HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

EURIPIDE, Les Héraclides (tragédie complète)

Vers 500-549

  Vers 500-549

[500] (ΠΑΡΘΕΝΟΣ) μή νυν τρέσηις ἔτ´ ἐχθρὸν Ἀργείων δόρυ·
501 ἐγὼ γὰρ αὐτὴ πρὶν κελευσθῆναι, γέρον,
502 θνήισκειν ἑτοίμη καὶ παρίστασθαι σφαγῆι.
503 τί φήσομεν γάρ, εἰ πόλις μὲν ἀξιοῖ
504 κίνδυνον ἡμῶν οὕνεκ´ αἴρεσθαι μέγαν,
505 αὐτοὶ δὲ προστιθέντες ἄλλοισιν πόνους,
506 παρόν σφε σῶσαι, φευξόμεσθα μὴ θανεῖν;
507 οὐ δῆτ´, ἐπεί τοι καὶ γέλωτος ἄξια,
508 στένειν μὲν ἱκέτας δαιμόνων καθημένους,
509 πατρὸς δ´ ἐκείνου φύντας οὗ πεφύκαμεν
510 κακοὺς ὁρᾶσθαι· ποῦ τάδ´ ἐν χρηστοῖς πρέπει;
511 κάλλιον, οἶμαι, τῆσδ´ μὴ τύχοι ποτέ
512 πόλεως ἁλούσης χεῖρας εἰς ἐχθρῶν πεσεῖν
513 κἄπειτ´ ἄτιμα πατρὸς οὖσαν εὐγενοῦς
514 παθοῦσαν Ἅιδην μηδὲν ἧσσον εἰσιδεῖν.
515 ἀλλ´ ἐκπεσοῦσα τῆσδ´ ἀλητεύσω χθονός;
516 κοὐκ αἰσχυνοῦμαι δῆτ´, ἐὰν δή τις λέγηι
517 Τί δεῦρ´ ἀφίκεσθ´ ἱκεσίοισι σὺν κλάδοις
518 αὐτοὶ φιλοψυχοῦντες; ἔξιτε χθονός·
519 κακοῖς γὰρ ἡμεῖς οὐ προσωφελήσομεν.
520 ἀλλ´ οὐδὲ μέντοι, τῶνδε μὲν τεθνηκότων,
521 αὐτὴ δὲ σωθεῖς´, ἐλπίδ´ εὖ πράξειν ἔχω·
522 πολλοὶ γὰρ ἤδη τῆιδε προύδοσαν φίλους.
523 τίς γὰρ κόρην ἔρημον δάμαρτ´ ἔχειν
524 παιδοποιεῖν ἐξ ἐμοῦ βουλήσεται;
525 οὔκουν θανεῖν ἄμεινον τούτων τυχεῖν
526 ἀναξίαν; ἄλληι δὲ κἂν πρέποι τινὶ
527 μᾶλλον τάδ´, ἥτις μὴ ´πίσημος ὡς ἐγώ.
528 ἡγεῖσθ´ ὅπου δεῖ σῶμα κατθανεῖν τόδε
529 καὶ στεμματοῦτε καὶ κατάρχεσθ´ εἰ δοκεῖ·
530 νικᾶτε δ´ ἐχθρούς· ἥδε γὰρ ψυχὴ πάρα
531 ἑκοῦσα κοὐκ ἄκουσα, κἀξαγγέλλομαι
532 θνήισκειν ἀδελφῶν τῶνδε κἀμαυτῆς ὕπερ.
533 εὕρημα γάρ τοι μὴ φιλοψυχοῦς´ ἐγὼ
534 κάλλιστον ηὕρηκ´, εὐκλεῶς λιπεῖν βίον.
535 (ΧΟΡΟΣ) φεῦ φεῦ, τί λέξω παρθένου μέγαν λόγον
536 κλύων, ἀδελφῶν πάρος θέλει θανεῖν;
537 τούτων τίς ἂν λέξειε γενναίους λόγους
538 μᾶλλον, τίς ἂν δράσειεν ἀνθρώπων ἔτι;
539 (ΙΟΛΑΟΣ) τέκνον, οὐκ ἔστ´ ἄλλοθεν τὸ σὸν κάρα
540 ἀλλ´ ἐξ ἐκείνου· σπέρμα τῆς θείας φρενὸς
541 πέφυκας Ἡράκλειον· οὐδ´ αἰσχύνομαι
542 τοῖς σοῖς λόγοισι, τῆι τύχηι δ´ ἀλγύνομαι.
543 ἀλλ´ ἧι γένοιτ´ ἂν ἐνδικωτέρως φράσω·
544 πάσας ἀδελφὰς τῆσδε δεῦρο χρὴ καλεῖν,
545 κἆιθ´ λαχοῦσα θνηισκέτω γένους ὕπερ·
546 σὲ δ´ οὐ δίκαιον κατθανεῖν ἄνευ πάλου.
547 (ΠΑΡΘΕΝΟΣ) οὐκ ἂν θάνοιμι τῆι τύχηι λαχοῦς´ ἐγώ·
548 χάρις γὰρ οὐ πρόσεστι· μὴ λέξηις, γέρον.
549 ἀλλ´, εἰ μὲν ἐνδέχεσθε καὶ βούλεσθέ μοι
[500] MACARIIE. Ne redoute plus la lance hostile des Argiens. De moi-même et sans commandement, vieillard, je m'offre pour victime, et je suis prête à mourir. Eh quoi ! cet État ne craint pas d'affronter pour nous un grand péril ; et nous qui exposons les autres, quand le salut est dans nos mains. nous reculerions devant la mort ! Non certes. Il serait trop ridicule de gémir en suppliant devant les autels des dieux, et, enfants d'un père tel que le nôtre, de nous déshonorer par la lâcheté. Où une telle conduite serait-elle honorée ? Il serait plus beau peut-être de voir (ce qu'aux dieux ne plaisei) la ruine de cette ville, de tomber entre les mains de nos ennemis et de subir d'indignes outrages, toute fille d'Hercule que je suis, sans éviter pour cela le trépas? Ou bien, chassée d'Athènes, irai-je ailleurs mendier un asile ? Quelle ne serait pas ma honte si j'entendais dire : « Que venez-vous faire ici avec vos rameaux suppliants, vous qui tenez tant a la vie ? Sortez de ce pays, nos secours ne sont pas pour les lâches. » Mais, lors même que, aux dépens des jours de mes frères, je sauverais les miens, je n'espérerais pas pour cela un sort heureux. Assez d'autres ont déjà trahi de même leurs amis. Qui voudra prendre pour épouse une fille abandonnée, ou avoir des enfants de moi ? Il vaut donc mieux mourir que subir un sort si indigne ; peut-être convient-il mieux à d'autres qui ne sont pas, comme moi, d'une illustre origine. Conduisez-moi là où mon corps doit mourir, parez-moi de bandelettes comme une victime, et préparez le sacrifice : vous serez vainqueurs ; mon âme est prête. Libre et sans contrainte, je le déclare, je meurs pour le salut de mes frères et pour moi-même. Cette vie, à laquelle je tiens peu, j'ai trouvé la voie la plus belle de la perdre avec gloire. LE CHOEUR. Ah ! que dire à l'ouïe des nobles paroles de cette vierge, qui veut mourir pour ses frères? Qui pourrait trouver un plus généreux langage ? Quel homme serait capable d'actions plus généreuses ? 539 IOLAS. O ma fille, ton sang ne dément pas ton origine. Oui, l'étincelle divine que tu portes en toi révèle bien l'enfant du grand Hercule. Je suis fier de ton langage, mais je gémis de ta fortune. Il est du moins un moyen de rendre ce sacrifice plus juste : appelons ici toutes tes sœurs, et que le sort désigne celle qui doit mourir pour sa race. Il n'est pas juste que tu meures sans que le sort ait prononcé. 547 MACARIE. Je ne veux point d'une mort soumise aux chances du hasard; il en bannit le dévouement. N'en parle plus, vieillard. Si vous voulez de moi, si vous acceptez mon sacrifice,


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Dernière mise à jour : 8/10/2009