[350] ἡμῶν δ´ Ἀθάνα. φημὶ δ´ εἰς εὐπραξίαν
351 καὶ τοῦθ´ ὑπάρχειν, θεῶν ἀμεινόνων τυχεῖν·
352 νικωμένη γὰρ Παλλὰς οὐκ ἀνέξεται.
353 (ΧΟΡΟΣ) εἰ σὺ μέγ´ αὐχεῖς, ἕτεροι
354 σοῦ πλέον οὐ μέλονται,
355 ξεῖν´ ἀπ´ Ἀργόθεν ἐλθών,
356 μεγαληγορίαισι δ´ ἐμὰς φρένας οὐ φοβήσεις.
357 μήπω ταῖς μεγάλαισιν οὕτω
359 καὶ καλλιχόροις Ἀθάναις
360 εἴη. σὺ δ´ ἄφρων ὅ τ´ Ἄργει
361 Σθενέλου τύραννος·
362 ὃς πόλιν ἐλθὼν ἑτέραν
363 οὐδὲν ἐλάσσον´ Ἄργους
364 θεῶν ἱκτῆρας ἀλάτας
365 καὶ ἐμᾶς χθονὸς ἀντομένους ξένος ὢν βιαίως
366 ἕλκεις, οὐ βασιλεῦσιν εἴξας,
367 οὐκ ἄλλο δίκαιον εἰπών·
368 ποῦ ταῦτα καλῶς ἂν εἴη
370 παρά γ´ εὖ φρονοῦσιν;
371 εἰρήνα μὲν ἔμοιγ´ ἀρέσκει·
372 σοὶ δ´, ὦ κακόφρων ἄναξ,
373 λέγω, εἰ πόλιν ἥξεις,
374 οὐχ οὕτως ἃ δοκεῖς κυρήσεις·
375 οὐ σοὶ μόνωι ἔγχος οὐδ´
376 ἰτέα κατάχαλκός ἐστιν.
377 ἀλλ´, ὦ πολέμων ἐραστά,
378 μή μοι δορὶ συνταράξηις
379 τὰν εὖ χαρίτων ἔχουσαν
380 πόλιν, ἀλλ´ ἀνάσχου.
381 (ΙΟΛΑΟΣ) ὦ παῖ, τί μοι σύννοιαν ὄμμασιν φέρων
382 ἥκεις; νέον τι πολεμίων λέξεις πέρι;
383 μέλλουσιν ἢ πάρεισιν ἢ τί πυνθάνηι;
384 οὐ γάρ τι μὴ ψεύσηις γε κήρυκος λόγους·
385 ὁ γὰρ στρατηγὸς εὐτυχὴς τὰ πρόσθεν ὢν
386 εἶσιν, σάφ´ οἶδα, καὶ μάλ´ οὐ σμικρὸν φρονῶν
387 ἐς τὰς Ἀθήνας. ἀλλά τοι φρονημάτων
388 ὁ Ζεὺς κολαστὴς τῶν ἄγαν ὑπερφρόνων.
389 (ΔΗΜΟΦΩΝ) ἥκει στράτευμ´ Ἀργεῖον Εὐρυσθεύς τ´ ἄναξ·
390 ἐγώ νιν αὐτὸς εἶδον. ἄνδρα γὰρ χρεών,
391 ὅστις στρατηγεῖν φης´ ἐπίστασθαι καλῶς,
392 οὐκ ἀγγέλοισι τοὺς ἐναντίους ὁρᾶν.
393 πεδία μὲν οὖν γῆς ἐς τάδ´ οὐκ ἐφῆκέ πω
394 στρατόν, λεπαίαν δ´ ὀφρύην καθήμενος
395 σκοπεῖ (δόκησιν δὴ τόδ´ ἂν λέγοιμί σοι)
396 ποίαι προσάξει στρατόπεδον τὰ νῦν δορὸς
397 ἐν ἀσφαλεῖ τε τῆσδ´ ἱδρύσεται χθονός.
398 καὶ τἀμὰ μέντοι πάντ´ ἄραρ´ ἤδη καλῶς·
399 πόλις τ´ ἐν ὅπλοις σφάγιά θ´ ἡτοιμασμένα
| [350] nous avons pour nous Minerve. Or je prétends qu'il y a aussi une cause de prospérité dans la protection de divinités meilleures; et Minerve ne se laissera pas ravir la victoire.
LE CHOEUR.
353 Tu as beau te vanter, on n'en conçoit pas une idée plus haute de ton pouvoir, étranger qu'Argos a envoyé vers nous. Tes jactances du moins n'effraieront pas mon cœur. Que jamais la glorieuse Athènes, aux brillants chœurs de danse, ne conçoive de pareilles craintes. Mais c'est toi que l'orgueil égare, ainsi que le fils de Sthénélus), tyran d'Argos. Toi qui entres dans une ville étrangère, égale à Argos en puissance, pour enlever des suppliants sous la protection des dieux, des proscrits qui embrassent étroitement notre terre, toi qui oses employer la violence, et refuses d'obéir à nos rois sans aucune ombre de justice, où est l'homme sensé qui justifie une pareille audace? La paix est chère à mon cœur : mais, ô roi insensé, je te le dis, si tu viens dans ma patrie, tu ne trouveras pas ce que tu penses. Tu n'es pas seul à manier la lance et le bouclier d'airain. Ne viens donc pas, fier amant des combats, troubler par le bruit des armes une ville où règnent les Grâces, mais contiens tes fureurs.
381 IOLAS.
O mon fils, pourquoi cette tristesse répandue sur ton visage? As-tu quelque fâcheuse nouvelle des ennemis? tardent-ils? paraissent-ils? que sais-tu de leurs desseins? Sans doute les paroles de leur héraut ne seront pas démenties : leur chef doit sa prospérité à la faveur divine, je le sais, et n'a pas d'animosité contre Athènes, mais Jupiter châtie l'orgueil excessif des mortels.
389 DÉMOPHON.
L'armée argienne approche avec son chef Eurysthée. Je l'ai vu de mes yeux : l'homme, qui a la prétention d'être un bon général, ne doit pas voir ses ennemis par des messagers. Cependant il n'a pas encore déployé son armée dans la plaine, mais il s' est arrêté sur l'escarpement d'une colline, d'où il cherche à reconnaître, autant que je puis le conjecturer, le côté le plus favorable pour faire avancer ses troupes, et pour les établir dans un poste sûr. De mon côté, toutes mes dispositions sont prises : la ville est sous les armes ;
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