[650] οὐκ ἔστ´ ἄγειν σε τούσδ´ ἐμοῦ ζώσης ποτέ.
651 ἦ τἄρ´ ἐκείνου μὴ νομιζοίμην ἐγὼ
652 μήτηρ ἔτ´· εἰ δὲ τῶνδε προσθίξηι χερί,
653 δυοῖν γερόντοιν οὐ καλῶς ἀγωνιῆι.
654 (ΙΟΛΑΟΣ) θάρσει, γεραιά, μὴ τρέσηις· οὐκ Ἀργόθεν
655 κῆρυξ ἀφῖκται πολεμίους λόγους ἔχων.
656 (ΑΛΚΜΗΝΗ) τί γὰρ βοὴν ἔστησας ἄγγελον φόβου;
657 (ΙΟΛΑΟΣ) σὺ πρόσθε ναοῦ τοῦδ´ ὅπως βαίης πέλας.
658 (ΑΛΚΜΗΝΗ) οὐκ ἴσμεν ἡμεῖς ταῦτα· τίς γάρ ἐσθ´ ὅδε;
659 (ΙΟΛΑΟΣ) ἥκοντα παῖδα παιδὸς ἀγγέλλει σέθεν.
660 (ΑΛΚΜΗΝΗ) ὦ χαῖρε καὶ σὺ τοῖσδε τοῖς ἀγγέλμασιν.
661 ἀτὰρ τί χώραι τῆιδε προσβαλὼν πόδα
662 ποῦ νῦν ἄπεστι; τίς νιν εἶργε συμφορὰ
663 σὺν σοὶ φανέντα δεῦρ´ ἐμὴν τέρψαι φρένα;
664 (ΘΕΡΑΠΩΝ) στρατὸν καθίζει τάσσεταί θ´ ὃν ἦλθ´ ἔχων.
665 (ΑΛΚΜΗΝΗ) τοῦδ´ οὐκέθ´ ἡμῖν τοῦ λόγου μέτεστι δή.
666 (ΙΟΛΑΟΣ) μέτεστιν· ἡμῶν δ´ ἔργον ἱστορεῖν τάδε.
667 (ΘΕΡΑΠΩΝ) τί δῆτα βούληι τῶν πεπραγμένων μαθεῖν;
668 (ΙΟΛΑΟΣ) πόσον τι πλῆθος συμμάχων πάρεστ´ ἔχων;
669 (ΘΕΡΑΠΩΝ) πολλούς· ἀριθμὸν δ´ ἄλλον οὐκ ἔχω φράσαι.
670 (ΙΟΛΑΟΣ) ἴσασιν, οἶμαι, ταῦτ´ Ἀθηναίων πρόμοι.
671 (ΘΕΡΑΠΩΝ) ἴσασι, καὶ δὴ λαιὸν ἕστηκεν κέρας.
672 (ΙΟΛΑΟΣ) ἤδη γὰρ ὡς ἐς ἔργον ὥπλισται στρατός;
673 (ΘΕΡΑΠΩΝ) καὶ δὴ παρῆκται σφάγια τάξεων ἕκας.
674 (ΙΟΛΑΟΣ) πόσον τι δ´ ἔστ´ ἄπωθεν Ἀργεῖον δόρυ;
675 (ΘΕΡΑΠΩΝ) ὥστ´ ἐξορᾶσθαι τὸν στρατηγὸν ἐμφανῶς.
676 (ΙΟΛΑΟΣ) τί δρῶντα; μῶν τάσσοντα πολεμίων στίχας;
677 (ΘΕΡΑΠΩΝ) ἠικάζομεν ταῦτ´· οὐ γὰρ ἐξηκούομεν.
678 ἀλλ´ εἶμ´· ἐρήμους δεσπότας τοὐμὸν μέρος
679 οὐκ ἂν θέλοιμι πολεμίοισι συμβαλεῖν.
680 (ΙΟΛΑΟΣ) κἄγωγε σὺν σοί· ταὐτὰ γὰρ φροντίζομεν,
681 φίλοις παρόντες, ὡς ἔοιγμεν, ὠφελεῖν.
682 (ΘΕΡΑΠΩΝ) ἥκιστα πρὸς σοῦ μῶρον ἦν εἰπεῖν ἔπος.
683 (ΙΟΛΑΟΣ) καὶ μὴ μετασχεῖν γ´ ἀλκίμου μάχης φίλοις.
688 (ΘΕΡΑΠΩΝ) οὐκ ἔστιν, ὦ τᾶν, ἥ ποτ´ ἦν ῥώμη σέθεν.
689 (ΙΟΛΑΟΣ) ἀλλ´ οὖν μαχοῦμαί γ´ ἀριθμὸν οὐκ ἐλάσσοσιν.
690 (ΘΕΡΑΠΩΝ) σμικρὸν τὸ σὸν σήκωμα προστίθης φίλοις.
687 (ΙΟΛΑΟΣ) οὐδεὶς ἔμ´ ἐχθρῶν προσβλέπων ἀνέξεται.
684 (ΘΕΡΑΠΩΝ) οὐκ ἔστ´ ἐν ὄψει τραῦμα μὴ δρώσης χερός.
685 (ΙΟΛΑΟΣ) τί δ´; οὐ θένοιμι κἂν ἐγὼ δι´ ἀσπίδος;
686 (ΘΕΡΑΠΩΝ) θένοις ἄν, ἀλλὰ πρόσθεν αὐτὸς ἂν πέσοις.
691 (ΙΟΛΑΟΣ) μή τοί μ´ ἔρυκε δρᾶν παρεσκευασμένον.
692 (ΘΕΡΑΠΩΝ) δρᾶν μὲν σύ γ´ οὐχ οἷός τε, βούλεσθαι δ´ ἴσως.
693 (ΙΟΛΑΟΣ) ὡς μὴ μενοῦντι τἄλλα σοι λέγειν πάρα.
694 (ΘΕΡΑΠΩΝ) πῶς οὖν ὁπλίτης τευχέων ἄτερ φανῆι;
695 (ΙΟΛΑΟΣ) ἔστ´ ἐν δόμοισιν ἔνδον αἰχμάλωθ´ ὅπλα
696 τοῖσδ´, οἷσι χρησόμεσθα· κἀποδώσομεν
697 ζῶντες, θανόντας δ´ οὐκ ἀπαιτήσει θεός.
698 ἀλλ´ εἴσιθ´ εἴσω κἀπὸ πασσάλων ἑλὼν
699 ἔνεγχ´ ὁπλίτην κόσμον ὡς τάχιστά μοι.
| [650] jamais, tant que je vivrai, tu ne me raviras mes enfants, ou que je ne sois plus désormais appelée la mère d'Hercule. Si tu portes la main sur eux, il te faudra soutenir contre deux vieillards une lutte déshonorante.
IOLAS.
Rassure-toi, Alcmène, ne crains rien ; ce n'est point un héraut d'Argos chargé d'ordres funestes.
ALCMÈNE.
Pourquoi donc as-tu poussé des cris messagers de terreur ?
IOLAS.
C'était pour t'engager à sortir du temple et à venir près de moi.
ALCMÈNE.
J'ignorais ce que tu dis là. Mais quel est cet homme?
IOLAS.
Il vient t'annoncer l'arrivée de ton petit-fils.
660 ALCMÈNE.
Salut, toi aussi, pour la nouvelle que tu apportes. Mais s'il vient en ces lieux, pourquoi est-il absent? où est-il? quel accident l'a empêché de venir avec toi répandre la joie dans mon cœur?
Il fait camper et range en ordre l'armée qu'il amène.
ALCMÈNE.
Ce sujet d'entretien n'a plus rien désormais qui me touche.
IOLAS.
Il te touche ; mais c'est un devoir pour moi de m'informer de ses desseins.
LE SERVITEUR.
Que veux-tu donc connaître de ce qui s'est passé?
IOLAS.
Quelles sont les forces des combattants qu'il amène avec lui?
LE SERVITEUR.
Elles sont considérables, mais je n'en pourrais dire le nombre.
IOLAS.
Les chefs des Athéniens savent sans doute son arrivée.
LE SERVITEUR.
Ils la savent, et même il a le commandement de l'aile gauche.
IOLAS.
L'armée est donc déjà en ordre, comme pour le combat ?
LE SERVITEUR.
Déjà même on a emmené les victimes hors des rangs.
IOLAS.
A quelle distance sont les troupes argiennes ?
LE SERVITEUR.
Assez près pour qu'on puisse distinguer clairement le général.
IOLAS.
Que fait-il ? range-t-il son armée en bataille ?
LE SERVITEUR.
On le suppose sans l'avoir entendu. Mais j'y vais : je ne voudrais pas que mon maître en vînt aux mains avec l'ennemi sans moi.
680 IOLAS.
Je vais avec toi ; un même désir m'anime de servir mes amis autant qu'il est en moi.
LE SERVITEUR.
Il ne te sied pas de proférer des paroles inconsidérées.
IOLAS.
Ni de ne point partager les glorieux périls de mes amis.
LE SERVITEUR.
Les regards ne suffisent pas pour blesser, quand la main n'agit pas.
IOLAS.
Eh quoi! ne puis-je frapper du bouclier?
LE SERVITEUR.
Tu pourrais bien frapper ; mais d'abord tu recevras le coup mortel.
IOLAS.
Nul ennemi n'osera soutenir mes regards.
LE SERVITEUR.
Tu n'as plus, mon cher, ta vigueur d'autrefois.
IOLAS.
Je suis prêt à affronter des combattants tout aussi nombreux.
LE SERVITEUR.
C'est un faible secours que tu apportes à tes amis.
IOLAS.
Ne me détourne pas d'un acte auquel je suis résolu.
LE SERVITEUR.
Pour cet acte, la force te manque, quoique tu en aies la volonté.
IOLAS.
Tu ne m'arrêteras pas, tu peux dire tout ce que tu voudras.
LE SERVITEUR.
Comment paraîtras-tu sans armes au milieu de guerriers armés?
695 IOLAS.
Il y a dans l'intérieur de ce temple des armes enlevées dans les combats ; je m'en servirai, et je les rapporterai si j'échappe à la mort ; si je meurs, le dieu ne les réclamera pas. Entre donc, et parmi celles qui sont suspendues, rapporte-moi au plus tôt une armure complète.
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