HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

EURIPIDE, Électre (tragédie complète)

Vers 50-99

  Vers 50-99

[50] ὅστις δέ μ´ εἶναί φησι μῶρον, εἰ λαβὼν
51 νέαν ἐς οἴκους παρθένον μὴ θιγγάνω,
52 γνώμης πονηροῖς κανόσιν ἀναμετρούμενος
53 τὸ σῶφρον ἴστω καὐτὸς αὖ τοιοῦτος ὤν.
54 (ΗΛΕΚΤΡΑ)
54 νὺξ μέλαινα, χρυσέων ἄστρων τροφέ,
55 ἐν ἧι τόδ´ ἄγγος τῶιδ´ ἐφεδρεῦον κάραι
56 φέρουσα πηγὰς ποταμίας μετέρχομαι
59 γόους τ´ ἀφίημ´ αἰθέρ´ ἐς μέγαν πατρί,
57 οὐ δή τι χρείας ἐς τοσόνδ´ ἀφιγμένη
58 ἀλλ´ ὡς ὕβριν δείξωμεν Αἰγίσθου θεοῖς.
60 γὰρ πανώλης Τυνδαρίς, μήτηρ ἐμή,
61 ἐξέβαλέ μ´ οἴκων, χάριτα τιθεμένη πόσει·
62 τεκοῦσα δ´ ἄλλους παῖδας Αἰγίσθωι πάρα
63 πάρεργ´ Ὀρέστην κἀμὲ ποιεῖται δόμων.
64 (ΑΥΤΟΥΡΓΟΣ) τί γὰρ τάδ´, δύστην´, ἐμὴν μοχθεῖς χάριν
65 πόνους ἔχουσα, πρόσθεν εὖ τεθραμμένη,
66 καὶ ταῦτ´ ἐμοῦ λέγοντος οὐκ ἀφίστασαι;
67 (ΗΛΕΚΤΡΑ) ἐγώ ς´ ἴσον θεοῖσιν ἡγοῦμαι φίλον·
68 ἐν τοῖς ἐμοῖς γὰρ οὐκ ἐνύβρισας κακοῖς.
69 μεγάλη δὲ θνητοῖς μοῖρα συμφορᾶς κακῆς
70 ἰατρὸν εὑρεῖν, ὡς ἐγὼ σὲ λαμβάνω.
71 δεῖ δή με κἀκέλευστον εἰς ὅσον σθένω
72 μόχθου ´πικουφίζουσαν, ὡς ῥᾶιον φέρηις,
73 συνεκκομίζειν σοι πόνους. ἅλις δ´ ἔχεις
74 τἄξωθεν ἔργα· τἀν δόμοις δ´ ἡμᾶς χρεὼν
75 ἐξευτρεπίζειν. εἰσιόντι δ´ ἐργάτηι
76 θύραθεν ἡδὺ τἄνδον εὑρίσκειν καλῶς.
77 (ΑΥΤΟΥΡΓΟΣ) εἴ τοι δοκεῖ σοι, στεῖχε· καὶ γὰρ οὐ πρόσω
78 πηγαὶ μελάθρων τῶνδ´. ἐγὼ δ´ ἅμ´ ἡμέραι
79 βοῦς εἰς ἀρούρας ἐσβαλὼν σπερῶ γύας.
80 ἀργὸς γὰρ οὐδεὶς θεοὺς ἔχων ἀνὰ στόμα
81 βίον δύναιτ´ ἂν ξυλλέγειν ἄνευ πόνου.
82 (ΟΡΕΣΤΗΣ)
82 Πυλάδη, σὲ γὰρ δὴ πρῶτον ἀνθρώπων ἐγὼ
83 πιστὸν νομίζω καὶ φίλον ξένον τ´ ἐμοί·
84 μόνος δ´ Ὀρέστην τόνδ´ ἐθαύμαζες φίλων,
85 πράσσονθ´ πράσσω δείν´ ὑπ´ Αἰγίσθου παθών,
86 ὅς μου κατέκτα πατέρα χἠ πανώλεθρος
87 μήτηρ. ἀφῖγμαι δ´ ἐκ θεοῦ μυστηρίων
88 Ἀργεῖον οὖδας οὐδενὸς ξυνειδότος,
89 φόνον φονεῦσι πατρὸς ἀλλάξων ἐμοῦ.
90 νυκτὸς δὲ τῆσδε πρὸς τάφον μολὼν πατρὸς
91 δάκρυά τ´ ἔδωκα καὶ κόμης ἀπηρξάμην
92 πυρᾶι τ´ ἐπέσφαξ´ αἶμα μηλείου φόνου,
93 λαθὼν τυράννους οἳ κρατοῦσι τῆσδε γῆς.
94 καὶ τειχέων μὲν ἐντὸς οὐ βαίνω πόδα,
95 δυοῖν δ´ ἅμιλλαν ξυντιθεὶς ἀφικόμην
96 πρὸς τέρμονας γῆς τῆσδ´, ἵν´ ἐκβάλω πόδα
97 ἄλλην ἐπ´ αἶαν εἴ μέ τις γνοίη σκοπῶν,
98 ζητῶν τ´ ἀδελφήν (φασὶ γάρ νιν ἐν γάμοις
99 ζευχθεῖσαν οἰκεῖν οὐδὲ παρθένον μένειν),
[50] Si quelqu'un prétend que je suis un fou, ayant reçu dans ma maison une jeune vierge, de ne pas la toucher, ses sentiments sont de méchantes règles pour mesurer la vertu, qu'il le sache; c'est lui au contraire qui est un fou. (Électre sort de la chaumière. Elle est misérablement vêtue. Elle porte une amphore sur la tête). 54 ÉLECTRE. O nuit noire, nourricière des astres d'or, dans ton ombre, portant cette urne posée sur ma tête, je m'en vais puiser l'eau aux sources du fleuve. Non pas que j'en sois réduite à ce degré de misère, mais je veux montrer aux dieux l'outrage de l'orgueilleux Égisthe, et crier dans l'éther immense mes plaintes à mon père. Car la maudite Tyndaride, ma mère, m'a chassée du palais pour plaire à son mari. Depuis qu'elle a eu d'autres enfants d'Égisthe, elle nous tient, Oreste et moi, comme des rebuts, à l'écart du palais. LE LABOUREUR. Pourquoi, infortunée, te livres-tu, pour moi, à ces durs travaux, toi qui as passé ton enfance dans l'opulence ? Pourquoi, puisque je t'en prie, ne laisses-tu pas tout cela ? 67 ÉLECTRE. Je mets au rang des dieux un ami tel que toi, car dans mes malheurs tu ne m'as pas outragée et c'est pour les mortels une grande faveur du destin que de trouver dans l'adversité un médecin comme celui que je rencontre en toi. Je dois donc, même sans que tu me l'ordonnes, dans la mesure de mes forces, alléger ton labeur, t'aider à en porter le poids et partager ta peine. Tu as assez à faire au dehors. C'est à moi de vaquer aux travaux de la mai-son. Quand rentre le travailleur, de la porte, il aime à trouver son intérieur en ordre. 77 LE LABOUREUR. Eh bien, si bon te semble, va. D'ailleurs les sources ne sont pas loin de notre maison. Pour moi, au lever du jour, j'irai mener mes bœufs aux champs, puis ensemencer les sillons. Car jamais le paresseux, eût-il à la bouche le nom des dieux, ne pourrait gagner sa vie sans travailler. (Électre et le laboureur sortent. Entrent Oreste et Pylade. Ils ont laissé leurs serviteurs sur la route). 82 ORESTE. Pylade — car c'est bien toi que, de tous les hommes, je considère comme le plus fidèle de mes amis et de mes hôtes —, tu es le seul de mes amis qui m'aies gardé de l'affection, à moi Oreste, malgré le sort cruel que m'a fait subir Égisthe, qui a tué mon père avec l'aide de ma mère maudite. Je suis arrivé, envoyé par l'oracle du dieu, sur le sol argien, à l'insu de tous, pour rendre meurtre pour meurtre aux assassins de mon père. Cette nuit, je suis allé au tombeau de mon père, j'y ai versé des larmes et offert les prémices de ma chevelure, sur le bûcher j'ai fait couler le sang d'une brebis égorgée, sans être vu des tyrans qui règnent sur ce pays. Je ne porte point mes pas à l'intérieur des remparts, mais je me suis proposé deux buts à la fois en m'arrêtant aux frontières de ce pays : m'échapper en me jetant sur un autre territoire si un des espions me reconnaît, et chercher ma soeur. On dit que mariée, elle habite avec son époux et qu'elle n'est plus la vierge qu'on gardait au palais.


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Dernière mise à jour : 15/10/2009