nous au fond du palais.
LE CHŒUR.
Rassure-toi : la nuit couvre encore les paupières de ton fils.
AMPHITRYON.
Voyez, voyez donc ! — Perdre la vie, dans mes malheurs, non, ce n'est pas ce dont j'ai peur, hélas ! mais s'il me tue, moi son père, à ses malheurs il ajoutera des malheurs, et à ses Érinyes, celles du parricide.
LE CHŒUR.
Alors tu aurais dû mourir quand des frères de ton épouse tu allais venger le meurtre en ruinant des Taphiens la ville baignée par les flots.
1081 AMPHITRYON.
Fuyez, fuyez, vieillards. Loin, bien loin du palais, sauvez-vous. Fuyez l'homme furieux qui se réveille. Bientôt il va entasser meurtre sur meurtre et déchaîner encore ses transports bachiques par la cité de Cadmos.
LE CORYPHÉE.
O Zeus, pourquoi un tel débordement de haine contre ton fils ? Pourquoi l'avoir jeté dans cette mer de malheurs ?
1088 HÉRACLÈS.
Ah!
Je respire et je vois ce que je dois voir, l'air, la terre et les traits du soleil. Une vague a comme bouleversé mon âme, s'est abattue sur moi, terrible. Un souffle brûlant s'échappe, saccadé, inégal, de mes poumons.
1094 Que vois-je ? Pourquoi a-t-on lié, comme un navire au port, ma jeune poitrine et mon bras ? Pourquoi contre un bloc de marbre à demi brisé suis-je assis, avec des cadavres étendus près de moi. Mes flèches ailées et mon arc gisent sur le sol; avant ils armaient mes bras;
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