HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

EURIPIDE, Hécube (tragédie complète)

Vers 500-549

  Vers 500-549

[500] πλευρὰν ἔπαιρε καὶ τὸ πάλλευκον κάρα.
501 (ΕΚΑΒΗ) ἔα· τίς οὗτος σῶμα τοὐμὸν οὐκ ἐᾶι
502 κεῖσθαι; τί κινεῖς μ´, ὅστις εἶ, λυπουμένην;
503 (ΤΑΛΘΥΒΙΟΣ) Ταλθύβιος ἥκω, Δαναϊδῶν ὑπηρέτης
504 {Ἀγαμέμνονος πέμψαντος, γύναι, μέτα}.
505 (ΕΚΑΒΗ) φίλτατ´, ἆρα κἄμ´ ἐπισφάξαι τάφωι
506 δοκοῦν Ἀχαιοῖς ἦλθες; ὡς φίλ´ ἂν λέγοις.
507 σπεύδωμεν, ἐγκονῶμεν· ἡγοῦ μοι, γέρον.
508 (ΤΑΛΘΥΒΙΟΣ) σὴν παῖδα κατθανοῦσαν ὡς θάψηις, γύναι,
509 ἥκω μεταστείχων σε· πέμπουσιν δέ με
510 δισσοί τ´ Ἀτρεῖδαι καὶ λεὼς Ἀχαιικός.
511 (ΕΚΑΒΗ) οἴμοι, τί λέξεις; οὐκ ἄρ´ ὡς θανουμένους
512 μετῆλθες ἡμᾶς ἀλλὰ σημανῶν κακά;
513 ὄλωλας, παῖ, μητρὸς ἁρπασθεῖς´ ἄπο,
514 ἡμεῖς δ´ ἄτεκνοι τοὐπὶ ς´· τάλαιν´ ἐγώ.
515 πῶς καί νιν ἐξεπράξατ´; ἆρ´ αἰδούμενοι;
516 πρὸς τὸ δεινὸν ἤλθεθ´ ὡς ἐχθράν, γέρον,
517 κτείνοντες; εἰπέ, καίπερ οὐ λέξων φίλα.
518 (ΤΑΛΘΥΒΙΟΣ) διπλᾶ με χρήιζεις δάκρυα κερδᾶναι, γύναι,
519 σῆς παιδὸς οἴκτωι· νῦν τε γὰρ λέγων κακὰ
520 τέγξω τόδ´ ὄμμα πρὸς τάφωι θ´ ὅτ´ ὤλλυτο.
521 παρῆν μὲν ὄχλος πᾶς Ἀχαιικοῦ στρατοῦ
522 πλήρης πρὸ τύμβου σῆς κόρης ἐπὶ σφαγάς,
523 λαβὼν δ´ Ἀχιλλέως παῖς Πολυξένην χερὸς
524 ἔστης´ ἐπ´ ἄκρου χώματος, πέλας δ´ ἐγώ·
525 λεκτοί τ´ Ἀχαιῶν ἔκκριτοι νεανίαι,
526 σκίρτημα μόσχου σῆς καθέξοντες χεροῖν,
527 ἕσποντο. πλῆρες δ´ ἐν χεροῖν λαβὼν δέπας
528 πάγχρυσον αἴρει χειρὶ παῖς Ἀχιλλέως
529 χοὰς θανόντι πατρί· σημαίνει δέ μοι
530 σιγὴν Ἀχαιῶν παντὶ κηρῦξαι στρατῶι.
531 κἀγὼ καταστὰς εἶπον ἐν μέσοις τάδε·
532 Σιγᾶτ´, Ἀχαιοί, σῖγα πᾶς ἔστω λεώς,
533 σίγα σιώπα. νήνεμον δ´ ἔστης´ ὄχλον.
534 δ´ εἶπεν· παῖ Πηλέως, πατὴρ δ´ ἐμός,
535 δέξαι χοάς μοι τάσδε κηλητηρίους,
536 νεκρῶν ἀρωγούς· ἐλθὲ δ´, ὡς πίηις μέλαν
537 κόρης ἀκραιφνὲς αἶμ´ σοι δωρούμεθα
538 στρατός τε κἀγώ· πρευμενὴς δ´ ἡμῖν γενοῦ
539 λῦσαί τε πρύμνας καὶ χαλινωτήρια
540 νεῶν δὸς ἡμῖν πρευμενοῦς τ´ ἀπ´ Ἰλίου
541 νόστου τυχόντας πάντας ἐς πάτραν μολεῖν.
542 τοσαῦτ´ ἔλεξε, πᾶς δ´ ἐπηύξατο στρατός.
543 εἶτ´ ἀμφίχρυσον φάσγανον κώπης λαβὼν
544 ἐξεῖλκε κολεοῦ, λογάσι δ´ Ἀργείων στρατοῦ
545 νεανίαις ἔνευσε παρθένον λαβεῖν.
546 δ´, ὡς ἐφράσθη, τόνδ´ ἐσήμηνεν λόγον·
547 τὴν ἐμὴν πέρσαντες Ἀργεῖοι πόλιν,
548 ἑκοῦσα θνήισκω· μή τις ἅψηται χροὸς
549 τοὐμοῦ· παρέξω γὰρ δέρην εὐκαρδίως.
[500] soulève ton corps appesanti et ta tête blanchie. HÉCUBE. (501) Qui es-tu, toi qui ne veux point laisser mon corps gisant? Qui que tu sois, pourquoi troubles-tu mon affliction ? TALTHYBIUS. O femme, je suis Talthybius, le héraut de l'armée des Grecs : c'est Agamemnon qui m'envoie te chercher. HÉCUBE. Ami, est-ce la résolution des Grecs de m'immoler aussi sur le tombeau d'Achille, que tu viens m'annoncer? Tu serais le bienvenu. Hâtons-nous, courons; vieillard, conduis mes pas. TALTHYBIUS. Je viens pour te conduire vers le corps de ta fille, afin que tu lui donnes la sépulture. Ce sont les deux Atrides et l'armée des Grecs qui m'envoient. HÉCUBE. (511) Hélas! que dis-tu? Quoi! ce n'est point pour me préparer à la mort que tu viens vers moi, mais pour m'annoncer des malheurs ? Ô ma fille, tu es morte arrachée aux bras de ta mère, et je reste privée de mon enfant : malheureuse que je suis ! Comment l'avez-vous immolée ? L'avez-vous du moins respectée? ou l'avez-vous impitoyablement massacrée comme une ennemie ? Parle, malgré tout ce que tu as de pénible à m'apprendre. TALTHYBIUS. (518) Femme, tu veux redoubler les larmes que m'arrache le sort de ta fille ; car le récit de sa mort va renouveler les pleurs que j'ai déjà versés sur elle au moment fatal. L'armée grecque tout entière se pressait en foule devant le tombeau, pour être témoin du sacrifice de ta fille. Le fils d'Achille saisit Polyxène par la main, et la place sur le tombeau même. J'étais auprès de lui ; de jeunes guerriers, l'élite de la Grèce, se montraient prêts à contenir les mouvements de la tendre victime. Le fils d'Achille, prenant dans ses mains une coupe d'or, fait des libations à son père ; en même temps il me fait signe de commander le silence à l'armée. Aussitôt je me lève, et je m'écrie : « Silence, ô Grecs ! que toute l'armée fasse silence : gardez un profond silence. » Tout le monde reste immobile. Alors il prend la parole : « Fils de Pélée ! ô mon père! reçois ces libations propitiatoires, par lesquelles on évoque les ombres. Viens te rassasier du sang pur de cette jeune fille, que l'armée t'offre avec moi. Sois-nous propice; que nos vaisseaux puissent quitter le rivage et mettre à la voile, et permets-nous de partir d'Ilion, d'obtenir tous un heureux retour dans notre patrie. » Ainsi parla le fils d'Achille ; et toute l'armée se joignit à sa prière. Ensuite il saisit son épée enrichie d'or, et, la sortant du fourreau, il fait signe aux jeunes Grecs de saisir la victime. Mais elle, lorsqu'elle vit leur dessein, s'écria : « Ô Grecs, destructeurs de ma patrie, je meurs volontairement : que personne ne porte les mains sur moi. J'offrirai ma tête avec courage.


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Dernière mise à jour : 1/10/2009