HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

EURIPIDE, Hélène (tragédie complète)

Vers 1-49

  Vers 1-49

[0] (ΕΛΕΝΗ)
1 Νείλου μὲν αἵδε καλλιπάρθενοι ῥοαί,
2 ὃς ἀντὶ δίας ψακάδος Αἰγύπτου πέδον
3 λευκῆς τακείσης χιόνος ὑγραίνει γύας.
4 Πρωτεὺς δ´ ὅτ´ ἔζη τῆσδε γῆς τύραννος ἦν,
5 {Φάρον μὲν οἰκῶν νῆσον, Αἰγύπτου δ´ ἄναξ,}
6 ὃς τῶν κατ´ οἶδμα παρθένων μίαν γαμεῖ,
7 Ψαμάθην, ἐπειδὴ λέκτρ´ ἀφῆκεν Αἰακοῦ.
8 τίκτει δὲ τέκνα δισσὰ τοῖσδ´ ἐν δώμασιν,
9 Θεοκλύμενον ἄρσεν´ {ὅτι δὴ θεοὺς σέβων
10 βίον διήνεγκ´} εὐγενῆ τε παρθένον
11 Εἰδώ, τὸ μητρὸς ἀγλάισμ´, ὅτ´ ἦν βρέφος·
12 ἐπεὶ δ´ ἐς ἥβην ἦλθεν ὡραίαν γάμων,
13 καλοῦσιν αὐτὴν Θεονόην· τὰ θεῖα γὰρ
14 τά τ´ ὄντα καὶ μέλλοντα πάντ´ ἠπίστατο,
15 προγόνου λαβοῦσα Νηρέως τιμὰς πάρα.
16 ἡμῖν δὲ γῆ μὲν πατρὶς οὐκ ἀνώνυμος
17 Σπάρτη, πατὴρ δὲ Τυνδάρεως· ἔστιν δὲ δὴ
18 λόγος τις ὡς Ζεὺς μητέρ´ ἔπτατ´ εἰς ἐμὴν
19 Λήδαν κύκνου μορφώματ´ ὄρνιθος λαβών,
20 ὃς δόλιον εὐνὴν ἐξέπραξ´ ὑπ´ αἰετοῦ
21 δίωγμα φεύγων, εἰ σαφὴς οὗτος λόγος·
22 Ἑλένη δ´ ἐκλήθην. δὲ πεπόνθαμεν κακὰ
23 λέγοιμ´ ἄν. ἦλθον τρεῖς θεαὶ κάλλους πέρι
24 Ἰδαῖον ἐς κευθμῶν´ Ἀλέξανδρον πάρα,
25 Ἥρα Κύπρις τε διογενής τε παρθένος,
26 μορφῆς θέλουσαι διαπεράνασθαι κρίσιν.
27 τοὐμὸν δὲ κάλλος, εἰ καλὸν τὸ δυστυχές,
28 Κύπρις προτείνας´ ὡς Ἀλέξανδρος γαμεῖ,
29 νικᾶι. λιπὼν δὲ βούσταθμ´ Ἰδαῖος Πάρις
30 Σπάρτην ἀφίκεθ´ ὡς ἐμὸν σχήσων λέχος.
31 Ἥρα δὲ μεμφθεῖς´ οὕνεκ´ οὐ νικᾶι θεὰς
32 ἐξηνέμωσε τἄμ´ Ἀλεξάνδρωι λέχη,
33 δίδωσι δ´ οὐκ ἔμ´ ἀλλ´ ὁμοιώσας´ ἐμοὶ
34 εἴδωλον ἔμπνουν οὐρανοῦ ξυνθεῖς´ ἄπο
35 Πριάμου τυράννου παιδί· καὶ δοκεῖ μ´ ἔχειν,
36 κενὴν δόκησιν, οὐκ ἔχων. τὰ δ´ αὖ Διὸς
37 βουλεύματ´ ἄλλα τοῖσδε συμβαίνει κακοῖς·
38 πόλεμον γὰρ εἰσήνεγκεν Ἑλλήνων χθονὶ
39 καὶ Φρυξὶ δυστήνοισιν, ὡς ὄχλου βροτῶν
40 πλήθους τε κουφίσειε μητέρα χθόνα
41 γνωτόν τε θείη τὸν κράτιστον Ἑλλάδος.
42 Φρυγῶν δ´ ἐς ἀλκὴν προυτέθην ἐγὼ μὲν οὔ,
43 τὸ δ´ ὄνομα τοὐμόν, ἆθλον Ἕλλησιν δορός.
44 λαβὼν δέ μ´ Ἑρμῆς ἐν πτυχαῖσιν αἰθέρος
45 νεφέληι καλύψαςοὐ γὰρ ἠμέλησέ μου
46 Ζεύςτόνδ´ ἐς οἶκον Πρωτέως ἱδρύσατο,
47 πάντων προκρίνας σωφρονέστατον βροτῶν,
48 ἀκέραιον ὡς σώσαιμι Μενέλεωι λέχος.
49 κἀγὼ μὲν ἐνθάδ´ εἴμ´, δ´ ἄθλιος πόσις
[0] HÉLÈNE. Ces rives sont celles du Nil aux nymphes gracieuses, qui tient lieu des pluies du ciel à l'Égypte, dont il arrose les plaines avec les neiges fondues qui grossissent son cours. Protée, tant qu'il vécut, fut roi de cette terre; et, maître de l'Égypte entière, il habita l'île de Pharos. Il épousa une des nymphes de la mer, Psamathé, lorsqu'elle eut abandonné la couche d'Éole. Il en eut deux enfants, un fils, qu'il nomma Théoclymène à cause de son respect pour les dieux ; et une fille d'une rare beauté, qui pendant son enfance fit les délices de sa mère, et qui, lorsqu'elle fut en âge de former les nœuds de l'hymen, reçut le nom de Théonoé ; car son habileté dans les sciences divines lui fait connaître le présent et l'avenir, don glorieux qu'elle reçut de son aïeul Nérée. 16 Ma patrie n'est pas sans gloire : Sparte m'a vue naître, et Tyndare est mon père. La renommée publie que Jupiter vola dans les bras de ma mère Léda, sous la forme d'un cygne, qui fuyait la poursuite d'un aigle cruel, et lui déroba ainsi les plus secrètes faveurs. Je reçus le nom d'Hélène. Voici l'origine des maux que j'ai soufferts. Junon, Vénus et la vierge fille de Jupiter se disputaient l'honneur d'être reconnue pour la plus belle. Ma beauté, s'il faut appeler beau ce qui est une cause de malheur, fut le prix que Vénus offrit à Pâris, et elle obtint la victoire. Le berger de l'Ida quitte son troupeau et vole à Sparte pour prendre possession de ma personne. Mais Junon, irritée de n'avoir pas vaincu, fit de mon hymen une vaine illusion pour Pâris ; et, au lieu de me donner à lui, elle livre au fils de Priam un fantôme vivant et aérien, formé à ma ressemblance. Il crut me posséder, et fut déçu par une vaine apparence. 36 D'autres desseins formés par Jupiter ajoutent à mes infortunes. Il allume la guerre entre les Grecs et les malheureux Phrygiens afin de soulager la terre, notre mère commune, du poids d'une population inutile, et de faire connaître le plus vaillant des Grecs. Je tombai au pouvoir des Phrygiens (non ma personne, mais mon nom seul), et je fus le prix disputé par les armes des Grecs. Mercure m'enleva dans les airs ; et, m'enveloppant d'un nuage (car la protection de Jupiter ne m'abandonna pas), il me transporta ici dans le palais de Protée, le plus sage des mortels, afin d'y conserver sans souillure ma couche pour Ménélas. Je suis restée en ces lieux, tandis que mon malheureux époux,


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Dernière mise à jour : 25/09/2009