HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

EURIPIDE, Électre (tragédie complète)

Vers 800-849

  Vers 800-849

[800] οἱ μὲν σφαγεῖον ἔφερον, οἱ δ´ ἦιρον κανᾶ,
801 ἄλλοι δὲ πῦρ ἀνῆπτον ἀμφί τ´ ἐσχάραις
802 λέβητας ὤρθουν· πᾶσα δ´ ἐκτύπει στέγη.
803 λαβὼν δὲ προχύτας μητρὸς εὐνέτης σέθεν
804 ἔβαλλε βωμούς, τοιάδ´ ἐννέπων ἔπη·
805 Νύμφαι πετραῖαι, πολλάκις με βουθυτεῖν
806 καὶ τὴν κατ´ οἴκους Τυνδαρίδα δάμαρτ´ ἐμὴν
807 πράσσοντας ὡς νῦν, τοὺς δ´ ἐμοὺς ἐχθροὺς κακῶς
808 λέγων Ὀρέστην καὶ σέ. δεσπότης δ´ ἐμὸς
809 τἀναντί´ ηὔχετ´, οὐ γεγωνίσκων λόγους,
810 λαβεῖν πατρῶια δώματ´. ἐκ κανοῦ δ´ ἑλὼν
811 Αἴγισθος ὀρθὴν σφαγίδα, μοσχείαν τρίχα
812 τεμὼν ἐφ´ ἁγνὸν πῦρ ἔθηκε δεξιᾶι,
813 κἄσφαξ´ ἐπ´ ὤμων μόσχον ὡς ἦραν χεροῖν
814 δμῶες, λέγει δὲ σῶι κασιγνήτωι τάδε·
815 Ἓν τῶν καλῶν κομποῦσι τοῖσι Θεσσαλοῖς
816 εἶναι τόδ´, ὅστις ταῦρον ἀρταμεῖ καλῶς
817 ἵππους τ´ ὀχμάζει· λαβὲ σίδηρον, ξένε,
818 δεῖξόν τε φήμην ἔτυμον ἀμφὶ Θεσσαλῶν.
819 δ´ εὐκρότητον Δωρίδ´ ἁρπάσας χεροῖν,
820 ῥίψας ἀπ´ ὤμων εὐπρεπῆ πορπάματα,
821 Πυλάδην μὲν εἵλετ´ ἐν πόνοις ὑπηρέτην,
822 δμῶας δ´ ἀπωθεῖ· καὶ λαβὼν μόσχου πόδα
823 λευκὰς ἐγύμνου σάρκας ἐκτείνων χέρα·
824 θᾶσσον δὲ βύρσαν ἐξέδειρεν δρομεὺς
825 δισσοὺς διαύλους ἱππίους διήνυσεν,
826 κἀνεῖτο λαγόνας. ἱερὰ δ´ ἐς χεῖρας λαβὼν
827 Αἴγισθος ἤθρει. καὶ λοβὸς μὲν οὐ προσῆν
828 σπλάγχνοις, πύλαι δὲ καὶ δοχαὶ χολῆς πέλας
829 κακὰς ἔφαινον τῶι σκοποῦντι προσβολάς.
830 χὠ μὲν σκυθράζει, δεσπότης δ´ ἀνιστορεῖ·
831 Τί χρῆμ´ ἀθυμεῖς; ξέν´, ὀρρωδῶ τινα
832 δόλον θυραῖον. ἔστι δ´ ἔχθιστος βροτῶν
833 Ἀγαμέμνονος παῖς πολέμιός τ´ ἐμοῖς δόμοις.
834 δ´ εἶπε· Φυγάδος δῆτα δειμαίνεις δόλον,
835 πόλεως ἀνάσσων; οὐχ, ὅπως παστήρια
836 θοινασόμεσθα, Φθιάδ´ ἀντὶ Δωρικῆς
837 οἴσει τις ἡμῖν κοπίδ´ ἀναρρῆξαι χέλυν;
838 λαβὼν δὲ κόπτει. σπλάγχνα δ´ Αἴγισθος λαβὼν
839 ἤθρει διαιρῶν. τοῦ δὲ νεύοντος κάτω
840 ὄνυχας ἔπ´ ἄκρους στὰς κασίγνητος σέθεν
841 ἐς σφονδύλους ἔπαισε, νωτιαῖα δὲ
842 ἔρρηξεν ἄρθρα· πᾶν δὲ σῶμ´ ἄνω κάτω
843 ἤσπαιρεν ἠλέλιζε δυσθνήισκων φόνωι.
844 δμῶες δ´ ἰδόντες εὐθὺς ἦιξαν ἐς δόρυ,
845 πολλοὶ μάχεσθαι πρὸς δύ´· ἀνδρείας δ´ ὕπο
846 ἔστησαν ἀντίπρωιρα σείοντες βέλη
847 Πυλάδης Ὀρέστης τ´. εἶπε δ´· Οὐχὶ δυσμενὴς
848 ἥκω πόλει τῆιδ´ οὐδ´ ἐμοῖς ὀπάοσιν,
849 φονέα δὲ πατρὸς ἀντετιμωρησάμην
[800] Les uns apportaient le vase pour recueillir le sang, les autres levaient les corbeilles; d'autres allumaient le feu et, autour du foyer, rangeaient les marmites; tout le toit retentissait. Prenant des grains d'orge, l'amant de ta mère les répand sur l'autel en prononçant ces mots : « Nymphes des rochers, puissions-nous vous offrir souvent des sacrifices, moi et l'épouse qui vit à mon foyer, la fille de Tyndare, et connaître le bonheur comme en ce jour, et mes ennemis le malheur! » Il désignait Oreste et toi. Mon maître faisait des voeux contraires, mais à voix basse, et demandait de recouvrer le palais paternel. Dans une corbeille, Égisthe prend un couteau droit, coupe une touffe de poils du jeune taureau, sur le feu sacré la place de la main droite, frappe le veau que les serviteurs ont soulevé sur leurs épaules. Il dit à ton frère : 815 « Entre les mérites des Thessaliens, on vante celui qu'ils ont de bien dépecer un taureau et de dresser les chevaux. Prends ce fer, étranger, et montre que la réputation des Thessaliens est méritée. » Oreste saisit de ses deux mains le couteau dorien bien trempé. Il dégrafe son élégant manteau et le rejette de ses épaules. Il choisit Pylade pour l'aider dans ces opérations; il écarte les serviteurs; il saisit le veau par la patte, met à nu les chairs blanches en étendant le bras. Il lui faut moins de temps pour écorcher la bête qu'à un coureur à cheval pour achever le double diaule; puis il ouvre les flancs. 826 Égisthe prend en ses mains les parties sacrées et les examine. Un lobe du foie manquait; les vaisseaux et près d'eux la vésicule biliaire annonçaient, à son examen, de funestes destins. Égisthe s'assombrit. Mon maître lui demande : « Pourquoi ce découragement ? » — « O étranger, je redoute une ruse du dehors. Il y a un homme qui me hait plus que tout au monde, le fils d'Agamemnon, l'ennemi de ma maison. » 834 Mais Oreste répond : « Quoi! tu crains la ruse d'un exilé, toi qui règnes sur une cité! Non! Pour que nous nous régalions de la fressure, qu'on apporte, au lieu de la lame dorienne, un coutelas de Phthia : je briserai le sternum. » Il saisit le couteau et coupe. Égisthe prend les viscères, les examine en les triant. Il se penche en avant. Ton frère se dresse sur la pointe des pieds. Il le frappe aux vertèbres et lui fracasse le dos. 842 Tout son corps, de haut en bas, s'agite en convulsions. Il pousse un grand cri et se tord dans les affres de la mort. A cette vue, les serviteurs se précipitent sur leurs lances pour lutter en nombre contre deux. Avec courage, Pylade et Oreste se dressent, font face en pointant leur épée. 847 Oreste dit : « Je ne viens pas ici en ennemi de la cité ni de mes gens. Je me suis vengé du meurtrier de mon père.


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Dernière mise à jour : 15/10/2009