HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

EURIPIDE, Hécube (tragédie complète)

Vers 1200-1249

  Vers 1200-1249

[1200] τὸ βάρβαρον γένοιτ´ ἂν Ἕλλησιν γένος
1201 οὐδ´ ἂν δύναιτο. τίνα δὲ καὶ σπεύδων χάριν
1202 πρόθυμος ἦσθα; πότερα κηδεύσων τινὰ
1203 συγγενὴς ὢν τίν´ αἰτίαν ἔχων;
1204 σῆς ἔμελλον γῆς τεμεῖν βλαστήματα
1205 πλεύσαντες αὖθις; τίνα δοκεῖς πείσειν τάδε;
1206 χρυσός, εἰ βούλοιο τἀληθῆ λέγειν,
1207 ἔκτεινε τὸν ἐμὸν παῖδα καὶ κέρδη τὰ σά.
1208 ἐπεὶ δίδαξον τοῦτο· πῶς, ὅτ´ εὐτύχει
1209 Τροία, πέριξ δὲ πύργος εἶχ´ ἔτι πτόλιν,
1210 ἔζη τε Πρίαμος Ἕκτορός τ´ ἤνθει δόρυ,
1211 τί οὐ τότ´, εἴπερ τῶιδ´ ἐβουλήθης χάριν
1212 θέσθαι, τρέφων τὸν παῖδα κἀν δόμοις ἔχων
1213 ἔκτεινας ζῶντ´ ἦλθες Ἀργείοις ἄγων;
1214 ἀλλ´ ἡνίχ´ ἡμεῖς οὐκέτ´ ἦμεν ἐν φάει,
1215 καπνὸς δ´ ἐσήμην´ ἄστυ πολεμίοις ὕπο,
1216 ξένον κατέκτας σὴν μολόντ´ ἐφ´ ἑστίαν.
1217 πρὸς τοῖσδε νῦν ἄκουσον ὡς φαίνηι κακός·
1218 χρῆν ς´, εἴπερ ἦσθα τοῖς Ἀχαιοῖσιν φίλος,
1219 τὸν χρυσὸν ὃν φὴις οὐ σὸν ἀλλὰ τοῦδ´ ἔχειν
1220 δοῦναι φέροντα πενομένοις τε καὶ χρόνον
1221 πολὺν πατρώιας γῆς ἀπεξενωμένοις·
1222 σὺ δ´ οὐδὲ νῦν πω σῆς ἀπαλλάξαι χερὸς
1223 τολμᾶις, ἔχων δὲ καρτερεῖς ἔτ´ ἐν δόμοις.
1224 καὶ μὴν τρέφων μὲν ὥς σε παῖδ´ ἐχρῆν τρέφειν
1225 σώσας τε τὸν ἐμόν, εἶχες ἂν καλὸν κλέος·
1226 ἐν τοῖς κακοῖς γὰρ ἁγαθοὶ σαφέστατοι
1227 φίλοι· τὰ χρηστὰ δ´ αὔθ´ ἕκαστ´ ἔχει φίλους.
1228 εἰ δ´ ἐσπάνιζες χρημάτων, δ´ εὐτύχει,
1229 θησαυρὸς ἄν σοι παῖς ὑπῆρχ´ οὑμὸς μέγας·
1230 νῦν δ´ οὔτ´ ἐκεῖνον ἄνδρ´ ἔχεις σαυτῶι φίλον
1231 χρυσοῦ τ´ ὄνησις οἴχεται παῖδές τε σοὶ
1232 αὐτός τε πράσσεις ὧδε. σοὶ δ´ ἐγὼ λέγω,
1233 Ἀγάμεμνον· εἰ τῶιδ´ ἀρκέσεις, κακὸς φανῆι·
1234 οὔτ´ εὐσεβῆ γὰρ οὔτε πιστὸν οἷς ἐχρῆν,
1235 οὐχ ὅσιον, οὐ δίκαιον εὖ δράσεις ξένον·
1236 αὐτὸν δὲ χαίρειν τοῖς κακοῖς σε φήσομεν
1237 τοιοῦτον ὄντα· δεσπότας δ´ οὐ λοιδορῶ.
1238 (ΧΟΡΟΣ) φεῦ φεῦ· βροτοῖσιν ὡς τὰ χρηστὰ πράγματα
1239 χρηστῶν ἀφορμὰς ἐνδίδως´ ἀεὶ λόγων.
1240 (ΑΓΑΜΕΜΝΩΝ) ἀχθεινὰ μέν μοι τἀλλότρια κρίνειν κακά,
1241 ὅμως δ´ ἀνάγκη· καὶ γὰρ αἰσχύνην φέρει
1242 πρᾶγμ´ ἐς χέρας λαβόντ´ ἀπώσασθαι τόδε.
1243 ἐμοὶ δ´, ἵν´ εἰδῆις, οὔτ´ ἐμὴν δοκεῖς χάριν
1244 οὔτ´ οὖν Ἀχαιῶν ἄνδρ´ ἀποκτεῖναι ξένον,
1245 ἀλλ´ ὡς ἔχηις τὸν χρυσὸν ἐν δόμοισι σοῖς.
1246 λέγεις δὲ σαυτῶι πρόσφορ´ ἐν κακοῖσιν ὤν.
1247 τάχ´ οὖν παρ´ ὑμῖν ῥάιδιον ξενοκτονεῖν·
1248 ἡμῖν δέ γ´ αἰσχρὸν τοῖσιν Ἕλλησιν τόδε.
1249 πῶς οὖν σε κρίνας μὴ ἀδικεῖν φύγω ψόγον;
[1200] jamais la race des Barbares ne sera amie des Grecs, et elle ne le pourrait pas. Mais quelle faveur étais-tu donc si empressé d'obtenir? Recherchais-tu quelque alliance? avais-tu quelque parenté? Quel motif avais-tu? Craignais-tu que, traversant une seconde fois les mers, ils ne vinssent ravager tes moissons? A qui penses-tu faire croire de tels mensonges? Parle vrai; c'est son or, c'est ta cupidité insatiable qui a tué mon fils. En effet, réponds à ceci : Pourquoi, tandis que Troie prospérait, que ses tours défendaient encore son enceinte, que Priam était vivant, que la lance d'Hector était formidable ; pourquoi, si tu voulais servir Agamemnon, n'immolas-tu pas alors mon fils, que tu élevais dans ton palais? ou pourquoi ne le livras-tu pas vivant aux Grecs? Mais c'est lorsque nous ne jouissions plus de la lumière du jour, et que la fumée qui s'élevait de Troie annonçait sa ruine, que tu as égorgé ton hôte réfugié dans tes foyers! Écoute encore de nouvelles preuves de ta scélératesse. Il fallait, puisque tu étais l'ami des Grecs, leur porter cet or, qui, de ton propre aveu, appartenait, non à toi, mais à mon fils ; il fallait le porter aux Grecs indigents, et depuis longtemps éloignés de leur patrie. Mais maintenant même tu crains de le laisser échapper; tu persévères à le garder dans ton palais. Certes, en élevant mon fils comme tu le devais, et en le sauvant, tu te serais couvert de gloire; car c'est dans l'infortune que les vrais amis se font connaître : la prospérité n'en manque jamais. Ah ! si tu avais été dans le besoin, et qu'il eût été fortuné, mon fils eût été pour toi un grand trésor. Mais maintenant tu ne t'es pas concilié la faveur d'Agamemnon, tu as perdu la jouissance de ces trésors ; tes fils sont morts ; et toi-même, où en es-tu réduit? Je te le dis, Agamemnon, secourir ce barbare serait te montrer méchant; car ce serait protéger un hôte impie, perfide, injuste, sacrilège; et nous dirions que tu aimes les méchants, parce que tu leur ressembles. Mais je ne veux pas outrager mes maîtres. LE CHOEUR. Oh ! comme les bonnes causes inspirent aux mortels de nobles paroles ! AGAMEMNON. (1240) Il m'est pénible de juger les torts des autres; mais c'est un devoir pour moi : car il serait honteux, après avoir pris une affaire en mains, de l'abandonner. Sache donc que, suivant moi, ce n'est ni pour me servir, ni par conséquent pour servir les Grecs, que tu as fait périr ton hôte, mais pour t'approprier ses trésors. Tu dis ce qui t'est favorable, maintenant que tu es dans le malheur. Peut-être parmi vous le meurtre d'un hôte n'a rien d'étrange; mais chez nous autres Grecs, c'est une infamie. Comment donc, si je ne te jugeais point coupable, éviterais-je le blâme?


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Dernière mise à jour : 1/10/2009