HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

EURIPIDE, Hécube (tragédie complète)

Vers 150-199

  Vers 150-199

[150] τύμβωι προπετῆ φοινισσομένην
151 αἵματι παρθένον ἐκ χρυσοφόρου
152 δειρῆς νασμῶι μελαναυγεῖ.
154 (ΕΚΑΒΗ) οἲ ἐγὼ μελέα, τί ποτ´ ἀπύσω;
155 ποίαν ἀχώ, ποῖον ὀδυρμόν,
156 δειλαία δειλαίου γήρως
157 καὶ δουλείας τᾶς οὐ τλατᾶς,
158 τᾶς οὐ φερτᾶς; ὤμοι μοι.
159 τίς ἀμύνει μοι; ποία γενεά,
160 ποία δὲ πόλις; φροῦδος πρέσβυς,
161 φροῦδοι παῖδες.
162 ποίαν ταύταν κείναν
163 στείχω; ποῖ δὴ σωθῶ; ποῦ τις
164 θεῶν δαίμων ἐπαρωγός;
165 κάκ´ ἐνεγκοῦσαι
166 Τρωιάδες, κάκ´ ἐνεγκοῦσαι
167-168 πήματ´, ἀπωλέσατ´ ὠλέσατ´· οὐκέτι μοι βίος
169 ἀγαστὸς ἐν φάει.
170 τλάμων ἅγησαί μοι πούς,
171 ἅγησαι τᾶι γηραιᾶι
172 πρὸς τάνδ´ αὐλάν. τέκνον, παῖ
173 δυστανοτάτας ματέρος, ἔξελθ´
174 ἔξελθ´ οἴκων, ἄιε ματέρος αὐδάν.
175 ἰὼ τέκνον {ὡς εἰδῆις οἵαν οἵαν
176 ἀίω φάμαν περὶ σᾶς ψυχᾶς}.
177 (ΠΟΛΥΞΕΝΗ)
177 μᾶτερ μᾶτερ, τί βοᾶις; τί νέον
178 καρύξας´ οἴκων μ´ ὥστ´ ὄρνιν
179 θάμβει τῶιδ´ ἐξέπταξας;
180 (ΕΚΑΒΗ) οἴμοι τέκνον.
181 (ΠΟΛΥΞΕΝΗ) τί με δυσφημεῖς; φροίμιά μοι κακά.
182 (ΕΚΑΒΗ) αἰαῖ σᾶς ψυχᾶς.
183 (ΠΟΛΥΞΕΝΗ) ἐξαύδα· μὴ κρύψηις δαρόν.
184 δειμαίνω δειμαίνω, μᾶτερ,
185 τί ποτ´ ἀναστένεις.
186 (ΕΚΑΒΗ) τέκνον τέκνον μελέας ματρός ...
187 (ΠΟΛΥΞΕΝΗ) τί τόδ´ ἀγγέλλεις;
188 (ΕΚΑΒΗ) σφάξαι ς´ Ἀργείων κοινὰ
189 συντείνει πρὸς τύμβον γνώμα
190 Πηλείαι γένναι.
191 (ΠΟΛΥΞΕΝΗ) οἴμοι, μᾶτερ, πῶς φθέγγηι;
192 ἀμέγαρτα κακῶν μάνυσόν μοι,
193 μάνυσον, μᾶτερ.
194 (ΕΚΑΒΗ) αὐδῶ, παῖ, δυσφήμους φήμας,
195 ἀγγέλλους´ Ἀργείων δόξαι
196 ψήφωι τᾶς σᾶς περὶ μοίρας.
197 (ΠΟΛΥΞΕΝΗ) δεινὰ παθοῦς´, παντλάμων,
198 δυστάνου, μᾶτερ, βιοτᾶς,
199 οἵαν οἵαν αὖ σοι λώβαν
[150] arroser des flots de son sang le tombeau d'Achille. HÉCUBE. (154) Malheureuse que je suis! à quoi bon mes cris? vaines clameurs ! vain désespoir ! Infortunée ! triste vieillesse ! servitude intolérable! hélas! hélas! qui viendra à mon aide? Ô ma famille! ô ma patrie! — Mon époux n'est plus, mes enfants ne sont plus. Quel parti prendre? où aller? où trouver quelque dieu, quelque génie secourable? Ô Troyennes, quelle calamité, quelle nouvelle funeste vous m'apportez ! Ah ! vous m'avez donné la mort. La lumière du jour m'est odieuse... Pieds chancelants, traînez-moi, traînez mon corps affaibli vers la tente des captives. Ma fille, enfant d'une trop misérable mère, sors, sors de ton asile; entends la voix de ta mère, ô ma fille ! connais les bruits qui menacent tes jours. POLYXÈNE. (177) Ô ma mère! ma mère ! pourquoi ces cris? qu'as-tu à m'annoncer de nouveau, pour me faire ainsi sortir de ma retraite, comme un oiseau palpitant de frayeur? HÉCUBE. Ah ! ma fille ! POLYXÈNE. Pourquoi ces paroles de mauvais augure? quel accueil sinistre ! HÉCUBE. Hélas ! hélas ! malheur à toi ! POLYXÈNE. Parle ; ne me cache rien. Je tremble, ma mère, je tremble : qu'as-tu donc à gémir? HÉCUBE. Ah! ma fille! ma chère fille!... Ah! malheureuse mère! POLYXÈNE. Que vas-tu m'annoncer? HÉCUBE. Les Grecs, d'un avis commun, veulent t'immoler sur le tombeau d'Achille. POLYXÈNE. (191) Ô ma mère, quel incroyable malheur m'annonces-tu là? Répète, répète-moi ces tristes paroles. HÉCUBE. Écoute, mon enfant, cette terrible nouvelle : on m'annonce que l'assemblée des Grecs a prononcé sur ta vie. POLYXÈNE. O mère infortunée, éprouvée par tant de revers,


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Dernière mise à jour : 1/10/2009