HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

EURIPIDE, Les Héraclides (tragédie complète)

Vers 550-599

  Vers 550-599

[550] χρῆσθαι προθύμωι, τὴν ἐμὴν ψυχὴν ἐγὼ
551 δίδωμ´ ἑκοῦσα τοῖσδ´, ἀναγκασθεῖσα δ´ οὔ.
552 (ΙΟΛΑΟΣ) φεῦ·
553 ὅδ´ αὖ λόγος σοι τοῦ πρὶν εὐγενέστερος,
554 κἀκεῖνος ἦν ἄριστος· ἀλλ´ ὑπερφέρεις
555 τόλμηι τε τόλμαν καὶ λόγωι χρηστῶι λόγον.
556 οὐ μὴν κελεύω γ´ οὐδ´ ἀπεννέπω, τέκνον,
557 θνήισκειν ς´· ἀδελφοὺς δ´ ὠφελεῖς θανοῦσα σούς.
558 (ΠΑΡΘΕΝΟΣ) σοφῶς κελεύεις· μὴ τρέσηις μιάσματος
559 τοὐμοῦ μετασχεῖν, ἀλλ´ ἐλευθέρως θάνω,
562 ἐπεὶ σφαγῆς γε πρὸς τὸ δεινὸν εἶμ´ ἐγώ,
563 εἴπερ πέφυκα πατρὸς οὗπερ εὔχομαι.
560 ἔπου δέ, πρέσβυ· σῆι γὰρ ἐνθανεῖν χερὶ
561 θέλω, πέπλοις δὲ σῶμ´ ἐμὸν κρύψον παρών.
564 (ΙΟΛΑΟΣ) οὐκ ἂν δυναίμην σῶι παρεστάναι μόρωι.
565 (ΠΑΡΘΕΝΟΣ) σὺ δ´ ἀλλὰ τοῦδε χρῆιζε, μή μ´ ἐν ἀρσένων
566 ἀλλ´ ἐν γυναικῶν χερσὶν ἐκπνεῦσαι βίον.
567 (ΔΗΜΟΦΩΝ) ἔσται τάδ´, τάλαινα παρθένων, ἐπεὶ
568 κἀμοὶ τόδ´ αἰσχρόν, μή σε κοσμεῖσθαι καλῶς,
569 πολλῶν ἕκατι, τῆς τε σῆς εὐψυχίας
570 καὶ τοῦ δικαίου. τλημονεστάτην δέ σε
571 πασῶν γυναικῶν εἶδον ὀφθαλμοῖς ἐγώ.
572 ἀλλ´, εἴ τι βούληι, τούσδε τὸν γέροντά τε
573 χώρει προσειποῦς´ ὑστάτοις προσφθέγμασιν.
574 (ΠΑΡΘΕΝΟΣ) χαῖρε, πρέσβυ, χαῖρε καὶ δίδασκέ μοι
575 τοιούσδε τούσδε παῖδας, ἐς τὸ πᾶν σοφούς,
576 ὥσπερ σύ, μηδὲν μᾶλλον· ἀρκέσουσι γάρ.
577 πειρῶ δὲ σῶσαι μὴ θανεῖν, πρόθυμος ὤν·
578 σοὶ παῖδές ἐσμεν, σαῖν χεροῖν τεθράμμεθα·
579 ὁρᾶις δὲ κἀμὲ τὴν ἐμὴν ὥραν γάμου
580 διδοῦσαν, ἀντὶ τῶνδε κατθανουμένην.
581 ὑμεῖς τ´, ἀδελφῶν παροῦς´ ὁμιλία,
582 εὐδαιμονοῖτε καὶ γένοιθ´ ὑμῖν ὅσων
583 ἡμὴ πάροιθε καρδία σφαλήσεται.
584 καὶ τὸν γέροντα τήν τ´ ἔσω γραῖαν δόμων
585 τιμᾶτε πατρὸς μητέρ´ Ἀλκμήνην ἐμοῦ
586 ξένους τε τούσδε. κἂν ἀπαλλαγὴ πόνων
587 καὶ νόστος ὑμῖν εὑρεθῆι ποτ´ ἐκ θεῶν,
588 μέμνησθε τὴν σώτειραν ὡς θάψαι χρεών·
589 κάλλιστά τοι δίκαιον· οὐ γὰρ ἐνδεὴς
590 ὑμῖν παρέστην ἀλλὰ προύθανον γένους.
591 τάδ´ ἀντὶ παίδων ἐστί μοι κειμήλια
592 καὶ παρθενείας, εἴ τι δὴ κατὰ χθονός.
593 εἴη γε μέντοι μηδέν· εἰ γὰρ ἕξομεν
594 κἀκεῖ μερίμνας οἱ θανούμενοι βροτῶν,
595 οὐκ οἶδ´ ὅποι τις τρέψεται· τὸ γὰρ θανεῖν
596 κακῶν μέγιστον φάρμακον νομίζεται.
597 (ΙΟΛΑΟΣ) ἀλλ´, μέγιστον ἐκπρέπους´ εὐψυχίαι,
598 πασῶν γυναικῶν, ἴσθι, τιμιωτάτη
599 καὶ ζῶς´ ὑφ´ ἡμῶν καὶ θανοῦς´ ἔσηι πολύ.
[550] je donne volontiers ma vie pour mes frères ; mais je ne la donnerai pas à la contrainte. IOLAS. Ah ! ces nouvelles paroles sont plus nobles encore que les premières, et pourtant elles étaient bien généreuses ; et tu surpasses ton courage par un courage plus sublime. Cependant, ma fille, je ne veux ni t'ordonner ni t'empêcher de mourir ; mais ta mort fait le salut de tes frères. MACARIE. Ton avis est sage : ne crains pas que mon sang retombe sur ta tête. Mourons librement, en digne fille du père dont je suis glorieuse. Suis-moi, vieillard, je veux mourir dans tes bras, puisque je vais au-devant du coup fatal ; sois là pour envelopper mon corps des voiles funèbres. IOLAS. Non, je ne saurais être témoin de ta mort. MACARIE. Du moins demande au roi que j'expire entre les bras des femmes, et non des hommes. 567 DÉMOPHON. Il en sera ainsi, vierge infortunée : ce serait une honte à moi de ne pas honorer tes cendres, surtout pour rendre hommage à ta grandeur d'âme et à la justice. En toi j'ai vu la plus courageuse de toutes les femmes. Mais, si tu le veux, avant de partir, adresse à tes frères et à ce vieillard tes derniers adieux. MACARIE. 574 Adieu, vieillard, adieu : forme ces enfants à la vertu ; qu'ils soient sages comme toi, je ne demande rien de plus. Veille sur leurs jours, ne cherche point la mort : nous sommes tes enfants ; tes mains nous ont élevés. Tu me vois aussi sacrifier pour eux l'âge de l'hymen et ma vie. Et vous, mes frères ici présents, puissiez-vous être heureux ; puisse ma mort vous assurer les biens pour lesquels je me sacrifie ! Honorez ce vieillard et la mère de mon père, la vieille Alcmène, qui est restée au sein de nos foyers, et ces hôtes généreux. Et, si les dieux mettent fin à vos peines, s'ils vous donnent de revoir un jour votre patrie, souvenez-vous de rendre les honneurs funèbres à votre libératrice. La magnificence sera une justice, car je ne me suis pas épargnée pour vous, je suis morte pour ma race. Les monuments que vous m'élèverez me tiendront lieu d'enfants et d'hymen, s'il est encore quelque sentiment sous la terre; et puisse-t-il ne rien exister ! car, si là aussi les chagrins nous attendent après la mort, je ne sais plus où l'on pourra trouver un asile ; car la mort passe pour le remède souverain à tous les maux. 597 IOLAS. Ô toi, dont rien n'égale la grandeur d'âme, sache-le, tu seras parmi nous la plus honorée de toutes les femmes, et pendant ta vie, et après ta mort.


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Dernière mise à jour : 8/10/2009