HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

EURIPIDE, Hercule furieux (tragédie complète)

Vers 950-999

  Vers 950-999

[950] Διπλοῦς δ' ὀπαδοῖς ἦν γέλως φόβος θ' ὁμοῦ.
Καί τις τόδ' εἶπεν, ἄλλος εἰς ἄλλον δρακών·
Παίζει πρὸς ἡμᾶς δεσπότης μαίνεται;
δ' εἷρπ' ἄνω τε καὶ κάτω κατὰ στέγας,
μέσον δ' ἐς ἀνδρῶν' ἐσπεσὼν Νίσου πόλιν
955 ἥκειν ἔφασκε· δωμάτων τ' ἔσω βεβώς,
κλιθεὶς ἐς οὖδας, ὡς ἔχει, σκευάζεται
θοίνην. διελθὼν δ' ὡς βραχὺν χρόνον μονῆς
᾿Ισθμοῦ ναπαίας ἔλεγε προσβαίνειν πλάκας.
Κἀνταῦθα γυμνὸν σῶμα θεὶς πορπαμάτων,
960 πρὸς οὐδέν' ἡμιλλᾶτο κἀκηρύσσετο
αὐτὸς πρὸς αὑτοῦ καλλίνικος οὐδενός,
ἀκοὴν ὑπειπών. δεινὰ δ' Εὐρυσθεῖ βρέμων
ἦν ἐν Μυκήναις τῷ λόγῳ. Πατὴρ δέ νιν
θιγὼν κραταιᾶς χειρὸς ἐννέπει τάδε·
965 ῏Ω παῖ, τί πάσχεις; τίς τρόπος ξενώσεως
τῆσδοὔ τί που φόνος σ' ἐβάκχευσεν νεκρῶν,
οὓς ἄρτι καίνεις; δέ νιν Εὐρυσθέως δοκῶν
πατέρα προταρβοῦνθ' ἱκέσιον ψαύειν χερός,
ὠθεῖ, φαρέτραν δ' εὐτρεπῆ σκευάζεται
970 καὶ τόξ' ἑαυτοῦ παισί, τοὺς Εὐρυσθέως
δοκῶν φονεύειν. οἳ δὲ ταρβοῦντες φόβῳ
ὤρουον ἄλλος ἄλλοσ', ἐς πέπλους μὲν
μητρὸς ταλαίνης, δ' ὑπὸ κίονος σκιάν,
ἄλλος δὲ βωμὸν ὄρνις ὣς ἔπτηξ' ὕπο.
975 Βοᾷ δὲ μήτηρ· ῏Ω τεκών, τί δρᾷς; τέκνα
κτείνεις; Βοᾷ δὲ πρέσβυς οἰκετῶν τ' ὄχλος.
δ' ἐξελίσσων παῖδα κίονος κύκλῳ,
τόρνευμα δεινὸν ποδός, ἐναντίον σταθεὶς
βάλλει πρὸς ἧπαρ· ὕπτιος δὲ λαΐνους
980 ὀρθοστάτας ἔδευσεν ἐκπνέων βίον.
δ' ἠλάλαξε κἀπεκόμπασεν τάδε·
Εἷς μὲν νεοσσὸς ὅδε θανὼν Εὐρυσθέως
ἔχθραν πατρῴαν ἐκτίνων πέπτωκέ μοι.
ἄλλῳ δ' ἐπεῖχε τόξ', ὃς ἀμφὶ βωμίαν
985 ἔπτηξε κρηπῖδ' ὡς λεληθέναι δοκῶν.
Φθάνει δ' τλήμων γόνασι προσπεσὼν πατρός,
καὶ πρὸς γένειον χεῖρα καὶ δέρην βαλών,
Ω φίλτατ', αὐδᾷ, μή μ' ἀποκτείνῃς, πάτερ·
σός εἰμι, σὸς παῖς· οὐ τὸν Εὐρυσθέως ὀλεῖς.
990 δ' ἀγριωπὸν ὄμμα Γοργόνος στρέφων,
ὡς ἐντὸς ἔστη παῖς λυγροῦ τοξεύματος,
μυδροκτύπον μίμημ', ὑπὲρ κάρα βαλὼν
ξύλον καθῆκε παιδὸς ἐς ξανθὸν κάρα,
ἔρρηξε δ' ὀστᾶ. Δεύτερον δὲ παῖδ' ἑλών,
995 χωρεῖ τρίτον θῦμ' ὡς ἐπισφάξων δυοῖν.
Ἀλλὰ φθάνει νιν τάλαιν' ἔσω δόμων
μήτηρ ὑπεκλαβοῦσα, καὶ κλῄει πύλας.
δ' ὡς ἐπ' αὐτοῖς δὴ Κυκλωπίοισιν ὢν
σκάπτει μοχλεύει θύρετρα, κἀκβαλὼν σταθμὰ
[950] Deux sentiments partageaient les serviteurs, l'envie de rire et la crainte. Ils se regardent; l'un dit : « S'amuse-t-il de nous, notre maître, ou est-il fou ? » Mais lui parcourt de haut en bas le palais; il se précipite au milieu de la salle des hommes; il prétend qu'il est arrivé dans la ville de Nisos, qu'il est entré dans une maison. Il s'étend sur le sol et, sans tarder, se prépare un repas. Courte halte; car bientôt il déclare qu'il se dirige vers les vallons boisés de l'Isthme et ses plateaux. Alors il se met nu, ayant dégrafé et quitté son manteau. Il lutte contre un être imaginaire, puis il se croit un héraut et, ordonnant le silence, se proclame glorieux vainqueur d'un absent. Puis il fait retentir de terribles menaces contre Eurysthée; car il prétend qu'il est à Mycènes. Son père touche sa main puissante et lui dit : 965 « O mon fils, qu'as-tu ? Quelle est cette façon de voyager ? Ne serait-ce pas le sang de ceux que tu viens de tuer qui t'a jeté dans ces transports bachiques ? » Mais lui croit que c'est le père d'Eurysthée qui tremble pour son fils et qui le supplie en lui touchant la main : il le repousse, met à portée son carquois et son arc pour tuer ses fils, croyant que ce sont ceux d'Eurysthée. Eux, tremblants de terreur, se précipitent en tous sens, l'un contre la robe de sa malheureuse mère, l'autre dans l'ombre d'une colonne; le troisième, au pied de l'autel comme un oiseau se blottit. La mère crie : « Malheureux père, que fais-tu ? Ce sont tes enfants! tu veux les tuer ? » Cris du vieillard, de la foule des serviteurs. Lui s'élance, tourne après son fils autour de la colonne, fait volte-face, terrible, devant lui se dresse, l'atteint au foie. L'enfant gît sur le dos; le marbre des piliers est couvert de son sang; il expire. Héraclès pousse un cri de joie et, triomphant : « Voilà tué un des petits d'Eurysthée; de la haine de son père sa mort m'a vengé. » Il dirige son arc sur un autre qui contre la base de l'autel s'était tapi, croyant y être bien caché. Le malheureux devance son père, se jette à ses genoux, tend la main vers son menton et son cou : 988 « O père chéri, s'écrie-t-il, ne me tue pas, père : je suis à toi, je suis ton fils; ce n'est pas celui d'Eurysthée que tu vas tuer. » Mais lui roule les yeux farouches d'une Gorgone; et comme l'enfant se tient trop près de l'arc funeste, avec le geste du forgeron qui frappe le fer rouge, au-dessus de la tête il brandit la massue, l'abat sur la tête blonde de l'enfant, fracasse ses os. Après avoir tué le second de ses fils, il marche à sa troisième victime pour l'égorger sur les deux autres. Mais il est devancé par la malheureuse mère; elle soustrait l'enfant et l'emporte dans l'intérieur du palais; elle ferme les portes. Mais lui, comme s'il était justement devant les murs des Cyclopes, il sape, il force au levier les battants, il fait sauter les jambages,


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Dernière mise à jour : 9/10/2009