HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

EURIPIDE, Électre (tragédie complète)

Vers 750-799

  Vers 750-799

[750] δέσποιν´, ἄμειψον δώματ´, Ἠλέκτρα, τάδε.
751 (ΗΛΕΚΤΡΑ) φίλαι, τί χρῆμα; πῶς ἀγῶνος ἥκομεν;
752 (ΧΟΡΟΣ) οὐκ οἶδα πλὴν ἕν· φόνιον οἰμωγὴν κλύω.
753 (ΗΛΕΚΤΡΑ) ἤκουσα κἀγώ, τηλόθεν μὲν ἀλλ´ ὅμως.
754 (ΧΟΡΟΣ) μακρὰν γὰρ ἕρπει γῆρυς, ἐμφανής γε μήν.
755 (ΗΛΕΚΤΡΑ) Ἀργεῖος στεναγμὸς φίλων ἐμῶν;
756 (ΧΟΡΟΣ) οὐκ οἶδα· πᾶν γὰρ μείγνυται μέλος βοῆς.
757 (ΗΛΕΚΤΡΑ) σφαγὴν ἀυτεῖς τῆιδέ μοι· τί μέλλομεν;
758 (ΧΟΡΟΣ) ἔπισχε, τρανῶς ὡς μάθηις τύχας σέθεν.
759 (ΗΛΕΚΤΡΑ) οὐκ ἔστι· νικώμεσθα· ποῦ γὰρ ἄγγελοι;
760 (ΧΟΡΟΣ) ἥξουσιν· οὔτοι βασιλέα φαῦλον κτανεῖν.
761 (ΑΓΓΕΛΟΣ)
761 καλλίνικοι παρθένοι Μυκηνίδες,
762 νικῶντ´ Ὀρέστην πᾶσιν ἀγγέλλω φίλοις,
763 Ἀγαμέμνονος δὲ φονέα κείμενον πέδωι
764 Αἴγισθον· ἀλλὰ θεοῖσιν εὔχεσθαι χρεών.
765 (ΗΛΕΚΤΡΑ) τίς δ´ εἶ σύ; πῶς μοι πιστὰ σημαίνεις τάδε;
766 (ΑΓΓΕΛΟΣ) οὐκ οἶσθ´ ἀδελφοῦ μ´ εἰσορῶσα πρόσπολον;
767 (ΗΛΕΚΤΡΑ) φίλτατ´, ἔκ τοι δείματος δυσγνωσίαν
768 εἶχον προσώπου· νῦν δὲ γιγνώσκω σε δή.
769 τί φήις; τέθνηκε πατρὸς ἐμοῦ στυγνὸς φονεύς;
770 (ΑΓΓΕΛΟΣ) τέθνηκε· δίς σοι ταὔθ´, γοῦν βούληι, λέγω.
771 (ΗΛΕΚΤΡΑ) θεοί, Δίκη τε πάνθ´ ὁρῶς´, ἦλθές ποτε.
772 ποίωι τρόπωι δὲ καὶ τίνι ῥυθμῶι φόνου
773 κτείνει Θυέστου παῖδα; βούλομαι μαθεῖν.
774 (ΑΓΓΕΛΟΣ) ἐπεὶ μελάθρων τῶνδ´ ἀπήραμεν πόδα,
775 ἐσβάντες ἦιμεν δίκροτον εἰς ἁμαξιτὸν
776 ἔνθ´ ἦν καινὸς τῶν Μυκηναίων· ἄναξ.
777 κυρεῖ δὲ κήποις ἐν καταρρύτοις βεβώς,
778 δρέπων τερείνης μυρσίνης κάραι πλόκους·
779 ἰδὼν δ´ ἀυτεῖ· Χαίρετ´, ξένοι· τίνες
780 πόθεν πορεύεσθ´ ἔστε τ´ ἐκ ποίας χθονός;
781 δ´ εἶπ´ Ὀρέστης· Θεσσαλοί· πρὸς δ´ Ἀλφεὸν
782 θύσοντες ἐρχόμεσθ´ Ὀλυμπίωι Διί.
783 κλύων δὲ ταῦτ´ Αἴγισθος ἐννέπει τάδε·
784 Νῦν μὲν παρ´ ἡμῖν χρὴ συνεστίους ὁμοῦ
785 θοίνης γενέσθαι· τυγχάνω δὲ βουθυτῶν
786 Νύμφαις· ἑῶιοι δ´ ἐξαναστάντες λέχους
787 ἐς ταὐτὸν ἥξετ´. ἀλλ´ ἴωμεν ἐς δόμους
788 καὶ ταῦθ´ ἅμ´ ἠγόρευε καὶ χερὸς λαβὼν
789 παρῆγεν ἡμᾶςοὐδ´ ἀπαρνεῖσθαι χρεών.
790 ἐπεὶ δ´ ἐν οἴκοις ἦμεν, ἐννέπει τάδε·
791 λούτρ´ ὡς τάχιστα τοῖς ξένοις τις αἰρέτω,
792 ὡς ἀμφὶ βωμὸν στῶσι χερνίβων πέλας.
793 ἀλλ´ εἶπ´ Ὀρέστης· Ἀρτίως ἡγνίσμεθα
794 λουτροῖσι καθαροῖς ποταμίων ῥείθρων ἄπο.
795 εἰ δὲ ξένους ἀστοῖσι συνθύειν χρεών,
796 Αἴγισθ´, ἕτοιμοι κοὐκ ἀπαρνούμεσθ´, ἄναξ.
797 τοῦτον μὲν οὖν μεθεῖσαν ἐκ μέσου λόγον·
798 λόγχας δὲ θέντες δεσπότου φρουρήματα
799 δμῶες πρὸς ἔργον πάντες ἵεσαν χέρας·
[750] Maîtresse, sors de ta maison, Électre. (Réapparaît Électre). ÉLECTRE. Amies, qu'y a-t-il ? Où en sommes-nous du combat? LA CORYPHÉE. Je ne sais rien, sinon que j'entends le cri de la mort. ÉLECTRE. J'ai entendu, moi aussi; c'est au loin, mais j'entends. LA CORYPHÉE. Oui, la voix arrive de loin, mais elle est bien distincte. ÉLECTRE. Est-ce un Argien qui gémit, ou un de ceux que j'aime ? LA CORYPHÉE. Je ne sais. Tout se mêle en un concert de cris. ÉLECTRE. Je dois me tuer : c'est là ce que tu me cries. Pourquoi tarder ? Elle lève son glaive. LA CORYPHÉE. Arrête. Assure-toi de tes destinées. ÉLECTRE. Non; nous sommes vaincus. Car où sont les messagers ? LA CORYPHÉE. Il en viendra. Ce n'est pas chose facile que de tuer un roi! (Arrive un messager). 761 LE MESSAGER. Victoire! O vierges de Mycènes, Oreste est vainqueur : je l'annonce à tous ses amis. L'assassin d'Agamemnon, Égisthe, gît à terre. Allons, il faut rendre grâce aux dieux. ÉLECTRE. Qui es-tu, toi ? Pourquoi tes nouvelles seraient-elles vraies ? LE MESSAGER. Ne sais-tu pas que je suis un serviteur de ton frère ? Tu l'as bien vu. ÉLECTRE. O très cher ami, la frayeur m'empêchait de reconnaître tes traits. Mais maintenant je me les rappelle bien. Que dis-tu ? Il est mort, l'odieux assassin de mon père ? LE MESSAGER. Il est mort; je te le répète une seconde fois, puisque tu le désires. ÉLECTRE. O dieux! Justice, qui vois tout, tu es enfin venue! Mais de quelle façon, par quels moyens a-t-il tué le fils de Thyeste ? Je veux le savoir. 774 LE MESSAGER. Quand nous eûmes porté nos pas hors de ta demeure, nous allâmes, sur la route que les chariots sillonnent de deux ornières, jusqu'à l'endroit où se trouvait l'illustre roi de Mycènes. Il était dans ses jardins bien irrigués. Tout en se promenant il cueillait du myrte tendre pour en tresser une couronne. En nous voyant, il crie : « Salut, étrangers! Qui êtes-vous ? D'où venez-vous ? Quelle est votre patrie ? » Oreste répond : « La Thessalie. Nous allons sur les rives de l'Alphée sacrifier à Zeus Olympien. » A ces mots, Égisthe s'écrie : « Aujourd'hui, il faut vous arrêter chez moi, à mon foyer, et prendre place au festin : je sacrifie aux Nymphes un taureau. En vous levant dès l'aurore, vous ne perdrez pas de temps... Allons, entrons dans la maison — et tout en disant ces mots, il nous prenait la main et nous emmenait —, vous ne pouvez pas refuser. » Quand nous fûmes chez lui, il dit : « Qu'on apporte au plus vite des bains à mes hôtes, pour qu'ils puissent se tenir devant l'autel, près des eaux lustrales. » 793 Mais Oreste : « Nous venons de nous purifier en nous baignant dans les courants limpides du fleuve. Si des étrangers ont le droit de sacrifier avec les citoyens, Égisthe, nous sommes prêts, nous ne refusons pas, roi. » Ils abandonnèrent donc ce sujet d'entretien. Les serviteurs déposent leurs lances, sauvegarde du maître, et tous mettent la main à l'ouvrage.


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Dernière mise à jour : 15/10/2009