[950] τὰ γὰρ τέκν´ αὐτῶν Ἄρεος ἐκκρεμάννυται,
951 τὰ δ´ εὐπρεπῆ δὴ κόσμος ἐν χοροῖς μόνον.
952 ἔρρ´, οὐδὲν εἰδὼς ὧν ἐφευρεθεὶς χρόνωι
953 δίκην δέδωκας. ὧδέ τις κακοῦργος ὢν
954 μή μοι τὸ πρῶτον βῆμ´ ἐὰν δράμηι καλῶς
955 νικᾶν δοκείτω τὴν Δίκην, πρὶν ἂν πέρας
956 γραμμῆς ἵκηται καὶ τέλος κάμψηι βίου.
957 (ΧΟΡΟΣ) ἔπραξε δεινά, δεινὰ δ´ ἀντέδωκέ σοι
958 καὶ τῶιδ´· ἔχει γὰρ ἡ Δίκη μέγα σθένος.
959 (ΗΛΕΚΤΡΑ) εἶἑν· κομίζειν τοῦδε σῶμ´ ἔσω χρεὼν
960 σκότωι τε δοῦναι, δμῶες, ὡς, ὅταν μόληι
961 μήτηρ, σφαγῆς πάροιθε μὴ ´σίδηι νεκρόν.
962 (ΟΡΕΣΤΗΣ) ἐπίσχες· ἐμβάλωμεν εἰς ἄλλον λόγον.
963 (ΗΛΕΚΤΡΑ) τί δ´; ἐκ Μυκηνῶν μῶν βοηδρόμους ὁρᾶις;
964 (ΟΡΕΣΤΗΣ) οὔκ, ἀλλὰ τὴν τεκοῦσαν ἥ μ´ ἐγείνατο.
965 (ΗΛΕΚΤΡΑ) καλῶς ἄρ´ ἄρκυν ἐς μέσην πορεύεται.
965 (ΟΡΕΣΤΗΣ) ...
966 (ΗΛΕΚΤΡΑ) καὶ μὴν ὄχοις γε καὶ στολῆι λαμπρύνεται.
967 (ΟΡΕΣΤΗΣ) τί δῆτα δρῶμεν; μητέρ´ ἦ φονεύσομεν;
968 (ΗΛΕΚΤΡΑ) μῶν ς´ οἶκτος εἷλε, μητρὸς ὡς εἶδες δέμας;
969 (ΟΡΕΣΤΗΣ) φεῦ·
969 πῶς γὰρ κτάνω νιν, ἥ μ´ ἔθρεψε κἄτεκεν;
970 (ΗΛΕΚΤΡΑ) ὥσπερ πατέρα σὸν ἥδε κἀμὸν ὤλεσεν.
971 (ΟΡΕΣΤΗΣ) ὦ Φοῖβε, πολλήν γ´ ἀμαθίαν ἐθέσπισας.
972 (ΗΛΕΚΤΡΑ) ὅπου δ´ Ἀπόλλων σκαιὸς ἦι, τίνες σοφοί;
973 (ΟΡΕΣΤΗΣ) ὅστις μ´ ἔχρησας μητέρ´, ἣν οὐ χρῆν, κτανεῖν.
974 (ΗΛΕΚΤΡΑ) βλάπτηι δὲ δὴ τί πατρὶ τιμωρῶν σέθεν;
975 (ΟΡΕΣΤΗΣ) μητροκτόνος νῦν φεύξομαι, τόθ´ ἁγνὸς ὤν.
976 (ΗΛΕΚΤΡΑ) καὶ μή γ´ ἀμύνων πατρὶ δυσσεβὴς ἔσηι.
977 (ΟΡΕΣΤΗΣ) ἐγὦιδα· μητρὸς δ´ οὐ φόνου δώσω δίκας;
978 (ΗΛΕΚΤΡΑ) τί δ´ ἢν πατρώιαν διαμεθῆις τιμωρίαν;
979 (ΟΡΕΣΤΗΣ) ἆρ´ αὔτ´ ἀλάστωρ εἶπ´ ἀπεικασθεὶς θεῶι;
980 (ΗΛΕΚΤΡΑ) ἱερὸν καθίζων τρίποδ´; ἐγὼ μὲν οὐ δοκῶ.
981 (ΟΡΕΣΤΗΣ) οὔ τἂν πιθοίμην εὖ μεμαντεῦσθαι τάδε.
982 (ΗΛΕΚΤΡΑ) οὐ μὴ κακισθεὶς εἰς ἀνανδρίαν πεσῆι,
983 ἀλλ´ εἶ τὸν αὐτὸν τῆιδ´ ὑποστήσων δόλον
984 ὧι καὶ πόσιν καθεῖλεν Αἴγισθον κτανών;
985 (ΟΡΕΣΤΗΣ) ἔσειμι· δεινοῦ δ´ ἄρχομαι προβήματος,
986 καὶ δεινὰ δράσω γ´. εἰ θεοῖς δοκεῖ τάδε,
987 ἔστω· πικρὸν δ´ οὐχ ἡδὺ τἀγώνισμά μοι.
988 (ΧΟΡΟΣ) ἰώ,
988 βασίλεια γύναι χθονὸς Ἀργείας,
989 παῖ Τυνδάρεω,
990 καὶ τοῖν ἀγαθοῖν ξύγγονε κούροιν
991 Διός, οἳ φλογερὰν αἰθέρ´ ἐν ἄστροις
992 ναίουσι, βροτῶν ἐν ἁλὸς ῥοθίοις
993 τιμὰς σωτῆρας ἔχοντες·
994 χαῖρε, σεβίζω ς´ ἴσα καὶ μάκαρας
995 πλούτου μεγάλης τ´ εὐδαιμονίας.
996 τὰς σὰς δὲ τύχας θεραπεύεσθαι
997 καιρός, ὦ βασίλεια.
998 (ΚΛΥΤΑΙΜΗΣΤΡΑ)
998 ἔκβητ´ ἀπήνης, Τρωιάδες, χειρὸς δ´ ἐμῆς
999 λάβεσθ´, ἵν´ ἔξω τοῦδ´ ὄχου στήσω πόδα.
| [950] Car les enfants de tels hommes sont attachés à Arès; les bellâtres sont l'ornement des choeurs et rien de plus. Il est apparu avec le temps que tu ne savais rien et tu as subi ta peine. Ainsi, qu'un criminel, pour avoir couru en beauté le premier sens du stade, ne s'en aille pas croire qu'il a vaincu la Justice avant d'avoir approché la ligne de but et dépassé la borne finale de la vie.
957 LA CORYPHÉE.
Il a commis des crimes horribles; horrible est le châtiment qu'il vous paie, à toi et à lui. La Justice a une grande puissance.
ORESTE.
Allons, emportez ce corps dans la maison et cachez-le dans l'ombre, serviteurs : quand ma, mère arrivera, je ne veux pas qu'elle voie le cadavre, avant d'être frappée.
(Les serviteurs enlèvent le cadavre. On aperçoit au loin le char de Clytemnestre).
ÉLECTRE. Arrête... Changeons de sujet.
ORESTE.
Qu'y a-t-il ? Est-ce un secours venu de Mycènes ? Que vois-le ?
ÉLECTRE.
Non, c'est ma mère, celle qui m'a conçue.
ORESTE.
Ah! quelle magnificence dans son char et ses vêtements !
ÉLECTRE.
C'est en beauté qu'elle vient se jeter dans nos filets.
ORESTE.
Que faire ? C'est notre mère. Allons-nous l'égorger ?
ÉLECTRE.
Es-tu pris de pitié, à la vue de ta mère ?
ORESTE.
Hélas ! Comment tuer celle qui m'a mis au monde et nourri ?
ÉLECTRE.
Comme elle a fait périr ton père et le mien.
ORESTE.
O Phoibos, quel oracle insensé as-tu rendu...
ÉLECTRE.
Si Apollon est insensé, qui est sage ?
ORESTE.
... en m'ordonnant le meurtre abominable de ma mère !
ÉLECTRE.
A quel mal t'exposes-tu en vengeant ton père ?
ORESTE.
On m'accusera de parricide, et j'étais pur.
ÉLECTRE.
En ne vengeant pas ton père, tu seras impie.
ORESTE.
Je paierai à ma mère le sang versé; je serai châtié.
ÉLECTRE.
Mais qui te punira, si tu ne venges pas ton père ?
ORESTE.
N'est-ce pas un mauvais démon qui m'a parlé sous les traits du dieu ?
ÉLECTRE.
Assis sur le trépied sacré ? Pour moi, je ne le pense pas.
ORESTE.
Je ne pourrai jamais croire que cet oracle est juste.
982 ÉLECTRE.
Prends garde de faiblir et de tomber dans la lâcheté. Va! Tends-lui le même piège qu'elle a tendu à son mari pour le faire périr avec l'aide d'Égisthe.
ORESTE.
J'entre. Terrible est l'entreprise où je m'engage, terrible l'acte que je vais accomplir. Si telle est la volonté des dieux, soit. Mais combien amère et sans douceur est pour moi cette prouesse.
(Il se précipite dans la maison. Clytemnestre, sur un char luxueux, suivie d'esclaves troyennes, fait son entrée).
988 LE CHOEUR
Ah ! Reine du pays d'Argos, fille de Tyndare et soeur des deux vaillants enfants de Zeus qui, au nombre des astres, habitent l'éther enflammé et ont la charge de sauver les mortels dans le tumulte des flots, salut ! je te vénère à l'égal des bienheureux pour ta richesse et ta grande félicité. Mais ta fortune, ménage-la : il en est temps, ô reine.
998 CLYTEMNESTRE.
Descendez de voiture, Troyennes, et prenez-moi la main pour que je mette pied à terre.
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