HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

EURIPIDE, Hécube (tragédie complète)

Vers 950-999

  Vers 950-999

[950] ἃν μήτε πέλαγος ἅλιον ἀπαγάγοι πάλιν
952 μήτε πατρῶιον ἵκοιτ´ ἐς οἶκον.
953 (ΠΟΛΥΜΗΣΤΩΡ)
953 φίλτατ´ ἀνδρῶν Πρίαμε, φιλτάτη δὲ σύ,
954 Ἑκάβη, δακρύω ς´ εἰσορῶν πόλιν τε σὴν
955 τήν τ´ ἀρτίως θανοῦσαν ἔκγονον σέθεν.
956 φεῦ·
956 οὐκ ἔστιν οὐδὲν πιστόν, οὔτ´ εὐδοξία
957 οὔτ´ αὖ καλῶς πράσσοντα μὴ πράξειν κακῶς.
958 φύρουσι δ´ αὐτὰ θεοὶ πάλιν τε καὶ πρόσω
959 ταραγμὸν ἐντιθέντες, ὡς ἀγνωσίαι
960 σέβωμεν αὐτούς. ἀλλὰ ταῦτα μὲν τί δεῖ
961 θρηνεῖν, προκόπτοντ´ οὐδὲν ἐς πρόσθεν κακῶν;
962 σὺ δ´, εἴ τι μέμφηι τῆς ἐμῆς ἀπουσίας,
963 σχές· τυγχάνω γὰρ ἐν μέσοις Θρήικης ὅροις
964 ἀπών, ὅτ´ ἦλθες δεῦρ´· ἐπεὶ δ´ ἀφικόμην,
965 ἤδη πόδ´ ἔξω δωμάτων αἴροντί μοι
966 ἐς ταὐτὸν ἥδε συμπίτνει δμωὶς σέθεν,
967 λέγουσα μύθους ὧν κλύων ἀφικόμην.
968 (ΕΚΑΒΗ) αἰσχύνομαί σε προσβλέπειν ἐναντίον,
969 Πολυμῆστορ, ἐν τοιοῖσδε κειμένη κακοῖς.
970 ὅτωι γὰρ ὤφθην εὐτυχοῦς´, αἰδώς μ´ ἔχει
971 ἐν τῶιδε πότμωι τυγχάνους´ ἵν´ εἰμὶ νῦν,
972 κοὐκ ἂν δυναίμην προσβλέπειν ὀρθαῖς κόραις·
973 ἀλλ´ αὐτὸ μὴ δύσνοιαν ἡγήσηι σέθεν
974 {Πολυμῆστορ· ἄλλως δ´ αἴτιόν τι καὶ νόμος,
975 γυναῖκας ἀνδρῶν μὴ βλέπειν ἐναντίον}.
976 (ΠΟΛΥΜΗΣΤΩΡ) καὶ θαῦμά γ´ οὐδέν. ἀλλὰ τίς χρεία ς´ ἐμοῦ;
977 τί χρῆμ´ ἐπέμψω τὸν ἐμὸν ἐκ δόμων πόδα;
978 (ΕΚΑΒΗ) ἴδιον ἐμαυτῆς δή τι πρὸς σὲ βούλομαι
979 καὶ παῖδας εἰπεῖν σούς· ὀπάονας δέ μοι
980 χωρὶς κέλευσον τῶνδ´ ἀποστῆναι δόμων.
981 (ΠΟΛΥΜΗΣΤΩΡ) χωρεῖτ´· ἐν ἀσφαλεῖ γὰρ ἥδ´ ἐρημία.
982 φίλη μὲν εἶ σύ, προσφιλὲς δέ μοι τόδε
983 στράτευμ´ Ἀχαιῶν. ἀλλὰ σημαίνειν σε χρή·
984 τί χρὴ τὸν εὖ πράσσοντα μὴ πράσσουσιν εὖ
985 φίλοις ἐπαρκεῖν; ὡς ἕτοιμός εἰμ´ ἐγώ.
986 (ΕΚΑΒΗ) πρῶτον μὲν εἰπὲ παῖδ´ ὃν ἐξ ἐμῆς χερὸς
987 Πολύδωρον ἔκ τε πατρὸς ἐν δόμοις ἔχεις,
988 εἰ ζῆι· τὰ δ´ ἄλλα δεύτερόν ς´ ἐρήσομαι.
989 (ΠΟΛΥΜΗΣΤΩΡ) μάλιστα· τοὐκείνου μὲν εὐτυχεῖς μέρος.
990 (ΕΚΑΒΗ) φίλταθ´, ὡς εὖ κἀξίως λέγεις σέθεν.
991 (ΠΟΛΥΜΗΣΤΩΡ) τί δῆτα βούληι δεύτερον μαθεῖν ἐμοῦ;
992 (ΕΚΑΒΗ) εἰ τῆς τεκούσης τῆσδε μέμνηταί τί που.
993 (ΠΟΛΥΜΗΣΤΩΡ) καὶ δεῦρό γ´ ὡς σὲ κρύφιος ἐζήτει μολεῖν.
994 (ΕΚΑΒΗ) χρυσὸς δὲ σῶς ὃν ἦλθεν ἐκ Τροίας ἔχων;
995 (ΠΟΛΥΜΗΣΤΩΡ) σῶς, ἐν δόμοις γε τοῖς ἐμοῖς φρουρούμενος.
996 (ΕΚΑΒΗ) σῶσόν νυν αὐτὸν μηδ´ ἔρα τῶν πλησίον.
997 (ΠΟΛΥΜΗΣΤΩΡ) ἥκιστ´· ὀναίμην τοῦ παρόντος, γύναι.
998 (ΕΚΑΒΗ) οἶσθ´ οὖν λέξαι σοί τε καὶ παισὶν θέλω;
999 (ΠΟΛΥΜΗΣΤΩΡ) οὐκ οἶδα· τῶι σῶι τοῦτο σημανεῖς λόγωι.
[950] Oh ! puissent les flots de la mer refuser de la remporter, et ne jamais la rendre à sa patrie ! POLYMESTOR. (953) Ô le plus chéri des mortels, Priam, et toi, Hécube non moins chérie, je fonds en larmes en te voyant, en voyant ta ville en cendres, et cette fille que la mort vient de ravir à ta tendresse. Ah! il n'est rien d'assuré parmi les mortels ; ni la gloire, ni la prospérité, ne sauraient garantir des plus affreux revers. Les dieux se plaisent à semer le trouble et à bouleverser les fortunes, afin que l'ignorance de l'avenir nous ramène à les adorer. Mais à quoi bon de vaines lamentations, qui ne peuvent en rien soulager vos maux?... Pour toi, si tu accuses mon absence, cesse tes reproches : j'étais loin d'ici, sur les confins de la Thrace, lorsque tu es arrivée en ces lieux. Et déjà, à mon retour, je portais mes pas de ce côté, pour me rendre auprès de toi, quand j'ai rencontré l'esclave chargée du message, dont je viens m'informer de toi-même. HÉCUBE. (968) Je n'ose te regarder en face, Polymestor, dans l'abîme de misère où je suis plongée. Toi qui m'as vue dans ma prospérité, j'ai honte de paraître à tes yeux dans ce degré d'infortune, et je ne saurais fixer sur toi mes regards. Ne vois point là de malveillance envers toi, Polymestor; la cause en est ailleurs, dans les lois de la décence, qui défendent aux femmes de regarder un homme en face. POLYMESTOR. Il n'y a là rien de surprenant. Mais en quoi puis-je t'être utile? Pour quel sujet m'as-tu fait venir? HÉCUBE. Il est un secret que je veux dire à toi et à tes enfants : ordonne à ton escorte de s'écarter de cette tente. POLYMESTOR. Éloignez-vous : cette solitude est sans danger. — Je suis sûr de ton amitié et de celle des Grecs. Dis-moi maintenant en quoi, dans ma prospérité, je puis servir des amis dans le malheur : me voici tout prêt. HÉCUBE. (986) Apprends-moi d'abord si mon fils vit encore, ce cher Polydore, que tu reçus de mes mains et de celles de son père, pour le garder dans ton palais : je te questionnerai ensuite sur le reste. POLYMESTOR. Il vit. Pour ce qui le touche, tout va bien. HÉCUBE. Ami chéri, que ta réponse m'est agréable! qu'elle est digne de toi ! POLYMESTOR. Que veux-tu encore apprendre de moi? HÉCUBE. Se souvient-il de sa mère ? POLYMESTOR. Il voulait venir secrètement ici pour te voir. HÉCUBE. Et les trésors qu'il apporta de Troie sont en sûreté? POLYMESTOR. Sans doute; je les garde dans mon palais. HÉCUBE. Conserve-les, et ne convoite pas ce qui appartient à tes proches. POLYMESTOR. Nullement, ô femme; je me contente de ce que j'ai. HÉCUBE. Sais-tu maintenant ce que j'ai à te dire, ainsi qu'à tes enfants? POLYMESTOR. Je l'ignore; tu vas sans doute m'en instruire.


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Dernière mise à jour : 1/10/2009