[1100] (ΧΟΡΟΣ) τύχη γυναικῶν ἐς γάμους. τὰ μὲν γὰρ εὖ,
1101 τὰ δ´ οὐ καλῶς πίπτοντα δέρκομαι βροτῶν.}
1102 (ΚΛΥΤΑΙΜΗΣΤΡΑ) ὦ παῖ, πέφυκας πατέρα σὸν στέργειν ἀεί.
1103 ἔστιν δὲ καὶ τόδ´· οἱ μέν εἰσιν ἀρσένων,
1104 οἱ δ´ αὖ φιλοῦσι μητέρας μᾶλλον πατρός.
1105 συγγνώσομαί σοι· καὶ γὰρ οὐχ οὕτως ἄγαν
1106 χαίρω τι, τέκνον, τοῖς δεδραμένοις ἐμοί.
1109 οἴμοι τάλαινα τῶν ἐμῶν βουλευμάτων·
1110 ὡς μᾶλλον ἢ χρῆν ἤλας´ εἰς ὀργὴν πόσει.
1111 (ΗΛΕΚΤΡΑ) ὀψὲ στενάζεις, ἡνίκ´ οὐκ ἔχεις ἄκη.
1112 πατὴρ μὲν οὖν τέθνηκε· τὸν δ´ ἔξω χθονὸς
1113 πῶς οὐ κομίζηι παῖδ´ ἀλητεύοντα σόν;
1114 (ΚΛΥΤΑΙΜΗΣΤΡΑ) δέδοικα· τοὐμὸν δ´, οὐχὶ τοὐκείνου σκοπῶ.
1115 πατρὸς γάρ, ὡς λέγουσι, θυμοῦται φόνωι.
1116 (ΗΛΕΚΤΡΑ) τί δ´ αὖ πόσιν σὸν ἄγριον εἰς ἡμᾶς ἔχεις;
1117 (ΚΛΥΤΑΙΜΗΣΤΡΑ) τρόποι τοιοῦτοι· καὶ σὺ δ´ αὐθάδης ἔφυς.
1118 (ΗΛΕΚΤΡΑ) ἀλγῶ γάρ· ἀλλὰ παύσομαι θυμουμένη.
1119 (ΚΛΥΤΑΙΜΗΣΤΡΑ) καὶ μὴν ἐκεῖνος οὐκέτ´ ἔσται σοι βαρύς.
1120 (ΗΛΕΚΤΡΑ) φρονεῖ μέγ´· ἐν γὰρ τοῖς ἐμοῖς ναίει δόμοις.
1121 (ΚΛΥΤΑΙΜΗΣΤΡΑ) ὁρᾶις; ἀν´ αὖ σὺ ζωπυρεῖς νείκη νέα.
1122 (ΗΛΕΚΤΡΑ) σιγῶ· δέδοικα γάρ νιν ὡς δέδοικ´ ἐγώ.
1123 (ΚΛΥΤΑΙΜΗΣΤΡΑ) παῦσαι λόγων τῶνδ´. ἀλλὰ τί μ´ ἐκάλεις, τέκνον;
1124 (ΗΛΕΚΤΡΑ) ἤκουσας, οἶμαι, τῶν ἐμῶν λοχευμάτων·
1125 τούτων ὕπερ μοι θῦσον (οὐ γὰρ οἶδ´ ἐγώ)
1126 δεκάτην σελήνην παιδὸς ὡς νομίζεται.
1127 τρίβων γὰρ οὐκ εἴμ´, ἄτοκος οὖς´ ἐν τῶι πάρος.
1128 (ΚΛΥΤΑΙΜΗΣΤΡΑ) ἄλλης τόδ´ ἔργον, ἥ ς´ ἔλυσεν ἐκ τόκων.
1129 (ΗΛΕΚΤΡΑ) αὐτὴ ´λόχευον κἄτεκον μόνη βρέφος.
1130 (ΚΛΥΤΑΙΜΗΣΤΡΑ) οὕτως ἀγείτων οἶκος ἵδρυται φίλων;
1131 (ΗΛΕΚΤΡΑ) πένητας οὐδεὶς βούλεται κτᾶσθαι φίλους.
1107 (ΚΛΥΤΑΙΜΗΣΤΡΑ) σὺ δ´ ὧδ´ ἄλουτος καὶ δυσείματος χρόα
1108 λεχὼ νεογνῶν ἐκ τόκων πεπαυμένη;
1132 ἀλλ´ εἶμι, παιδὸς ἀριθμὸν ὡς τελεσφόρον
1133 θύσω θεοῖσι. σοὶ δ´ ὅταν πράξω χάριν
1134 τήνδ´, εἶμ´ ἐπ´ ἀγρὸν οὗ πόσις θυηπολεῖ
1135 Νύμφαισιν. ἀλλὰ τούσδ´ ὄχους, ὀπάονες,
1136 φάτναις ἄγοντες πρόσθεθ´· ἡνίκ´ ἂν δέ με
1137 δοκῆτε θυσίας τῆσδ´ ἀπηλλάχθαι θεοῖς,
1138 πάρεστε· δεῖ γὰρ καὶ πόσει δοῦναι χάριν.
1139 (ΗΛΕΚΤΡΑ) χώρει πένητας ἐς δόμους· φρούρει δέ μοι
1140 μή ς´ αἰθαλώσηι πολύκαπνον στέγος πέπλους.
1141 θύσεις γὰρ οἷα χρή σε δαίμοσιν θύη.
1142 κανοῦν δ´ ἐνῆρκται καὶ τεθηγμένη σφαγίς,
1143 ἥπερ καθεῖλε ταῦρον, οὗ πέλας πεσῆι
1144 πληγεῖσα· νυμφεύσηι δὲ κἀν Ἅιδου δόμοις
1145 ὧιπερ ξυνηῦδες ἐν φάει. τοσήνδ´ ἐγὼ
1146 δώσω χάριν σοι, σὺ δὲ δίκην ἐμοὶ πατρός.
1147 (ΧΟΡΟΣ) ἀμοιβαὶ κακῶν· μετάτροποι πνέουσιν
1148 αὖραι δόμων. τότε μὲν ἐν λουτροῖς
1149 ἔπεσεν ἐμὸς ἐμὸς ἀρχέτας,
| [1100] LA CORYPHÉE.
C'est le Hasard qui prend femme pour vous. Tantôt on tombe bien, tantôt on est moins heureux; voilà ce que je constate.
CLYTEMNESTRE.
O ma fille, c'est naturel, ton père a toujours ton affection. Il en est ainsi : les uns sont du côté de l'homme, les autres au contraire aiment mieux leur mère que leur père. Je te pardonnerai. Aussi bien je ne suis pas tellement heureuse, mon enfant, de ce que j'ai fait. — Mais toi, tu restes ainsi, sans te baigner, mal vêtue, quand tu viens juste de relever de tes couches! Hélas! Malheur à moi! Misérable, quels desseins j'ai accomplis! Combien j'ai dépassé les bornes permises, dans ma colère contre mon mari !
ÉLECTRE.
Il est trop tard pour gémir : le mal est sans remède. Mon père est mort; mais celui qui erre loin du pays, ton fils, pourquoi ne le rappelles-tu pas ?
CLYTEMNESTRE.
J'ai peur. Je considère mon intérêt, non le sien. Le meurtre de son père, dit-on, excite sa colère.
ÉLECTRE.
Pourquoi cette férocité de ton mari contre nous ?
CLYTEMNESTRE.
C'est son caractère. Toi aussi tu as une nature violente.
ÉLECTRE.
C'est que je souffre. Mais je ferai taire ma colère.
CLYTEMNESTRE.
Lui, de son côté, ne sera plus aussi dur pour toi.
ÉLECTRE. (ironique)
Il fait le généreux! C'est qu'il habite dans ma maison.
CLYTEMNESTRE.
Tu vois, c'est toi qui recommences à allumer de nouvelles querelles.
ÉLECTRE.
Je me tais. Je le crains autant que je dois le craindre.
CLYTEMNESTRE.
Laissons ce sujet. — Mais pourquoi m'appelais-tu, mon enfant ?
ÉLECTRE.
Tu as appris, je crois, mon accouchement. A cette occasion, en mon nom, offre un sacrifice — car je ne sais pas, moi — pour la dixième lune de mon fils, selon la coutume. Je n'ai pas d'expérience : je n'ai pas encore eu d'enfant.
1128 CLYTEMNESTRE.
C'est l'affaire d'une autre, de celle qui t'a délivrée.
ÉLECTRE.
Je me suis accouchée moi-même et j'ai mis au monde mon enfant toute seule.
CLYTEMNESTRE.
Ta maison n'a donc pas d'amis dans le voisinage ?
ÉLECTRE.
Personne ne veut avoir des pauvres pour amis!
1132 CLYTEMNESTRE.
Eh bien, je vais entrer, et puisque ton fils a atteint le nombre de jours prescrit, j'offrirai le sacrifice aux dieux. Puis, quand je t'aurai rendu ce service, j'irai au champ où mon mari sacrifie aux Nymphes. — (Aux serviteurs) Allons, serviteurs, emmenez mon attelage; mettez-le devant les mangeoires, et quand vous estimerez que j'ai terminé mon sacrifice aux dieux, revenez ici. Car je dois aussi avoir des égards pour mon mari.
(Les serviteurs emmènent l'attelage).
ÉLECTRE.
Entre dans ma pauvre demeure. Prends garde de noircir ta robe aux murs couverts de suie. Tu vas offrir aux divinités le sacrifice que tu leur dois.
(Clytemnestre entre dans la chaumière).
La corbeille est préparée; le couteau est aiguisé qui a immolé le taureau près duquel tu vas tomber frappée. Tu seras unie jusque dans la demeure d'Hadès à celui dont tu partageais la couche dans la lumière. C'est ainsi que moi, je te remercierai, et que tu me payeras, toi, la mort de mon père.
(Elle rentre dans la maison).
1147 LE CHOEUR
Strophe. — O revirements des malheurs ! Ils tournent, les vents qui soufflent sur cette demeure. jadis, frappé dans son bain, est tombé mon roi, oui, mon roi.
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