HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

EURIPIDE, Électre (tragédie complète)

Vers 1-49

  Vers 1-49

[0] ΗΛΕΚΤΡΑ.
(ΑΥΤΟΥΡΓΟΣ)
1 γῆς παλαιὸν Ἄργος, Ἰνάχου ῥοαί,
2 ὅθεν ποτ´ ἄρας ναυσὶ χιλίαις Ἄρη
3 ἐς γῆν ἔπλευσε Τρωιάδ´ Ἀγαμέμνων ἄναξ.
4 κτείνας δὲ τὸν κρατοῦντ´ ἐν Ἰλιάδι χθονὶ
5 Πρίαμον ἑλών τε Δαρδάνου κλεινὴν πόλιν
6 ἀφίκετ´ ἐς τόδ´ Ἄργος, ὑψηλῶν δ´ ἐπὶ
7 ναῶν ἔθηκε σκῦλα πλεῖστα βαρβάρων.
8 κἀκεῖ μὲν εὐτύχησεν· ἐν δὲ δώμασιν
9 θνήισκει γυναικὸς πρὸς Κλυταιμήστρας δόλωι
10 καὶ τοῦ Θυέστου παιδὸς Αἰγίσθου χερί.
11 χὠ μὲν παλαιὰ σκῆπτρα Ταντάλου λιπὼν
12 ὄλωλεν, Αἴγισθος δὲ βασιλεύει χθονός,
13 ἄλοχον ἐκείνου Τυνδαρίδα κόρην ἔχων.
14 οὓς δ´ ἐν δόμοισιν ἔλιφ´ ὅτ´ ἐς Τροίαν ἔπλει,
15 ἄρσενά τ´ Ὀρέστην θῆλύ τ´ Ἠλέκτρας θάλος,
16 τὸν μὲν πατρὸς γεραιὸς ἐκκλέπτει τροφεὺς
17 μέλλοντ´ Ὀρέστην χερὸς ὕπ´ Αἰγίσθου θανεῖν
18 Στροφίωι τ´ ἔδωκε Φωκέων ἐς γῆν τρέφειν·
19 δ´ ἐν δόμοις ἔμεινεν Ἠλέκτρα πατρός,
20 ταύτην ἐπειδὴ θαλερὸς εἶχ´ ἥβης χρόνος
21 μνηστῆρες ἤιτουν Ἑλλάδος πρῶτοι χθονός.
22 δείσας δὲ μή τωι παῖδ´ ἀριστέων τέκοι
23 Ἀγαμέμνονος ποινάτορ´, εἶχεν ἐν δόμοις
24 Αἴγισθος οὐδ´ ἥρμοζε νυμφίωι τινί.
25 ἐπεὶ δὲ καὶ τοῦτ´ ἦν φόβου πολλοῦ πλέων,
26 μή τωι λαθραίως τέκνα γενναίωι τέκοι,
27 κτανεῖν σφε βουλεύσαντος ὠμόφρων ὅμως
28 μήτηρ νιν ἐξέσωσεν Αἰγίσθου χερός.
29 ἐς μὲν γὰρ ἄνδρα σκῆψιν εἶχ´ ὀλωλότα,
30 παίδων δ´ ἔδεισε μὴ φθονηθείη φόνωι.
31 ἐκ τῶνδε δὴ τοιόνδ´ ἐμηχανήσατο
32 Αἴγισθος· ὃς μὲν γῆς ἀπηλλάχθη φυγὰς
33 Ἀγαμέμνονος παῖς, χρυσὸν εἶφ´ ὃς ἂν κτάνηι,
34 ἡμῖν δὲ δὴ δίδωσιν Ἠλέκτραν ἔχειν
35 δάμαρτα, πατέρων μὲν Μυκηναίων ἄπο
36 γεγῶσιν (οὐ δὴ τοῦτό γ´ ἐξελέγχομαι·
37 λαμπροὶ γὰρ ἐς γένος γε, χρημάτων δὲ δὴ
38 πένητες, ἔνθεν ηὑγένει´ ἀπόλλυται),
39 ὡς ἀσθενεῖ δοὺς ἀσθενῆ λάβοι φόβον.
40 εἰ γάρ νιν ἔσχεν ἀξίωμ´ ἔχων ἀνήρ,
41 εὕδοντ´ ἂν ἐξήγειρε τὸν Ἀγαμέμνονος
42 φόνον δίκη τ´ ἂν ἦλθεν Αἰγίσθωι τότε.
43 ἣν οὔποθ´ ἁνὴρ ὅδε (σύνοιδέ μοι Κύπρις)
44 ἤισχυν´ ἐν εὐνῆι· παρθένος δ´ ἔτ´ ἐστὶ δή.
45 αἰσχύνομαι γὰρ ὀλβίων ἀνδρῶν τέκνα
46 λαβὼν ὑβρίζειν, οὐ κατάξιος γεγώς.
47 στένω δὲ τὸν λόγοισι κηδεύοντ´ ἐμοὶ
48 ἄθλιον Ὀρέστην, εἴ ποτ´ εἰς Ἄργος μολὼν
49 γάμους ἀδελφῆς δυστυχεῖς ἐσόψεται.
[0] ÉLECTRE. En pleine montagne, à la frontière de l'Argolide, non loin de la source du fleuve Inachos. La chaumière d'un paysan pauvre. Le jour va se lever. LE LABOUREUR. O terre antique d'Argos, eaux de l'Inachos ! C'est d'ici que jadis, emmenant Arès sur mille vaisseaux, le roi Agamemnon fit voile vers la terre troyenne. Il y tua le souverain du pays d'Ilion, Priam, et prit l'illustre cité de Dardanos, puis il revint ici, à Argos, et suspendit aux temples élevés les dépouilles innombrables des Barbares. Là-bas, il avait été favorisé de la Fortune : mais dans son palais, il trouva la mort; sa femme Clytemnestre ourdit la ruse et le fils de Thyeste, Égisthe, le frappa de sa main. Abandonnant le sceptre antique de Tantale, il périt. 12 Égisthe est roi du pays et possède l'épouse du héros, la fille de Tyndare. Agamemnon laissait dans son palais, en s'embarquant pour Troie, un enfant mâle, Oreste, et une fille, Électre, un jeune rameau déjà. Ce fils, un vieillard qui jadis avait élevé leur père le déroba à la mort qu'allait lui donner la main d'Égisthe et il le confia à Strophios pour l'élever sur la terre des Phocidiens. 19 Elle, Électre, resta dans la maison de son père. Quand elle fut arrivée à l'âge florissant de la jeunesse, des prétendants la demandèrent en mariage. C'étaient les premiers de la terre de Grèce. Craignant qu'elle ne donnât à l'un de ces princes un fils, vengeur d'Agamemnon, Égisthe la gardait dans le palais et ne l'unissait pas à un époux. Il n'en continuait pas moins à vivre dans la terreur : n'allait-elle pas en secret donner des enfants à quelque noble ? Il voulut la tuer. Mais toute cruelle qu'elle soit, sa mère la sauva des mains d'Égisthe. Car pour faire périr son mari, elle avait un prétexte, mais elle craignait de s'attirer la haine par le meurtre de ses enfants. Alors, voici ce que machina Égisthe : le fils d'Agamemnon était chassé de sa patrie, exilé; il promit de l'or à qui le tuerait. Et c'est à moi qu'il a donné Électre pour femme. Je suis, il est vrai, issu d'ancêtres mycéniens : sur ce point on ne peut me faire de reproches, car j'ai au moins l'éclat de la naissance. Mais je suis pauvre de biens et voilà qui tue la noblesse! La donner à un homme faible, c'était affaiblir sa crainte. Un homme de haut rang, qui l'eût eue pour femme, aurait réveillé de son sommeil le meurtre d'Agamemnon et la Justice aurait alors puni Égisthe. Mais jamais moi, son mari — j'en atteste Cypris — je n'ai souillé sa couche : elle est encore vierge. Oui, je rougirais, ayant la fille d'opulents seigneurs, de l'outrager alors que je suis indigne d'elle de par ma naissance. Je pleure aussi celui que l'on dit mon beau-frère, le malheureux Oreste, en pensant qu'un jour il peut revenir dans Argos et voir l'union infortunée de sa soeur.


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site de Philippe Remacle |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 15/10/2009