HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

EURIPIDE, Électre (tragédie complète)

Vers 1000-1049

  Vers 1000-1049

[1000] σκύλοισι μὲν γὰρ θεῶν κεκόσμηνται δόμοι
1001 Φρυγίοις, ἐγὼ δὲ τάσδε, Τρωιάδος χθονὸς
1002 ἐξαίρετ´, ἀντὶ παιδὸς ἣν ἀπώλεσα
1003 σμικρὸν γέρας, καλὸν δὲ κέκτημαι δόμοις.
1004 (ΗΛΕΚΤΡΑ) οὔκουν ἐγώ (δούλη γὰρ ἐκβεβλημένη
1005 δόμων πατρώιων δυστυχεῖς οἰκῶ δόμους),
1006 μῆτερ, λάβωμαι μακαρίας τῆς σῆς χερός;
1007 (ΚΛΥΤΑΙΜΗΣΤΡΑ) δοῦλαι πάρεισιν αἵδε· μὴ σύ μοι πόνει.
1008 (ΗΛΕΚΤΡΑ) τί δ´; αἰχμάλωτόν τοί μ´ ἀπώικισας δόμων,
1009 ἡιρημένων δὲ δωμάτων ἡιρήμεθα,
1010 ὡς αἵδε, πατρὸς ὀρφανοὶ λελειμμένοι.
1011 (ΚΛΥΤΑΙΜΗΣΤΡΑ) τοιαῦτα μέντοι σὸς πατὴρ βουλεύματα
1012 ἐς οὓς ἐχρῆν ἥκιστ´ ἐβούλευσεν φίλων.
1013 λέξω δέ· καίτοι δόξ´ ὅταν λάβηι κακὴ
1014 γυναῖκα, γλώσσηι πικρότης ἔνεστί τις·
1015 ὡς μὲν παρ´ ἡμῖν, οὐ κακῶς· τὸ πρᾶγμα δὲ
1016 μαθόντας, ἢν μὲν ἀξίως μισεῖν ἔχηι,
1017 στυγεῖν δίκαιον· εἰ δὲ μή, τί δεῖ στυγεῖν;
1018 ἡμᾶς δ´ ἔδωκε Τυνδάρεως τῶι σῶι πατρὶ
1019 οὐχ ὥστε θνήισκειν οὐδ´ γειναίμην ἐγώ.
1020 κεῖνος δὲ παῖδα τὴν ἐμὴν Ἀχιλλέως
1021 λέκτροισι πείσας ὤιχετ´ ἐκ δόμων ἄγων
1022 πρυμνοῦχον Αὖλιν, ἔνθ´ ὑπερτείνας πυρᾶς
1023 λευκὴν διήμης´ Ἰφιγόνης παρηίδα.
1024 κεἰ μὲν πόλεως ἅλωσιν ἐξιώμενος
1025 δῶμ´ ὀνήσων τἄλλα τ´ ἐκσώιζων τέκνα
1026 ἔκτεινε πολλῶν μίαν ὕπερ, συγγνώστ´ ἂν ἦν.
1027 νῦν δ´ οὕνεχ´ Ἑλένη μάργος ἦν τ´ αὖ λαβὼν
1028 ἄλοχον κολάζειν προδότιν οὐκ ἠπίστατο,
1029 τούτων ἕκατι παῖδ´ ἐμὴν διώλεσεν.
1030 ἐπὶ τοῖσδε τοίνυν καίπερ ἠδικημένη
1031 οὐκ ἠγριώμην οὐδ´ ἂν ἔκτανον πόσιν.
1032 ἀλλ´ ἦλθ´ ἔχων μοι μαινάδ´ ἔνθεον κόρην
1033 λέκτροις τ´ ἐπεισέφρηκε, καὶ νύμφα δύο
1034 ἐν τοῖσιν αὐτοῖς δώμασιν κατεῖχ´ ὁμοῦ.
1035 μῶρον μὲν οὖν γυναῖκες, οὐκ ἄλλως λέγω·
1036 ὅταν δ´, ὑπόντος τοῦδ´, ἁμαρτάνηι πόσις
1037 τἄνδον παρώσας λέκτρα, μιμεῖσθαι θέλει
1038 γυνὴ τὸν ἄνδρα χἄτερον κτᾶσθαι φίλον.
1039 κἄπειτ´ ἐν ἡμῖν ψόγος λαμπρύνεται,
1040 οἱ δ´ αἴτιοι τῶνδ´ οὐ κλύους´ ἄνδρες κακῶς.
1041 εἰ δ´ ἐκ δόμων ἥρπαστο Μενέλεως λάθραι,
1042 κτανεῖν μ´ Ὀρέστην χρῆν, κασιγνήτης πόσιν
1043 Μενέλαον ὡς σώσαιμι; σὸς δὲ πῶς πατὴρ
1044 ἠνέσχετ´ ἂν ταῦτ´; εἶτα τὸν μὲν οὐ θανεῖν
1045 κτείνοντα χρῆν τἄμ´, ἐμὲ δὲ πρὸς κείνου παθεῖν
1046 ἔκτειν´, ἐτρέφθην ἧιπερ ἦν πορεύσιμον
1047 πρὸς τοὺς ἐκείνωι πολεμίους. φίλων γὰρ ἂν
1048 τίς ἂν φόνου σοῦ πατρὸς ἐκοινώνησέ μοι;
1049 λέγ´ εἴ τι χρήιζεις κἀντίθες παρρησίαι,
[1000] Les temples des dieux sont ornés des dépouilles de la Phrygie; moi, j'ai prélevé dans le butin ces femmes amenées du pays troyen, pour remplacer l'enfant que j'ai perdue : faible compensation, mais c'est une belle acquisition pour ma maison. ÉLECTRE. N'est-ce pas à moi, l'esclave chassée du palais paternel et qui habite une misérable chaumière, ô mère, de prendre ta main heureuse ? CLYTEMNESTRE. J'ai là des esclaves : ne prends pas cette peine pour moi. ÉLECTRE. Pourquoi ? Je suis une captive et tu m'as chassée de ma demeure. Mon palais conquis, j'ai été conquise, comme elles, orpheline d'un père, abandonnée. 1011 CLYTEMNESTRE. Pourtant ce sont de tels desseins que ton père a conçus contre ceux des êtres qui devaient lui être le plus chers. Je parlerai. Quand une mauvaise réputation s'attache à une femme, on trouve de l'amertume à sa parole. En ce qui me concerne, c'est à tort. Voyons d'abord les faits : s'ils ont mérité la réprobation, la haine est juste; sinon pourquoi haïr ? Tyndare m'a donnée à ton père : il ne voulait pas ma mort, ni celle de mes enfants. Mais lui, il a persuadé ma fille qu'il allait la marier à Achille, et, en partant, il l'a emmenée loin du palais, à Aulis, où étaient ancrés les vaisseaux. Alors, il l'a étendue au-dessus de l'autel et il a moissonné la blanche joue d'Iphigénie. Si c'était pour préserver sa patrie de la ruine, ou faire la grandeur de sa maison, ou sauver ses autres enfants qu'il l'avait tuée, il sacrifiait un seul être à beaucoup d'autres et je lui aurais pardonné. Mais en réalité Hélène était une prostituée et l'homme qui l'avait prise pour épouse n'a pas su châtier la traîtresse : voilà pourquoi il a fait périr mon enfant. Mais enfin, bien qu'outragée, je ne me suis pas exaspérée et je n'aurais pas tué mon mari. Mais il m'est arrivé avec une fille, une ménade en furie. Il l'a introduite dans son lit et nous avons été deux épouses à vivre ensemble dans la même demeure. C'est un être dévergondé que la femme, je n'en disconviens pas. Mais, ce vice étant en elle, quand un mari commet la faute de mépriser le lit conjugal, la femme se laisse aller à imiter l'homme et se donne ailleurs un amant. Et alors c'est contre nous que le reproche éclate, et eux, les coupables, les hommes, n'encourent aucun blâme. Si de son palais on avait enlevé Ménélas furtivement, m'eût-il fallu tuer Oreste pour sauver Ménélas, mari de ma soeur ? Comment ton père l'aurait-il pris ? Ainsi donc lui, sans mériter la mort, avait le droit de tuer mes enfants, et moi je devais être châtiée par lui! Je l'ai tué; je me suis tournée, seule voie qui me fût praticable, vers ses ennemis. Car, des amis de ton père, pour le tuer, qui se fût associée avec moi ? Parle, si tu en as envie, et prouve à ton tour, librement,


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Dernière mise à jour : 15/10/2009