HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

EURIPIDE, Hécube (tragédie complète)

Vers 200-249

  Vers 200-249

[200] ἐχθίσταν ἀρρήταν τ´
201 ὦρσέν τις δαίμων.
202 οὐκέτι σοι παῖς ἅδ´ οὐκέτι δὴ
203 γήραι δειλαία δειλαίωι
204 συνδουλεύσω.
205 σκύμνον γάρ μ´ ὥστ´ οὐριθρέπταν
206 μόσχον δειλαία δειλαίαν
206 ἐσόψηι
207 χειρὸς ἀναρπαστὰν
208 σᾶς ἄπο λαιμότομόν θ´ Ἅιδαι
209 γᾶς ὑποπεμπομέναν σκότον, ἔνθα νεκρῶν μέτα
210 τάλαινα κείσομαι.
211 {καὶ σοῦ μέν, μᾶτερ, δυστάνου
212 κλαίω πανδύρτοις θρήνοις,
213 τὸν ἐμὸν δὲ βίον λώβαν λύμαν τ´
214 οὐ μετακλαίομαι, ἀλλὰ θανεῖν μοι
215 ξυντυχία κρείσσων ἐκύρησεν.}
216 (ΧΟΡΟΣ) καὶ μὴν Ὀδυσσεὺς ἔρχεται σπουδῆι ποδός,
217 Ἑκάβη, νέον τι πρὸς σὲ σημανῶν ἔπος.
218 (ΟΔΥΣΣΕΥΣ)
218 γύναι, δοκῶ μέν ς´ εἰδέναι γνώμην στρατοῦ
219 ψῆφόν τε τὴν κρανθεῖσαν· ἀλλ´ ὅμως φράσω.
220 ἔδοξ´ Ἀχαιοῖς παῖδα σὴν Πολυξένην
221 σφάξαι πρὸς ὀρθὸν χῶμ´ Ἀχιλλείου τάφου.
222 ἡμᾶς δὲ πομποὺς καὶ κομιστῆρας κόρης
223 τάσσουσιν εἶναι· θύματος δ´ ἐπιστάτης
224 ἱερεύς τ´ ἐπέσται τοῦδε παῖς Ἀχιλλέως.
225 οἶσθ´ οὖν δρᾶσον· μήτ´ ἀποσπασθῆις βίαι
226 μήτ´ ἐς χερῶν ἅμιλλαν ἐξέλθηις ἐμοί,
227 γίγνωσκε δ´ ἀλκὴν καὶ παρουσίαν κακῶν
228 τῶν σῶν· σοφόν τοι κἀν κακοῖς δεῖ φρονεῖν.
229 (ΕΚΑΒΗ) αἰαῖ· παρέστηχ´, ὡς ἔοικ´, ἀγὼν μέγας,
230 πλήρης στεναγμῶν οὐδὲ δακρύων κενός.
231 κἄγωγ´ ἄρ´ οὐκ ἔθνηισκον οὗ μ´ ἐχρῆν θανεῖν,
232 οὐδ´ ὤλεσέν με Ζεύς, τρέφει δ´ ὅπως ὁρῶ
233 κακῶν κάκ´ ἄλλα μείζον´ τάλαιν´ ἐγώ.
234 εἰ δ´ ἔστι τοῖς δούλοισι τοὺς ἐλευθέρους
235 μὴ λυπρὰ μηδὲ καρδίας δηκτήρια
236 ἐξιστορῆσαι, σοὶ μὲν εἰρῆσθαι χρεών,
237 ἡμᾶς δ´ ἀκοῦσαι τοὺς ἐρωτῶντας τάδε.
238 (ΟΔΥΣΣΕΥΣ) ἔξεστ´, ἐρώτα· τοῦ χρόνου γὰρ οὐ φθονῶ.
239 (ΕΚΑΒΗ) οἶσθ´ ἡνίκ´ ἦλθες Ἰλίου κατάσκοπος
240 δυσχλαινίαι τ´ ἄμορφος ὀμμάτων τ´ ἄπο
241 φόνου σταλαγμοὶ σὴν κατέσταζον γένυν;
242 (ΟΔΥΣΣΕΥΣ) οἶδ´· οὐ γὰρ ἄκρας καρδίας ἔψαυσέ μου.
243 (ΕΚΑΒΗ) ἔγνω δέ ς´ Ἑλένη καὶ μόνηι κατεῖπ´ ἐμοί;
244 (ΟΔΥΣΣΕΥΣ) μεμνήμεθ´ ἐς κίνδυνον ἐλθόντες μέγαν.
245 (ΕΚΑΒΗ) ἥψω δὲ γονάτων τῶν ἐμῶν ταπεινὸς ὤν;
246 (ΟΔΥΣΣΕΥΣ) ὥστ´ ἐνθανεῖν γε σοῖς πέπλοισι χεῖρ´ ἐμήν.
249 (ΕΚΑΒΗ) τί δῆτ´ ἔλεξας δοῦλος ὢν ἐμὸς τότε;
[200] quelle nouvelle calamité, redoutable, inouïe, un dieu a-t-il suscitée contre toi? Hélas ! ta fille n'est plus ; je ne pourrai plus, compagne de ton esclavage, partager les maux de ta vieillesse. Comme le petit d'une lionne, ou comme une génisse nourrie sur les montagnes, ainsi tu me verras, malheureuse, arrachée de tes bras, frappée du coup fatal, et précipitée dans le séjour ténébreux de Pluton, où je serai couchée parmi les morts. Ah ! c'est sur toi, mère infortunée, c'est sur toi que je pleure et que je gémis : quant à ma vie, tissu d'opprobre et de misère, elle ne mérite pas mes regrets ; mourir est plutôt un bonheur pour moi. LE CHOEUR. (216) Hécube, voici Ulysse qui hâte ses pas vers toi; il a quelque chose de nouveau à t'apprendre. ULYSSE. Femme, je pense que tu connais la résolution de l'armée, et l'avis qui a prévalu ; cependant, je dois t'en instruire. Les Grecs ont résolu d'immoler ta fille Polyxène sur le tombeau d'Achille, et c'est moi qu'ils chargent de l'accompagner et de la conduire. Le fils d'Achille a été choisi pour présider au sacrifice, et pour l'accomplir. Prends donc un sage parti ; cède sans violence, et ne me force pas d'en venir à de lâcheuses extrémités : reconnais notre force et ta propre faiblesse. Il est sage, dans le malheur, de régler ses sentiments sur sa fortune. HÉCUBE. (229) Hélas ! hélas ! je le vois, une crise terrible se prépare ; elle nous coûtera bien des gémissements et bien des larmes. Malheureuse, j'ai trop vécu ! Jupiter m'a refusé la mort; il m'a réservée pour des maux plus cruels que tous ceux que j'ai soufferts. Mais s'il est permis à une esclave d'interroger ses maîtres sans employer de paroles dures ni outrageantes, consens à m'écouter, et réponds à mes questions. ULYSSE. Parle, tu le peux ; je ne refuse pas de t'écouter. HÉCUBE. Te souvient-il du jour où tu vins à Troie comme espion, déguisé sous des vêtements en lambeaux? Des larmes coulaient de tes yeux et arrosaient ton visage. ULYSSE. Il m'en souvient; ce souvenir s'est gravé profondément dans mon cœur. HÉCUBE, Hélène te reconnut, et m'en instruisit moi seule. ULYSSE. Je sais à quel danger je me vis exposé. HÉCUBE. (245) Ne te jetas-tu pas à mes genoux, dans l'attitude la plus humble ? ULYSSE. Oui, et ma main mourante s'attachait à tes vêtements. HÉCUBE. Que disais-tu alors, quand je t'avais en ma puissance ?


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Dernière mise à jour : 1/10/2009