[600] ἔχει γε μέντοι καὶ τὸ θρεφθῆναι καλῶς
601 δίδαξιν ἐσθλοῦ· τοῦτο δ´ ἤν τις εὖ μάθηι,
602 οἶδεν τό γ´ αἰσχρὸν κανόνι τοῦ καλοῦ μαθών.}
603 καὶ ταῦτα μὲν δὴ νοῦς ἐτόξευσεν μάτην·
604 σὺ δ´ ἐλθὲ καὶ σήμηνον Ἀργείοις τάδε,
605 μὴ θιγγάνειν μοι μηδέν´ ἀλλ´ εἴργειν ὄχλον
606 τῆς παιδός. ἔν τοι μυρίωι στρατεύματι
607 ἀκόλαστος ὄχλος ναυτική τ´ ἀναρχία
608 κρείσσων πυρός, κακὸς δ´ ὁ μή τι δρῶν κακόν.
609 σὺ δ´ αὖ λαβοῦσα τεῦχος, ἀρχαία λάτρι,
610 βάψας´ ἔνεγκε δεῦρο ποντίας ἁλός,
611 ὡς παῖδα λουτροῖς τοῖς πανυστάτοις ἐμήν,
612 νύμφην τ´ ἄνυμφον παρθένον τ´ ἀπάρθενον,
613 λούσω προθῶμαί θ´—ὡς μὲν ἀξία, πόθεν;
614 οὐκ ἂν δυναίμην· ὡς δ´ ἔχω (τί γὰρ πάθω;),
615 κόσμον γ´ ἀγείρας´ αἰχμαλωτίδων πάρα,
616 αἵ μοι πάρεδροι τῶνδ´ ἔσω σκηνωμάτων
617 ναίουσιν, εἴ τις τοὺς νεωστὶ δεσπότας
618 λαθοῦς´ ἔχει τι κλέμμα τῶν αὑτῆς δόμων.
619 ὦ σχήματ´ οἴκων, ὦ ποτ´ εὐτυχεῖς δόμοι,
620 ὦ πλεῖστ´ ἔχων μάλιστά τ´ εὐτεκνώτατε
621 Πρίαμε, γεραιά θ´ ἥδ´ ἐγὼ μήτηρ τέκνων,
622 ὡς ἐς τὸ μηδὲν ἥκομεν, φρονήματος
623 τοῦ πρὶν στερέντες. εἶτα δῆτ´ ὀγκούμεθα,
624 ὁ μέν τις ἡμῶν πλουσίοισι δώμασιν,
625 ὁ δ´ ἐν πολίταις τίμιος κεκλημένος;
626 τὰ δ´ οὐδέν, ἄλλως φροντίδων βουλεύματα
627 γλώσσης τε κόμποι. κεῖνος ὀλβιώτατος
628 ὅτωι κατ´ ἦμαρ τυγχάνει μηδὲν κακόν.
629 (ΧΟΡΟΣ) ἐμοὶ χρῆν συμφοράν,
630 ἐμοὶ χρῆν πημονὰν γενέσθαι,
631 Ἰδαίαν ὅτε πρῶτον ὕλαν
632 Ἀλέξανδρος εἰλατίναν
633 ἐτάμεθ´, ἅλιον ἐπ´ οἶδμα ναυστολήσων
635 Ἑλένας ἐπὶ λέκτρα, τὰν
636 καλλίσταν ὁ χρυσοφαὴς
637 Ἅλιος αὐγάζει.
638 πόνοι γὰρ καὶ πόνων
639 ἀνάγκαι κρείσσονες κυκλοῦνται·
640 κοινὸν δ´ ἐξ ἰδίας ἀνοίας
641 κακὸν τᾶι Σιμουντίδι γᾶι
643 ὀλέθριον ἔμολε συμφορᾶι τ´ ἔπ´ ἄλλων,
644 ἐκρίθη δ´ ἔρις, ἃν ἐν Ἴδαι
645 κρίνει τρισσὰς μακάρων
646 παῖδας ἀνὴρ βούτας,
647 ἐπὶ δορὶ καὶ φόνωι καὶ ἐμῶν μελάθρων λώβαι·
| [600] Sans doute la bonne éducation est une école de vertu ;
et celui qui a appris à la connaître sait aussi distinguer le mal par la règle du bien. — Mais où s'égare mon esprit?... Talthybius, va dire aux Grecs que personne ne touche au corps de ma fille, et qu'on en écarte la foule ; car, dans une armée innombrable, la multitude sans frein et la soldatesque indisciplinée est plus impétueuse que la flamme; et pour elle, le méchant est celui qui ne fait pas de mal. Et toi, ma vieille fidèle esclave, prends ce vase, et va puiser de l'eau de la mer, pour que je lave dans ce dernier bain le corps de ma fille, à la fois vierge, épouse sans époux, privée du privilège de la virginité. Ah! comment lui rendrais-je des honneurs dignes d'elle? Hélas ! que puis-je? mais je ferai ce qui m'est possible. Je recueillerai, pour orner sa tombe, ce que les captives qui habitent avec moi ces tentes ont pu soustraire de leur antique fortune, à l'avidité de leurs nouveaux maîtres. Ô superbes palais ! ô maison jadis florissante ! Ô Priam ! souverain d'un riche et puissant empire, père d'une brillante postérité! Et moi, malheureuse mère de tant d'enfants, en quel néant sommes-nous tombés, dépouillés de tout ce qui nous rendait si fiers! Et après cela, nous nous gonflons d'orgueil, l'un de l'opulence de sa maison, l'autre des titres d'honneur que ses concitoyens lui donnent. Tout n'est que néant : nos projets soucieux, la jactance de nos paroles, tout est vanité. Celui-là est le plus heureux, qui n'est pas atteint par le malheur. (Elle rentre dans la tente des captives.)
LE CHOEUR, SeuI.
(629) Un désastre, une ruine inévitable fut mon partage, le jour où Pâris fit tomber les sapins des forêts de l'Ida, pour s'élancer sur les vagues de la mer, vers la couche d'Hélène, la plus belle des femmes que le soleil éclaire de ses rayons dorés.
La peine, et la nécessité plus puissante que la peine, nous enveloppent. Et notre propre démence, et celle d'autrui, a fait fondre des calamités communes sur la terre du Simoïs. La querelle dans laquelle un berger, sur l'Ida, a jugé entre trois filles des dieux, a été vidée par la guerre, par le carnage, et par la ruine de ma maison.
|