[200] θνήισκειν θελήσους´· ἡ γὰρ αἰσχύνη πάρος
201 τοῦ ζῆν παρ´ ἐσθλοῖς ἀνδράσιν νομίζεται.
202 πόλει μὲν ἀρκεῖ· καὶ γὰρ οὖν ἐπίφθονον
203 λίαν ἐπαινεῖν ἐστι, πολλάκις δὲ δὴ
204 καὐτὸς βαρυνθεὶς οἶδ´ ἄγαν αἰνούμενος.
205 σοὶ δ´ ὡς ἀνάγκη τούσδε βούλομαι φράσαι
206 σώιζειν, ἐπείπερ τῆσδε προστατεῖς χθονός.
207 Πιτθεὺς μέν ἐστι Πέλοπος, ἐκ δὲ Πιτθέως
208 Αἴθρα, πατὴρ δ´ ἐκ τῆσδε γεννᾶται σέθεν
209 Θησεύς. πάλιν δὲ τῶνδ´ ἄνειμί σοι γένος·
210 Ἡρακλέης ἦν Ζηνὸς Ἀλκμήνης τε παῖς,
211 κείνη δὲ Πέλοπος θυγατρός· αὐτανεψίων
212 πατὴρ ἂν εἴη σός τε χὠ τούτων γεγώς.
213 γένους μὲν ἥκεις ὧδε τοῖσδε, Δημοφῶν·
214 ἃ δ´ ἐκτὸς ἤδη τοῦ προσήκοντός σε δεῖ
215 τεῖσαι λέγω σοι παισί. φημὶ γάρ ποτε
216 σύμπλους γενέσθαι τῶνδ´ ὑπασπίζων πατρὶ
217 ζωστῆρα Θησεῖ τὸν πολυκτόνον μέτα
218 Ἅιδου τ´ ἐρεμνῶν ἐξανήγαγεν μυχῶν
219 πατέρα σόν· Ἑλλὰς πᾶσα τοῦτο μαρτυρεῖ.
220 ὧν ἀντιδοῦναί ς´ οἵδ´ ἀπαιτοῦσιν χάριν,
221 μήτ´ ἐκδοθῆναι μήτε πρὸς βίαν θεῶν
222 τῶν σῶν ἀποσπασθέντες ἐκπεσεῖν χθονός.
223 σοὶ γὰρ τόδ´ αἰσχρὸν χωρὶς ἐν πόλει τ´ ἴσον,
224 ἱκέτας ἀλήτας συγγενεῖς—οἴμοι κακῶν·
225 βλέψον πρὸς αὐτούς, βλέψον—ἕλκεσθαι βίαι.
226 ἀλλ´ ἄντομαί σε καὶ καταστέφων χεροῖν
227 καὶ πρὸς γενείου, μηδαμῶς ἀτιμάσηις
228 τοὺς Ἡρακλείους παῖδας ἐς χέρας λαβεῖν·
229 γενοῦ δὲ τοῖσδε συγγενής, γενοῦ φίλος
230 πατὴρ ἀδελφὸς δεσπότης· ἅπαντα γὰρ
231 τἄλλ´ ἐστὶ κρείσσω πλὴν ὑπ´ Ἀργείοις πεσεῖν.
232 (ΧΟΡΟΣ) ὤικτιρ´ ἀκούσας τούσδε συμφορᾶς, ἄναξ.
233 τὴν δ´ εὐγένειαν τῆς τύχης νικωμένην
234 νῦν δὴ μάλιστ´ ἐσεῖδον· οἵδε γὰρ πατρὸς
235 ἐσθλοῦ γεγῶτες δυστυχοῦς´ ἀναξίως.
236 (ΔΗΜΟΦΩΝ) τρισσαί μ´ ἀναγκάζουσι συννοίας ὁδοί,
237 Ἰόλαε, τοὺς σοὺς μὴ παρώσασθαι λόγους·
238 τὸ μὲν μέγιστον Ζεὺς ἐφ´ οὗ σὺ βώμιος
239 θακεῖς νεοσσῶν τήνδ´ ἔχων πανήγυριν,
240 τὸ συγγενές τε καὶ τὸ προυφείλειν καλῶς
241 πράσσειν παρ´ ἡμῶν τούσδε πατρώιαν χάριν,
242 τό τ´ αἰσχρόν, οὗπερ δεῖ μάλιστα φροντίσαι·
243 εἰ γὰρ παρήσω τόνδε συλᾶσθαι βίαι
244 ξένου πρὸς ἀνδρὸς βωμόν, οὐκ ἐλευθέραν
245 οἰκεῖν δοκήσω γαῖαν, Ἀργείων δ´ ὄκνωι
246 ἱκέτας προδοῦναι· καὶ τάδ´ ἀγχόνης πέλας.
247 ἀλλ´ ὤφελες μὲν εὐτυχέστερος μολεῖν,
248 ὅμως δὲ καὶ νῦν μὴ τρέσηις ὅπως σέ τις
249 σὺν παισὶ βωμοῦ τοῦδ´ ἀποσπάσει βίαι.
| [200] ils braveraient plutôt la mort, car la honte est un poids qui rend la vie à charge aux cœurs généreux. En voilà assez sur Athènes ; les éloges immodérés déplaisent ; je l'ai souvent éprouvé moi-même, par l'importunité que m'ont causée des louanges excessives. Mais je veux que tu saches quel devoir c'est pour toi de sauver ces enfants, puisque tu as le gouvernement de ce pays. Pitthée eut pour père Pélops; de Pitthée naquit Éthra, et de celle-ci naquit ton père Thésée. Je reprends maintenant l'origine de ces enfants : Hercule était fils de Jupiter et d'Alcmène, et celle-ci est née de la fille de Pélops : ton père et le père de ces enfants étaient donc cousins. Ainsi, Démophon, vous vous rejoignez par votre origine. Je te dirai maintenant ce que tu dois à ces enfants, à part les liens de la parenté. Je portais le bouclier de leur père, et j'accompagnais Thésée, dans la navigation entreprise pour la conquête du baudrier qui fut fatal à tant de guerriers. Ce fut Hercule qui ramena ton père du ténébreux abîme de Pluton : la Grèce entière en porte témoignage. Pour prix des bienfaits de leur père, ces enfants te demandent de n'être pas livrés à leur ennemi, de n'être pas violemment arrachés aux autels de tes dieux, et repoussés de cette terre. Ce serait une honte pour toi en particulier, ce serait une tache pour ta patrie, de laisser des suppliants, des bannis, des proches (hélas ! jette les yeux sur ces innocentes victimes), devenir la proie de la violence. Mais je te conjure, je t'implore par ces rameaux sacrés, par tes mains, par ton visage que je touche, ne dédaigne pas de recevoir dans tes bras les fils d'Hercule : sois pour eux un parent, un ami, un père, un frère, un maître ; tout cela vaut mieux que de tomber au pouvoir des Argiens.
232 LE CHOEUR.
O roi, la pitié m'a saisi au récit de leurs souffrances. La noblesse est vaincue par la fortune ; c'est à présent surtout que je le vois : nés d'un si glorieux père, ils subissent des malheurs qu'ils n'ont pas mérités.
236 DÊMOPHON.
Trois motifs me font un devoir, Iolas, de recevoir les hôtes pour qui tu m'implores :
le plus puissant, Jupiter, à l'autel duquel tu rassembles sous tes ailes ces enfants timides; puis les liens du sang et le bonheur que je dois rendre à ces enfants, par reconnaissance pour leur père ; enfin, la honte dont il faut surtout nous garder ; car si je souffre qu'un étranger viole impunément nos temples, au lieu de régner sur un État libre, je passerai pour avoir livré des suppliants aux Argiens, et le supplice n'est pas pire que cette infamie. Que n'es-tu venu en ces lieux sous de plus heureux auspices ! Cependant, ne crains pas à présent qu'on vous arrache à cet asile.
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