[600] καὶ δὸς πατρῴοις δώμασιν σὸν ὄμμ' ἰδεῖν.
Ἥξει γὰρ αὐτὸς σὴν δάμαρτα καὶ τέκνα
ἕλξων φονεύσων κἄμ' ἐπισφάξων ἄναξ·
μένοντι δ' αὐτοῦ πάντα σοι γενήσεται
τῇ τ' ἀσφαλείᾳ κερδανεῖς· πόλιν δὲ σὴν
605 μὴ πρὶν ταράξῃς πρὶν τόδ' εὖ θέσθαι, τέκνον.
῾(Ηρακλῆς)
Δράσω τάδ'· εὖ γὰρ εἶπας· εἶμ' ἔσω δόμων.
χρόνῳ δ' ἀνελθὼν ἐξ ἀνηλίων μυχῶν
῞Αιδου Κόρης <τ'> ἔνερθεν, οὐκ ἀτιμάσω
θεοὺς προσειπεῖν πρῶτα τοὺς κατὰ στέγας.
(᾿Αμφιτρύων)
610 Ἦλθες γὰρ ὄντως δώματ' εἰς ῞Αιδου, τέκνον;
῾(Ηρακλῆς)
Καὶ θῆρά γ' ἐς φῶς τὸν τρίκρανον ἤγαγον.
(᾿Αμφιτρύων)
Μάχῃ κρατήσας ἢ θεᾶς δωρήμασιν;
῾(Ηρακλῆς)
Μάχῃ· τὰ μυστῶν δ' ὄργι' εὐτύχησ' ἰδών.
(᾿Αμφιτρύων)
Ἦ καὶ κατ' οἴκους ἐστὶν Εὐρυσθέως ὁ θήρ;
῾(Ηρακλῆς)
615 Χθονίας νιν ἄλσος ῾Ερμιών τ' ἔχει πόλις.
(᾿Αμφιτρύων)
Οὐδ' οἶδεν Εὐρυσθεύς σε γῆς ἥκοντ' ἄνω;
῾(Ηρακλῆς)
Οὐκ οἶδ'· ἵν' ἐλθὼν τἀνθάδ' εἰδείην πάρος.
(᾿Αμφιτρύων)
Χρόνον δὲ πῶς τοσοῦτον ἦσθ' ὑπὸ χθονί;
῾(Ηρακλῆς)
Θησέα κομίζων ἐχρόνισ' <ἐξ> ῞Αιδου, πάτερ.
(᾿Αμφιτρύων)
620 Καὶ ποῦ 'στιν; ἢ γῆς πατρίδος οἴχεται πέδον;
῾(Ηρακλῆς)
Βέβηκ' ᾿Αθήνας νέρθεν ἄσμενος φυγών.
Ἀλλ' εἶ', ὁμαρτεῖτ', ὦ τέκν', ἐς δόμους πατρί·
καλλίονές τἄρ' εἴσοδοι τῶν ἐξόδων
πάρεισιν ὑμῖν. ἀλλὰ θάρσος ἴσχετε
625 καὶ νάματ' ὄσσων μηκέτ' ἐξανίετε.
Σύ τ', ὦ γύναι μοι, σύλλογον ψυχῆς λαβὲ
τρόμου τε παῦσαι, καὶ μέθεσθ' ἐμῶν πέπλων·
οὐ γὰρ πτερωτὸς οὐδὲ φευξείω φίλους.
Ἆ, οἵδ' οὐκ ἀφιᾶσ', ἀλλ' ἀνάπτονται πέπλων
630 τοσῷδε μᾶλλον· ὧδ' ἔβητ' ἐπὶ ξυροῦ;
ἄξω λαβών γε τούσδ' ἐφολκίδας χεροῖν,
ναῦς δ' ὣς ἐφέλξω· καὶ γὰρ οὐκ ἀναίνομαι
θεράπευμα τέκνων. Πάντα τἀνθρώπων ἴσα·
φιλοῦσι παῖδας οἵ τ' ἀμείνονες βροτῶν
635 οἵ τ' οὐδὲν ὄντες· χρήμασιν δὲ διάφοροι·
ἔχουσιν, οἳ δ' οὔ· πᾶν δὲ φιλότεκνον γένος.
(Χορός)
Ἁ νεότας μοι φίλον αἰεί· τὸ δὲ γῆρας ἄχθος
βαρύτερον Αἴτνας σκοπέλων
ἐπὶ κρατὶ κεῖται, βλεφάρων σκοτεινὸν
φάος ἐπικαλύψαν.
Μή μοι μήτ' ᾿Ασιήτιδος
τυραννίδος ὄλβος εἴη,
645 μὴ χρυσοῦ δώματα πλήρη
τᾶς ἥβας ἀντιλαβεῖν,
ἃ καλλίστα μὲν ἐν ὄλβῳ,
καλλίστα δ' ἐν πενίᾳ.
Τὸ δὲ λυγρὸν φόνιόν τε γῆρας
| [600] et laisse voir ton visage au palais de tes pères. Le roi viendra en personne arracher d'ici ton épouse et tes enfants pour les mettre à mort et m'égorger moi aussi. Si tu restes ici, tout te réussira; car ta sécurité te servira. Quant à la cité, ne l'alarme pas avant d'avoir bien pris toutes tes précautions, mon fils.
HÉRACLÈS.
Je ferai ainsi : ton conseil est bon. Je vais entrer dans le palais. Remonté enfin des abîmes sans soleil où règnent sous la terre Hadès et Coré, je ne manquerai pas de rendre hommage avant tout aux dieux de mon foyer.
AMPHITRYON.
Tu es donc allé vraiment dans le palais d'Hadès, ô mon fils ?
HÉRACLÈS.
Oui, et j'ai amené à la lumière le monstre à trois têtes.
AMPHITRYON.
L'as-tu combattu et vaincu, ou la déesse t'en a-t-elle fait don ?
HÉRACLÈS.
Je l'ai combattu; le destin m'a été favorable parce que j'ai vu les rites des initiés aux mystères.
AMPHITRYON.
Le monstre est-il encore au palais d'Eurysthée ?
615 HÉRACLÈS.
Le bois consacré à la Chthonienne et la cité d'Hermione le gardent.
AMPHITRYON.
Eurysthée ne sait pas que tu es revenu sur la terre ?
HÉRACLÈS.
Non : j'ai voulu venir ici auparavant et savoir ce qui s'y passe.
AMPHITRYON.
Comment es-tu resté si longtemps sous la terre ?
HÉRACLÈS.
C'est pour ramener Thésée que je me suis attardé chez Hadès, père.
AMPHITRYON.
Où est-il ? A-t-il regagné le sol de sa patrie ?
621 HÉRACLÈS.
Il est allé à Athènes, heureux d'avoir fui les Enfers. Mais allons! mes enfants, suivez dans le palais votre père. Votre entrée y sera plus belle que ne fut votre sortie. Allons! ayez du courage et ne versez plus ces flots de larmes. Toi aussi, ô ma femme, recueille tes esprits et cesse de trembler. Lâchez mes vêtements; car je n'ai pas d'ailes et je ne cherche pas à fuir ceux que j'aime.
Ah! ils ne me lâchent pas, mais ils ne s'attachent à moi que davantage! — Vous marchiez donc ainsi sur le tranchant de la lame. Je vais leur donner la main et emmener ce tendre fardeau, les traîner à la remorque comme un navire une barque. Car je n'ai pas de honte à prendre soin de mes fils. En cela, les hommes sont tous pareils : ils aiment leurs enfants, les plus puissants des mortels comme ceux qui ne sont rien. Ils diffèrent par les richesses : les uns en possèdent, les autres non; mais la race humaine tout entière aime ses enfants.
(Ils rentrent tous dans le palais).
637 LE CHŒUR..
Strophe I. — La jeunesse est pour moi un bien précieux; la vieillesse est un fardeau plus pesant que les cimes de l'Etna : elle accable mes épaules ; elle couvre mes paupières d'un voile de ténèbres. je ne souhaiterais pas l'opulence de l'empire asiatique, ni un palais rempli d'or, en échange de la jeunesse: elle est si belle dans l'opulence, si belle aussi dans la pauvreté ! Mais la vieillesse sinistre et meurtrière,
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