HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

EURIPIDE, Les Héraclides (tragédie complète)

Vers 950-999

  Vers 950-999

[950] ὕδρας λέοντάς τ´ ἐξαπολλύναι λέγων
951 ἔπεμπες; ἄλλα δ´ οἷ´ ἐμηχανῶ κακὰ
952 σιγῶ· μακρὸς γὰρ μῦθος ἂν γένοιτό μοι.
948 τί γὰρ σὺ κεῖνον οὐκ ἔτλης καθυβρίσαι;
949 ὃς καὶ παρ´ Ἅιδην ζῶντά νιν κατήγαγες.
953 κοὐκ ἤρκεσέν σοι ταῦτα τολμῆσαι μόνον,
954 ἀλλ´ ἐξ ἁπάσης κἀμὲ καὶ τέκν´ Ἑλλάδος
955 ἤλαυνες ἱκέτας δαιμόνων καθημένους,
956 τοὺς μὲν γέροντας, τοὺς δὲ νηπίους ἔτι.
957 ἀλλ´ ηὗρες ἄνδρας καὶ πόλισμ´ ἐλεύθερον,
958 οἵ ς´ οὐκ ἔδεισαν. δεῖ σε κατθανεῖν κακῶς,
959 καὶ κερδανεῖς ἅπαντα· χρῆν γὰρ οὐχ ἅπαξ
960 θνήισκειν σε πολλὰ πήματ´ ἐξειργασμένον.
961 (ΘΕΡΑΠΩΝ) οὐκ ἔστ´ ἀνυστὸν τόνδε σοι κατακτανεῖν.
962 (ΑΛΚΜΗΝΗ) ἄλλως ἄρ´ αὐτὸν αἰχμάλωτον εἵλομεν.
963 εἴργει δὲ δὴ τίς τόνδε μὴ θνήισκειν νόμος;
964 (ΘΕΡΑΠΩΝ) τοῖς τῆσδε χώρας προστάταισιν οὐ δοκεῖ.
965 (ΑΛΚΜΗΝΗ) τί δὴ τόδ´; ἐχθροὺς τοισίδ´ οὐ καλὸν κτανεῖν;
966 (ΘΕΡΑΠΩΝ) οὐχ ὅντιν´ ἄν γε ζῶνθ´ ἕλωσιν ἐν μάχηι.
967 (ΑΛΚΜΗΝΗ) καὶ ταῦτα δόξανθ´ Ὕλλος ἐξηνέσχετο;
968 (ΘΕΡΑΠΩΝ) χρῆν αὐτόν, οἶμαι, τῆιδ´ ἀπιστῆσαι χθονί.
969 (ΑΛΚΜΗΝΗ) χρῆν τόνδε μὴ ζῆν μηδ´ ὁρᾶν φάος ἔτι.
970 (ΘΕΡΑΠΩΝ) τότ´ ἠδικήθη πρῶτον οὐ θανὼν ὅδε.
971 (ΑΛΚΜΗΝΗ) οὔκουν ἔτ´ ἐστὶν ἐν καλῶι δοῦναι δίκην;
972 (ΘΕΡΑΠΩΝ) οὐκ ἔστι τοῦτον ὅστις ἂν κατακτάνοι.
973 (ΑΛΚΜΗΝΗ) ἔγωγε· καίτοι φημὶ κἄμ´ εἶναί τινα.
974 (ΘΕΡΑΠΩΝ) πολλὴν ἄρ´ ἕξεις μέμψιν, εἰ δράσεις τόδε.
975 (ΑΛΚΜΗΝΗ) φιλῶ πόλιν τήνδ´· οὐδὲν ἀντιλεκτέον.
976 τοῦτον δ´, ἐπείπερ χεῖρας ἦλθεν εἰς ἐμάς,
977 οὐκ ἔστι θνητῶν ὅστις ἐξαιρήσεται.
978 πρὸς ταῦτα τὴν θρασεῖαν ὅστις ἂν θέληι
979 καὶ τὴν φρονοῦσαν μεῖζον γυναῖκα χρὴ
980 λέξει· τὸ δ´ ἔργον τοῦτ´ ἐμοὶ πεπράξεται.
981 (ΧΟΡΟΣ) δεινόν τι καὶ συγγνωστόν, γύναι, ς´ ἔχει
982 νεῖκος πρὸς ἄνδρα τόνδε, γιγνώσκω καλῶς.
983 (ΕΥΡΥΣΘΕΥΣ)
983 γύναι, σάφ´ ἴσθι μή με θωπεύσοντά σε
984 μηδ´ ἄλλο μηδὲν τῆς ἐμῆς ψυχῆς πέρι
985 λέξονθ´ ὅθεν χρὴ δειλίαν ὀφλεῖν τινα.
986 ἐγὼ δὲ νεῖκος οὐχ ἑκὼν τόδ´ ἠράμην·
987 ἤιδη γε σοὶ μὲν αὐτανέψιος γεγώς,
988 τῶι σῶι δὲ παιδὶ συγγενὴς Ἡρακλέει.
989 ἀλλ´ εἴτ´ ἔχρηιζον εἴτε μήθεὸς γὰρ ἦν
990 Ἥρα με κάμνειν τήνδ´ ἔθηκε τὴν νόσον.
991 ἐπεὶ δ´ ἐκείνωι δυσμένειαν ἠράμην
992 κἄγνων ἀγῶνα τόνδ´ ἀγωνιούμενος,
993 πολλῶν σοφιστὴς πημάτων ἐγιγνόμην
994 καὶ πόλλ´ ἔτικτον νυκτὶ συνθακῶν ἀεί,
995 ὅπως διώσας καὶ κατακτείνας ἐμοὺς
996 ἐχθροὺς τὸ λοιπὸν μὴ συνοικοίην φόβωι,
997 εἰδὼς μὲν οὐκ ἀριθμὸν ἀλλ´ ἐτητύμως
998 ἄνδρ´ ὄντα τὸν σὸν παῖδα· καὶ γὰρ ἐχθρὸς ὢν
999 ἀκούσεταί γ´ ἐσθλὰ χρηστὸς ὢν ἀνήρ.
[950] et lui as commandé d'exterminer des hydres et des lions ! Quant aux autres périls que tu as imaginés, je les passe sous silence, le récit en serait trop long. Ce n'était pas assez pour toi, que lui seul affrontât ces dangers ; tu nous as bannis de la Grèce entière, moi et ses enfants, forcés de chercher asile à l'autel des dieux, les uns dans la vieillesse, les autres encore au berceau. Mais enfin tu as trouvé des hommes et un peuple libre qui n'ont pas eu peur de toi. Il faut que tu meures misérablement : et encore tu y gagneras ; car tu mérites mille morts, après tous les crimes que tu as commis. 961 LE MESSAGER. Il n'est pas en ton pouvoir de le faire périr. ALCMÈNE. C'est donc en vain qu'il est notre captif? Mais quelle loi empêche de lui donner la mort ? LE MESSAGER. Les chefs de ce pays ne le veulent pas. ALCMÈNE. Quoi donc? n'est-il pas beau, à leurs yeux, d'immoler un ennemi ? LE MESSAGER. Non pas celui qu'ils ont pris vivant dans le combat. ALCMÈNE. Et Hyllus a-t-il déféré à une pareille loi ? LE MESSAGER. Il fallait peut-être qu'il violât les lois de ce pays? ALCMÈNE. Il fallait ne pas laisser la vie ni la lumière à ce coupable. LE MESSAGER. Le premier de tous les torts, c'est qu'il n'ait pas péri. ALCMÈNE. Ainsi, il n'est plus à propos qu'il soit puni ? LE MESSAGER. Il n'y aura personne pour le tuer. ALCMÈNE. Eh bien, ce sera moi, et je crois compter pour quelqu'un. LE MESSAGER. Tu t'exposeras à de graves reproches en faisant cette action. ALCMÈNE. Je chéris cette cité, on ne saurait dire le contraire. Mais puisque cet homme est tombé entre mes mains, il n'est aucun mortel qui puisse me l'arracher. Qu'on me reproche, si l'on veut, mon audace, qu'on m'accuse d'avoir des sentiments plus fiers qu'il ne sied à une femme ; je n'en réaliserai pas moins mon projet. LE CHOEUR. Il est triste, et cependant il est bien pardonnable, ô femme, que la haine t'anime contre cet homme, je le sais fort bien. 983 EURYSTHÉE. Femme, sache bien que je ne te flatterai pas, et que l'amour de la vie ne me fera pas encourir le reproche de lâcheté. J'ai embrassé malgré moi cette querelle ; je savais bien que j'étais proche parent et de toi et de ton fils Hercule : mais que je le voulusse ou non, Junon (car elle était déesse) me força d'épouser son ressentiment. Des que je me fus déclaré l'ennemi d'Hercule, et que j'eus résolu de soutenir cette lutte, j'imaginai chaque jour de nouveaux travaux; je passai les nuits à inventer de nouveaux périls, afin de faire périr mon ennemi, et de me délivrer de la crainte qu'il m'inspirait ; car je savais que ton fils n'était pas un homme vulgaire, mais vraiment un héros; et quoique ennemis, je ne crains pas de rendre hommage à ses vertus héroïques.


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Dernière mise à jour : 8/10/2009