HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

EURIPIDE, Électre (tragédie complète)

Vers 300-349

  Vers 300-349

[300] (ΗΛΕΚΤΡΑ) λέγοιμ´ ἄν, εἰ χρή (χρὴ δὲ πρὸς φίλον λέγειν),
301 τύχας βαρείας τὰς ἐμὰς κἀμοῦ πατρός.
302 ἐπεὶ δὲ κινεῖς μῦθον, ἱκετεύω, ξένε,
303 ἄγγελλ´ Ὀρέστηι τἀμὰ κἀκείνου κακά,
304 πρῶτον μὲν οἵοις ἐν πέπλοις αὐλίζομαι,
305 πίνωι θ´ ὅσωι βέβριθ´, ὑπὸ στέγαισί τε
306 οἵαισι ναίω βασιλικῶν ἐκ δωμάτων,
307 αὐτὴ μὲν ἐκμοχθοῦσα κερκίσιν πέπλους
308 γυμνὸν ἕξω σῶμα καὶ στερήσομαι
309 αὐτὴ δὲ πηγὰς ποταμίους φορουμένη.
310 ἀνέορτος ἱερῶν καὶ χορῶν τητωμένη
311 ἀναίνομαι γυναῖκας οὖσα παρθένος,
312 αἰσχύνομαι δὲ Κάστορ´, ὃς πρὶν ἐς θεοὺς
313 ἐλθεῖν ἔμ´ ἐμνήστευεν, οὖσαν ἐγγενῆ.
314 μήτηρ δ´ ἐμὴ Φρυγίοισιν ἐν σκυλεύμασιν
315 θρόνωι κάθηται, πρὸς δ´ ἕδραισιν Ἀσίδες
316 δμωαὶ στατίζους´, ἃς ἔπερς´ ἐμὸς πατήρ,
317 Ἰδαῖα φάρη χρυσέαις ἐζευγμέναι
318 πόρπαισιν. αἷμα δ´ ἔτι πατρὸς κατὰ στέγας
319 μέλαν σέσηπεν, ὃς δ´ ἐκεῖνον ἔκτανεν
320 ἐς ταὐτὰ βαίνων ἅρματ´ ἐκφοιτᾶι πατρί,
321 καὶ σκῆπτρ´ ἐν οἷς Ἕλλησιν ἐστρατηλάτει
322 μιαιφόνοισι χερσὶ γαυροῦται λαβών.
323 Ἀγαμέμνονος δὲ τύμβος ἠτιμασμένος
324 οὔπω χοάς ποτ´ οὐδὲ κλῶνα μυρσίνης
325 ἔλαβε, πυρὰ δὲ χέρσος ἀγλαϊσμάτων.
326 μέθηι δὲ βρεχθεὶς τῆς ἐμῆς μητρὸς πόσις
327 κλεινός, ὡς λέγουσιν, ἐνθρώισκει τάφωι
328 πέτροις τε λεύει μνῆμα λάινον πατρός,
329 καὶ τοῦτο τολμᾶι τοὔπος εἰς ἡμᾶς λέγειν·
330 Ποῦ παῖς Ὀρέστης; ἆρά σοι τύμβωι καλῶς
331 παρὼν ἀμύνει; ταῦτ´ ἀπὼν ὑβρίζεται.
332 ἀλλ´, ξέν´, ἱκετεύω ς´, ἀπάγγειλον τάδε.
333 πολλοὶ δ´ ἐπιστέλλουσιν, ἑρμηνεὺς δ´ ἐγώ,
334 αἱ χεῖρες γλῶσς´ ταλαίπωρός τε φρὴν
335 κάρα τ´ ἐμὸν ξυρῆκες τ´ ἐκεῖνον τεκών.
336 αἰσχρὸν γάρ, εἰ πατὴρ μὲν ἐξεῖλεν Φρύγας,
337 δ´ ἄνδρ´ ἕν´ εἷς ὢν οὐ δυνήσεται κτανεῖν,
338 νέος πεφυκὼς κἀξ ἀμείνονος πατρός.
339 (ΧΟΡΟΣ) καὶ μὴν δέδορκα τόνδε, σὸν λέγω πόσιν,
340 λήξαντα μόχθου πρὸς δόμους ὁρμώμενον.
341 (ΑΥΤΟΥΡΓΟΣ) ἔα· τίνας τούσδ´ ἐν πύλαις ὁρῶ ξένους;
342 τίνος δ´ ἕκατι τάσδ´ ἐπ´ ἀγραύλους πύλας
343 προσῆλθον; ´μοῦ δεόμενοι; γυναικί τοι
344 αἰσχρὸν μετ´ ἀνδρῶν ἑστάναι νεανιῶν.
345 (ΗΛΕΚΤΡΑ) φίλτατ´, εἰς ὕποπτα μὴ μόληις ἐμοί·
346 τὸν ὄντα δ´ εἴσηι μῦθον· οἵδε γὰρ ξένοι
347 ἥκους´ Ὀρέστου πρὸς ἐμὲ κήρυκες λόγων.
348 ἀλλ´, ξένοι, σύγγνωτε τοῖς εἰρημένοις.
349 (ΑΥΤΟΥΡΓΟΣ) τί φασίν; ἁνὴρ ἔστι καὶ λεύσσει φάος;
[300] ÉLECTRE. Je parlerai, s'il le faut : or il me faut bien dire à un ami mes cruelles infortunes et celles de mon père. Puisque tu provoques ce récit, je t'en supplie, étranger, rapporte à Oreste mes malheurs et les siens. Dis-lui d'abord quels vêtements je porte en cette masure, quelle saleté couvre mon corps, sous quel toit j'habite, moi qui vivais au palais d'un roi. C'est moi qui peine à tisser à la navette mes vêtements, sans quoi je n'en aurais pas et m'en irais nue; c'est moi qui aux sources du fleuve vais chercher l'eau. Je ne prends part ni aux fêtes consacrées aux dieux, ni aux choeurs. Je fuis, étant vierge, la compagnie des femmes. Je fuis aussi le souvenir de Castor, à qui, avant qu'il ne fût mis au rang des dieux, on m'avait fiancée; car je suis de son rang. 314 Ma mère, elle, au milieu des dépouilles des Phrygiens, est assise sur un trône; sur les degrés se tiennent des servantes d'Asie conquises par mon père; leurs voiles troyens sont attachés avec des agrafes d'or. Le sang de mon père noircit encore les murs du palais, putréfié, et celui qui l'a tué se montre par-tout en public monté sur le char même de mon père; quant au sceptre qui commandait à l'expédition des Grecs, il s'enorgueillit de le tenir dans ses mains souillées de sang. Le tombeau d'Agamemnon, laissé sans honneurs, n'a jamais encore reçu de libations ni de rameau de myrte et son bûcher est vide d'ornements. Ivre, souillé de vin, le mari de ma mère, l'Illustre, comme on l'appelle, saute sur le tombeau et lance des pierres au monument de marbre de mon père. Il ose tenir ce langage contre nous : 330 « Où est ton fils Oreste ? Près de ta tombe, sans doute, le brave, pour la défendre ? » Voilà comme il outrage l'absent. Ah! étranger, je t'en supplie, rapporte-lui tout cela. Mille objets lui envoient ce message, et c'est moi leur interprète : ces mains, ces lèvres, et ce coeur malheureux, et ma tête rasée, et celui qui l'engendra. Il serait honteux que le père eût anéanti les Phrygiens et que son fils, à lui seul, ne pût tuer un seul homme, alors qu'il est jeune et né d'un père plus valeureux. 339 LA CORYPHÉE. Je l'aperçois là-bas — c'est de ton mari que je parle — qui, sa tâche terminée, se hâte vers sa maison. (Entre le laboureur). LE LABOUREUR. Eh! quels sont ces étrangers que je vois à la porte ? Dans quel but se sont-ils approchés de ma maison rustique ? Ont-ils besoin de moi ? En tout cas, pour une femme, il est honteux de s'arrêter ainsi avec de jeunes hommes. ÉLECTRE. O très cher ami, ne forme pas de soupçons contre moi. Tu sauras ce qu'était notre conversation : ces étrangers sont venus m'apporter un message d'Oreste. — (A Oreste et Pylade) Étrangers, excusez ses paroles. LE LABOUREUR. Que disent-ils ? Il voit la lumière ?


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Dernière mise à jour : 15/10/2009