[650] μισῶ· κατὰ κυμάτων δ'
ἔρροι, μηδέ ποτ' ὤφελεν
θνατῶν δώματα καὶ πόλεις
ἐλθεῖν, ἀλλὰ κατ' αἰθέρ' αἰεὶ
πτεροῖσι φορείσθω.
655 Εἰ δὲ θεοῖς ἦν ξύνεσις καὶ σοφία κατ' ἄνδρας,
δίδυμον ἂν ἥβαν ἔφερον
φανερὸν χαρακτῆρ' ἀρετᾶς ὅσοισιν
660 μέτα, κατθανόντες τ'
εἰς αὐγὰς πάλιν ἁλίου
δισσοὺς ἂν ἔβαν διαύλους,
ἁ δυσγένεια δ' ἁπλοῦν ἂν
εἶχεν ζόας βίοτον,
665 καὶ τῷδ' ἦν τούς τε κακοὺς ἂν
γνῶναι καὶ τοὺς ἀγαθούς,
ἴσον ἅτ' ἐν νεφέλαισιν ἄστρων
ναύταις ἀριθμὸς πέλει.
Νῦν δ' οὐδεὶς ὅρος ἐκ θεῶν
670 χρηστοῖς οὐδὲ κακοῖς σαφής,
ἀλλ' εἱλισσόμενός τις αἰὼν
πλοῦτον μόνον αὔξει.
Οὐ παύσομαι τὰς Χάριτας
Μούσαις συγκαταμειγνύς,
675 ἁδίσταν συζυγίαν.
μὴ ζῴην μετ' ἀμουσίας,
αἰεὶ δ' ἐν στεφάνοισιν εἴην.
Ἔτι τοι γέρων ἀοιδὸς
κελαδεῖ Μναμοσύναν·
680 ἔτι τὰν ῾Ηρακλέους
καλλίνικον ἀείδω.
Παρά τε Βρόμιον οἰνοδόταν
παρά τε χέλυος ἑπτατόνου
μολπὰν καὶ Λίβυν αὐλόν·
685 οὔπω καταπαύσομεν
Μούσας, αἵ μ' ἐχόρευσαν.
Παιᾶνα μὲν Δηλιάδες
ὑμνοῦσ' ἀμφὶ πύλας τὸν
Λατοῦς εὔπαιδα γόνον
690 εἱλίσσουσαι καλλίχορον·
παιᾶνας δ' ἐπὶ σοῖς μελάθροις
κύκνος ὣς γέρων ἀοιδὸς
πολιᾶν ἐκ γενύων
κελαδήσω· τὸ γὰρ εὖ
695 τοῖς ὕμνοισιν ὑπάρχει·
Διὸς ὁ παῖς· τᾶς δ' εὐγενίας
πλέον ὑπερβάλλων <ἀρετᾷ>
μοχθήσας τὸν ἄκυμον
θῆκεν βίοτον βροτοῖς
| [650] je la hais. Qu'elle se précipite dans les flots! Ah ! si jamais elle n'était entrée dans les demeures et les cités des mortels ! Puissent dans les airs, pour toujours, des ailes l'emporter !
655 Antistrophe I. — Si les dieux avaient une intelligence et une sagesse en rapport avec celles des hommes, c'est une double jeunesse qu'ils donneraient, comme signe manifeste de leur vertu, aux gens de bien. Après leur mort, aux rayons du soleil ils reviendraient pour un second diaule ; mais les hommes de basse origine n'auraient qu'une seule vie à vivre; ainsi reconnaîtrait-on et les méchants et les bons, comme entre les nuages les hommes peuvent compter les étoiles. Mais aujourd'hui nulle frontière n'est tracée par les dieux, avec netteté, entre les honnêtes gens et les méchants ; dans sa ronde le temps exalte la seule richesse.
673 Strophe II. — je ne cesserai pas d'unir les Charites aux Muses dans la plus délicieuse des alliances. Puissé-je ne pas vivre sans les Muses, mais toujours porter des couronnes ! Même vieux, l'aède célèbre encore Mnémosyne; encore je chanterai d'Héraclès l'hymne triomphal. Avec Bromios donneur du vin, avec la mélodie de la lyre aux sept cordes et la flûte libyenne, je n'abandonnerai pas encore les Muses qui m'ont fait choreute.
687 Antistrophe II. — C'est un péan que les filles de Délos chantent devant les portes de Lêtô, en l'honneur de son noble fils, en déployant les rondes de leurs beaux choeurs; ce sont des péans que devant ton palais, vieil aède à la barbe chenue, comme un cygne je ferai retentir. Quel beau sujet s'offre à mes hymnes : mon roi est fils de Zeus ! Mais à sa noble origine est encore supérieure sa vertu ; ses travaux ont assuré une vie sans tempête aux mortels;
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