HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

EURIPIDE, Les Bacchantes (tragédie complète)

Vers 1100-1149

  Vers 1100-1149

[1100] Πενθέως, στόχον δύστηνον, ἀλλ´ οὐκ ἤνυτον.
1101 κρεῖσσον γὰρ ὕψος τῆς προθυμίας ἔχων
1102 καθῆσθ´ τλήμων, ἀπορίαι λελημμένος.
1103 τέλος δὲ δρυΐνοις συντριαινοῦσαι κλάδοις
1104 ῥίζας ἀνεσπάρασσον ἀσιδήροις μοχλοῖς.
1105 ἐπεὶ δὲ μόχθων τέρματ´ οὐκ ἐξήνυτον,
1106 ἔλεξ´ Ἀγαυή· Φέρε, περιστᾶσαι κύκλωι
1107 πτόρθου λάβεσθε, μαινάδες, τὸν ἀμβάτην
1108 θῆρ´ ὡς ἕλωμεν μηδ´ ἀπαγγείληι θεοῦ
1109 χοροὺς κρυφαίους. αἱ δὲ μυρίαν χέρα
1110 προσέθεσαν ἐλάτηι κἀξανέσπασαν χθονός.
1111 ὑψοῦ δὲ θάσσων ὑψόθεν χαμαιριφὴς
1112 πίπτει πρὸς οὖδας μυρίοις οἰμώγμασιν
1113 Πενθεύς· κακοῦ γὰρ ἐγγὺς ὢν ἐμάνθανεν.
1114 πρώτη δὲ μήτηρ ἦρξεν ἱερέα φόνου
1115 καὶ προσπίτνει νιν· δὲ μίτραν κόμης ἄπο
1116 ἔρριψεν, ὥς νιν γνωρίσασα μὴ κτάνοι
1117 τλήμων Ἀγαυή, καὶ λέγει παρήιδος
1118 ψαύων· Ἐγώ τοι, μῆτερ, εἰμί, παῖς σέθεν
1119 Πενθεύς, ὃν ἔτεκες ἐν δόμοις Ἐχίονος·
1120 οἴκτιρε δ´ μῆτέρ με μηδὲ ταῖς ἐμαῖς
1121 ἁμαρτίαισι παῖδα σὸν κατακτάνηις.
1122 δ´ ἀφρὸν ἐξιεῖσα καὶ διαστρόφους
1123 κόρας ἑλίσσους´, οὐ φρονοῦς´ χρὴ φρονεῖν,
1124 ἐκ Βακχίου κατείχετ´, οὐδ´ ἔπειθέ νιν.
1125 λαβοῦσα δ´ ὠλέναις´ ἀριστερὰν χέρα,
1126 πλευροῖσιν ἀντιβᾶσα τοῦ δυσδαίμονος
1127 ἀπεσπάραξεν ὦμον, οὐχ ὑπὸ σθένους
1128 ἀλλ´ θεὸς εὐμάρειαν ἐπεδίδου χεροῖν.
1129 Ἰνὼ δὲ τἀπὶ θάτερ´ ἐξηργάζετο
1130 ῥηγνῦσα σάρκας, Αὐτονόη τ´ ὄχλος τε πᾶς
1131 ἐπεῖχε βακχῶν· ἦν δὲ πᾶς´ ὁμοῦ βοή,
1132 μὲν στενάζων ὅσον ἐτύγχαν´ ἐμπνέων,
1133 αἱ δ´ ὠλόλυζον. ἔφερε δ´ μὲν ὠλένην,
1134 δ´ ἴχνος αὐταῖς ἀρβύλαις, γυμνοῦντο δὲ
1135 πλευραὶ σπαραγμοῖς, πᾶσα δ´ ἡιματωμένη
1136 χεῖρας διεσφαίριζε σάρκα Πενθέως.
1137 κεῖται δὲ χωρὶς σῶμα, τὸ μὲν ὑπὸ στύφλοις
1138 πέτραις, τὸ δ´ ὕλης ἐν βαθυξύλωι φόβηι,
1139 οὐ ῥάιδιον ζήτημα· κρᾶτα δ´ ἄθλιον,
1140 ὅπερ λαβοῦσα τυγχάνει μήτηρ χεροῖν,
1141 πήξας´ ἐπ´ ἄκρον θύρσον ὡς ὀρεστέρου
1142 φέρει λέοντος διὰ Κιθαιρῶνος μέσου,
1143 λιποῦς´ ἀδελφὰς ἐν χοροῖσι μαινάδων.
1144 χωρεῖ δὲ θήραι δυσπότμωι γαυρουμένη
1145 τειχέων ἔσω τῶνδ´, ἀνακαλοῦσα Βάκχιον
1146 τὸν ξυγκύναγον, τὸν ξυνεργάτην ἄγρας,
1147 τὸν καλλίνικον, ὧι δάκρυα νικηφορεῖ.
1148 ἐγὼ μὲν οὖν τῆιδ´ ἐκποδὼν τῆι ξυμφορᾶι
1149 ἄπειμ´, Ἀγαυὴν πρὶν μολεῖν πρὸς δώματα.
[1100] prenant pour but l'infortuné Penthée. Mais elles n'arrivent à rien : il est trop haut pour qu'elles l'atteignent, malgré leur acharnement. Le malheureux reste immobile, désemparé, abandonné. A la fin, comme fait la foudre, elles brisent des branches de chêne et s'en servent, pour essayer de déraciner l'arbre, comme de leviers qui ne sont pas de fer. Peines perdues : elles n'en viennent pas à bout. Alors Agavé leur dit « Allons! tenez-vous en cercle autour du tronc, saisissez-le, Ménades, prenons ce cavalier sauvage, pour qu'il ne révèle pas les mystères divins de nos choeurs. » Elles attachent mille mains au sapin et l'arrachent du sol. De la hauteur où il est posté, Penthée est précipité à terre, il tombe sur le sol avec des cris plaintifs. Il se rend compte que son malheur est proche. La première, sa mère commence le sacrifice sanglant et se jette sur lui. Lui, il arrache de sa chevelure sa mitre pour qu'en le reconnaissant la malheureuse Agavé ne le tue pas, et il lui dit en lui touchant la joue : « C'est moi, mère, je suis ton fils, Penthée, que tu as mis au monde dans la maison d'Échion. Aie pitié de moi, mère; oui, c'est moi qui suis coupable, mais ne tue pas ton fils. » Elle, l'écume à la bouche et roulant des yeux hagards, n'a pas les sentiments qu'elle doit : elle est possédée du dieu, elle n'écoute pas son enfant. Elle prend son bras gauche dans ses mains et, un pied sur le flanc de l'infortuné, elle le lui arrache de l'épaule, non par sa propre force, mais le dieu lui donnait l'aide de sa toute-puissance. Inô, de l'autre côté, fait de même, lui déchire les chairs. Autonoé et toute la foule des Bacchantes s'acharnent sur lui. 1131 C'était à la fois toutes sortes de cris : lui gémissait avec ce qui lui restait de souffle; les autres poussaient des hurlements. L'une emportait un bras, une autre un pied avec la chaussure. Elles mettent à nu ses flancs qu'elles déchirent. Toutes ont les mains couvertes de sang et se lancent comme des balles les chairs de Penthée. Ses membres gisent épars, les uns sur les rochers escarpés, d'autres sur les aiguilles épaisses des pins de la forêt : il ne serait pas facile de les retrouver. Sa malheureuse tête, sa mère l'a prise dans ses mains : elle la fiche à la pointe de son thyrse et la porte, comme celle d'un lion de la montagne, à travers le Cithéron. Elle laisse ses soeurs dans les choeurs des Ménades. Elle revient dans ces murs, fière de sa proie au funeste destin, invoquant Bacchos, son compagnon de curée, son auxiliaire à la chasse, le victorieux, en l'honneur de qui elle emporte un trophée de larmes. Quant à moi, pour échapper à ce lugubre spectacle, je m'en vais avant qu'Agavé n'arrive au palais.


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Dernière mise à jour : 1/10/2009