HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

EURIPIDE, Hercule furieux (tragédie complète)

Vers 850-899

  Vers 850-899

[850] οὔτ' ἐν θεοῖσιν, οὗ σύ μ' ἐσπέμπεις δόμους·
ἄβατον δὲ χώραν καὶ θάλασσαν ἀγρίαν
ἐξημερώσας, θεῶν ἀνέστησεν μόνος
τιμὰς πιτνούσας ἀνοσίων ἀνδρῶν ὕπο·
σοί τ' οὐ παραινῶ μεγάλα βούλεσθαι κακά.
(῏Ιρις)
855 Μὴ σὺ νουθέτει τά θ' ῞Ηρας κἀμὰ μηχανήματα.
(Λύσσα)
Ἐς τὸ λῷον ἐμβιβάζω σ' ἴχνος ἀντὶ τοῦ κακοῦ.
(῏Ιρις)
Οὐχὶ σωφρονεῖν γ' ἔπεμψε δεῦρό σ' Διὸς δάμαρ.
(Λύσσα)
Ηλιον μαρτυρόμεσθα δρῶσ' δρᾶν οὐ βούλομαι.
Εἰ δὲ δή μ' ῞Ηρᾳ θ' ὑπουργεῖν σοί τ' ἀναγκαίως ἔχει
860 τάχος ἐπιρροίβδην θ' ὁμαρτεῖν ὡς κυνηγέτῃ κύνας,
εἶμί γοὔτε πόντος οὕτως κύμασιν στένων λάβρως
οὔτε γῆς σεισμὸς κεραυνοῦ τ' οἶστρος ὠδῖνας πνέων,
οἷ' ἐγὼ στάδια δραμοῦμαι στέρνον εἰςΗρακλέους·
καὶ καταρρήξω μέλαθρα καὶ δόμους ἐπεμβαλῶ,
865 τέκν' ἀποκτείνασα πρῶτον· δὲ κανὼν οὐκ εἴσεται
παῖδας οὓς ἔτικτ' ἐναίρων, πρὶν ἂν ἐμὰς λύσσας ἀφῇ.
Ἢν ἰδού· καὶ δὴ τινάσσει κρᾶτα βαλβίδων ἄπο
καὶ διαστρόφους ἑλίσσει σῖγα γοργωποὺς κόρας.
Ἀμπνοὰς δ' οὐ σωφρονίζει, ταῦρος ὣς ἐς ἐμβολὴν
870 δεινὰ μυκᾶται δὲ Κῆρας ἀνακαλῶν τὰς Ταρτάρου.
Τάχα σ' ἐγὼ μᾶλλον χορεύσω καὶ καταυλήσω φόβῳ.
Στεῖχ' ἐς Οὔλυμπον πεδαίρουσ', ῏Ιρι, γενναῖον πόδα·
ἐς δόμους δ' ἡμεῖς ἄφαντοι δυσόμεσθ' ῾Ηρακλέους.
(Χορός)
875 Ὀτοτοτοτοτοῖ, στέναξον· ἀποκείρεται
σὸν ἄνθος πόλεος, Διὸς ἔκγονος.
ΜέλεοςΕλλάς, τὸν εὐεργέταν
ἀποβαλεῖς, ὀλεῖς μανίαισιν (Λύσσα)ς
χορευθέντ' ἐναύλοις.
880 Βέβακεν ἐν δίφροισιν πολύστονος,
ἅρμασι δ' ἐνδίδωσι
κέντρον ὡς ἐπὶ λώβᾳ
Νυκτὸς Γοργὼν ἑκατογκεφάλοις
ὄφεων ἰαχήμασι, (Λύσσα) μαρμαρωπός.
885 Ταχὺ τὸν εὐτυχῆ μετέβαλεν δαίμων,
ταχὺ δὲ πρὸς πατρὸς τέκν' ἐκπνεύσεται.
(᾿Αμφιτρύων)
Ἰώ μοι μέλεος.
(Χορός)
Ἰὼ Ζεῦ, τὸ σὸν γένος ἄγονον αὐτίκα
λυσσάδες ὠμοβρῶτες ἄδικοι Ποιναὶ
890 κακοῖσιν ἐκπετάσουσιν.
(᾿Αμφιτρύων)
Ἰὼ στέγαι.
(Χορός)
Κατάρχεται χόρευμα τυμπάνων ἄτερ,
οὐ βρομίῳ κεχαρισμένα θύρσῳ ---
(᾿Αμφιτρύων)
Ἰὼ δόμοι.
(Χορός)
Πρὸς αἵματ', οὐχὶ τᾶς Διονυσιάδος
895 βοτρύων ἐπὶ χεύμασι λοιβᾶς.
(᾿Αμφιτρύων)
Φυγῇ, τέκν', ἐξορμᾶτε.
(Χορός)
Δάιον τόδε
δάιον μέλος ἐπαυλεῖται.
Κυναγετεῖ τέκνων διωγμόν· οὔποτ' ἄκραντα δόμοισι
Λύσσα βακχεύσει.
[850] ni chez les dieux. Des contrées inaccessibles et une mer sauvage, voilà ce qu'il a pacifié; il a relevé, seul, le culte des dieux abattu par des hommes impies. Je te conseille de renoncer à lui vouloir de terribles malheurs. IRIS. Ne critique pas, toi, les desseins d'Héra et les miens. LYSSA. C'est dans le bon chemin que je te ramène : tu es dans le mauvais. IRIS. Ce n'est pas pour faire de la morale que t'a envoyée ici l'épouse de Zeus. 858 LYSSA. J'en prends le Soleil à témoin : l'acte que j'accomplis, je ne le veux pas. Mais s'il me faut absolument servir Héra et toi, et tournoyant, jappant, marcher sur vos pas comme le chien derrière le chasseur, ni les flots mugissants de la mer déchaînée, ni le tremblement de la terre, ni l'aiguillon de la foudre quand elle sème les angoisses ne m'égaleront pour foncer, tel le coureur dans le stade, sus à la poitrine d'Héraclès. J'abattrai le palais et sur lui renverserai sa demeure. Je ferai périr les enfants d'abord; leur meurtrier ne saura pas qu'il tue les fils qu'il a engendrés, avant d'être délivré de mes fureurs.(Se tournant vers l'intérieur du palais.) Regarde. Voici que déjà il secoue la tête; il franchit les barrières de l'arène et roule des yeux hagards; il se tait, prunelles exorbitées; il ne modère plus sa respiration haletante; comme un taureau qui va se ruer, il pousse des mugissements terribles, en invoquant les Kères du Tartare. Bientôt je te ferai danser mieux encore aux accents de la flûte de l'épouvante. Va, Iris; vers l'Olympe élève tes pas généreux; moi je pénétrerai sans me faire voir dans le palais d'Héraclès. (Elle entre dans le palais. Iris disparaît). 875 LE CHŒUR. Hélas ! hélas ! hélas ! gémis : on moissonne la fleur de ta cité, le fils de Zeus. Malheureuse Hellade, qui perdras ton bienfaiteur ! Il va périr des fureurs de Lyssa qui l'excite à la danse avec sa flûte. Elle est partie sur son char, la déesse qui fait tant gémir; à son attelage elle donne de l'aiguillon comme pour le précipiter, la fille de la Nuit, Gorgone ; les cent têtes de vipères sifflent : c'est Lyssa, dont le regard pétrifie. En un moment, un dieu lui a retiré ses faveurs ; en un moment, sous les coups de leur père, les enfants expireront. AMPHITRYON. Ah ! à moi ! malheur ! LE CHŒUR. Ah ! Zeus, ta descendance n'aura plus de descendance, bientôt. Furieuses, gorgées de chair vivante, exigeant une juste rançon les Vengeances dans les filets du malheur vont l'envelopper. AMPHITRYON. (de l'intérieur) O mon toit ! LE CHOEUR. Voici que commence une danse, sans les tambours ni le thyrse de Bromios pour l'égayer. AMPHITRYON. O mon palais ! LE CHŒUR. Il lui faut du sang, non la libation dionysienne du jus de la grappe. 896 AMPHITRYON. Fuyez, enfants, sauvez-vous ! LE CHOEUR. Horrible, ah ! horrible, ce chant qu'accompagne la flûte. Comme une meute, il active la poursuite de ses enfants. Ce n'est pas en vain que bientôt au palais Lyssa va lancer la bacchanale.


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Dernière mise à jour : 9/10/2009