HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

EURIPIDE, Hélène (tragédie complète)

Vers 900-949

  Vers 900-949

[900] σῶσον δέ, λίσσομαί σε· συγγόνωι δὲ σῶι
901 τὴν εὐσέβειαν μὴ προδῶις τὴν σήν ποτε,
902 χάριτας πονηρὰς κἀδίκους ὠνουμένη.
903 μισεῖ γὰρ θεὸς τὴν βίαν, τὰ κτητὰ δὲ
904 κτᾶσθαι κελεύει πάντας οὐκ ἐς ἁρπαγάς.
905 {ἐατέος δ´ πλοῦτος ἄδικός τις ὤν·
906 κοινὸς γάρ ἐστιν οὐρανὸς πᾶσιν βροτοῖς
907 καὶ γαῖ´, ἐν ἧι χρὴ δώματ´ ἀναπληρουμένους
908 τἀλλότρια μὴ σχεῖν μηδ´ ἀφαιρεῖσθαι βίαι.}
909 ἡμᾶς δὲ καιρίως μέν, ἀθλίως δ´ ἐμοὶ
910 Ἑρμῆς ἔδωκε πατρὶ σῶι σώιζειν πόσει
911 τῶιδ´ ὃς πάρεστι κἀπολάζυσθαι θέλει.
912 {πῶς οὖν θανὼν ἂν ἀπολάβοι; κεῖνος δὲ πῶς
913 τὰ ζῶντα τοῖς θανοῦσιν ἀποδοίη ποτ´ ἄν;
914 ἤδη τὰ τοῦ θεοῦ καὶ τὰ τοῦ πατρὸς σκόπει·}
915 πότερον δαίμων χὠ θανὼν τὰ τῶν πέλας
916 βούλοιντ´ ἂν οὐ βούλοιντ´ ἂν ἀποδοῦναι πάλιν;
917 δοκῶ μέν. οὔκουν χρή σε συγγόνωι πλέον
918 νέμειν ματαίωι μᾶλλον χρηστῶι πατρί.
919 εἰ δ´ οὖσα μάντις καὶ τὰ θεῖ´ ἡγουμένη
920 τὸ μὲν δίκαιον τοῦ πατρὸς διαφθερεῖς,
921 τῶι δ´ οὐ δικαίωι συγγόνωι δώσεις χάριν,
922 αἰσχρὸν τὰ μέν σε θεῖα πάντ´ ἐξειδέναι
923 τά τ´ ὄντα καὶ μέλλοντα, τὰ δὲ δίκαια μή.
924 τὴν δ´ ἀθλίαν ἔμ´, οἷσιν ἔγκειμαι κακοῖς,
925 ῥῦσαι, πάρεργον δοῦσα τοῦτο τῆς δίκης.
926 Ἑλένην γὰρ οὐδεὶς ὅστις οὐ στυγεῖ βροτῶν·
927 κλήιζομαι καθ´ Ἑλλάδ´ ὡς προδοῦς´ ἐμὸν
928 πόσιν Φρυγῶν ὤικησα πολυχρύσους δόμους.
929 ἢν δ´ Ἑλλάδ´ ἔλθω κἀπιβῶ Σπάρτης πάλιν,
930 κλυόντες εἰσιδόντες ὡς τέχναις θεῶν
931 ὤλοντ´, ἐγὼ δὲ προδότις οὐκ ἄρ´ φίλων,
932 πάλιν μ´ ἀνάξους´ ἐπὶ τὸ σῶφρον αὖθις αὖ,
933 ἐδνώσομαί τε θυγατέρ´, ἣν οὐδεὶς γαμεῖ,
934 τὴν δ´ ἐνθάδ´ ἐκλιποῦς´ ἀλητείαν πικρὰν
935 ὄντων ἐν οἴκοις χρημάτων ὀνήσομαι.
936 κεἰ μὲν θανὼν ὅδ´ ἐν πυρᾶι κατεσφάγη,
937 πρόσω σφ´ ἀπόντα δακρύοις ἂν ἠγάπων·
938 νῦν δ´ ὄντα καὶ σωθέντ´ ἀφαιρεθήσομαι;
939 μὴ δῆτα, παρθέν´, ἀλλά ς´ ἱκετεύω τόδε·
940 δὸς τὴν χάριν μοι τήνδε καὶ μιμοῦ τρόπους
941 πατρὸς δικαίου· παισὶ γὰρ κλέος τόδε
942 κάλλιστον, ὅστις ἐκ πατρὸς χρηστοῦ γεγὼς
943 ἐς ταὐτὸν ἦλθε τοῖς τεκοῦσι τοὺς τρόπους.
944 (ΧΟΡΟΣ) οἰκτρὸν μὲν οἱ παρόντες ἐν μέσωι λόγοι,
945 οἰκτρὰ δὲ καὶ σύ. τοὺς δὲ Μενέλεω ποθῶ
946 λόγους ἀκοῦσαι τίνας ἐρεῖ ψυχῆς πέρι.
947 (ΜΕΝΕΛΑΟΣ) ἐγὼ σὸν οὔτ´ ἂν προσπεσεῖν τλαίην γόνυ
948 οὔτ´ ἂν δακρῦσαι βλέφαρα· τὴν Τροίαν γὰρ ἂν
949 δειλοὶ γενόμενοι πλεῖστον αἰσχύνοιμεν ἄν.
[900] sauve-le, je t'en conjure. Ne sacrifie pas à ton frère les devoirs de la piété, et n'achète pas à ce prix son injuste et perverse reconnaissance. Car Dieu hait la violence et nous défend de nous enrichir par la rapine. On doit mépriser celle qui est le fruit de l'injustice. Le ciel et la terre sont des biens communs à tous les hommes : chacun, en accroissant sa fortune, doit respecter celle d'autrui et ne pas la ravir de force. C'est par l'ordre des dieux, mais c'est pour mon malheur, que Mercure m'a confiée au roi ton père, afin qu'il me conservât à l'époux qui vient aujourd'hui me réclamer. S'il meurt, comment me reprendra-t-il, et comment celui à qui je fus confiée me rendra-t-il vivante à un mort ? Respecte donc la volonté du dieu et l'honneur de ton père. L'un et l'autre convoiteraient-ils le bien d'autrui, ou n'auraient-ils pas plutôt la volonté de le rendre ? C'est ce que je suppose. Il ne te convient donc pas d'obéir à un frère insensé plutôt qu'à un père équitable. Mais, si toi, qui vois l'avenir et qui pénètres les secrets des dieux, tu violes la justice respectée par ton père, pour donner raison à un frère injuste, il serait honteux pour toi de connaître les choses divines, de savoir ce qui est et ce qui n'est pas, et d'ignorer la justice. Délivre une infortunée, délivre-moi des maux auxquels je suis en proie, accorde-moi cette bien faible faveur de la fortune. Le nom d'Hélène est odieux à tous les mortels ; j'ai dans toute la Grèce le renom d'avoir trahi mon époux pour habiter les palais opulents de la Phrygie. Si je retourne en Grèce et que je revienne à Sparte, on saura que ce sont les artifices d'une déesse qui ont causé tous les malheurs des Grecs ; on connaîtra que je ne suis point une perfide : mon honneur sera rétabli ; je donnerai un époux à ma fille, dont on dédaigne la main ; je mettrai fin à cette vie errante, et je jouirai des biens que renferme mon palais. Si la mort m'avait enlevé mon époux, s'il eût été mis sur le bûcher, je pleurerais son éloignement et son absence; mais, lorsqu'il m'est rendu, le verrai-je arraché de mes bras ? O vierge, ne le souffre point, je t'en supplie. Accorde-moi cette faveur, et imite les vertus de ton père. La plus belle des gloires pour un enfant né d'un père vertueux est d'imiter les vertus de son père. LE CHOEUR. La pitié m'attendrit au récit de tes infortunes, et toi-même tu es digne de pitié. Mais je désire entendre Ménélas à son tour défendre sa vie. MÉNÉLAS. 947 Tu ne me verras pas tomber à tes genoux ou répandre des larmes ; par une lâcheté je souillerais la gloire que j'ai acquise devant Troie.


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Dernière mise à jour : 25/09/2009