HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

EURIPIDE, Les Bacchantes (tragédie complète)

Vers 900-949

  Vers 900-949

[900] τῶν ἐχθρῶν κρείσσω κατέχειν;
901 ὅτι καλὸν φίλον αἰεί.
902 εὐδαίμων μὲν ὃς ἐκ θαλάσσας
903 ἔφυγε χεῖμα, λιμένα δ´ ἔκιχεν·
904 εὐδαίμων δ´ ὃς ὕπερθε μόχθων
905 ἐγένεθ´· ἕτερα δ´ ἕτερος ἕτερον
906 ὄλβωι καὶ δυνάμει παρῆλθεν.
907 μυρίαι δ´ ἔτι μυρίοις
908 εἰσὶν ἐλπίδες· αἱ μὲν
909 τελευτῶσιν ἐν ὄλβωι
910a βροτοῖς, αἱ δ´ ἀπέβασαν·
911 τὸ δὲ κατ´ ἦμαρ ὅτωι βίοτος
911 εὐδαίμων, μακαρίζω.
912 (ΔΙΟΝΥΣΟΣ) σὲ τὸν πρόθυμον ὄνθ´ μὴ χρεὼν ὁρᾶν
913 σπεύδοντά τ´ ἀσπούδαστα, Πενθέα λέγω,
914 ἔξιθι πάροιθε δωμάτων, ὄφθητί μοι,
915 σκευὴν γυναικὸς μαινάδος βάκχης ἔχων,
916 μητρός τε τῆς σῆς καὶ λόχου κατάσκοπος·
917 πρέπεις δὲ Κάδμου θυγατέρων μορφὴν μιᾶι.
918 (ΠΕΝΘΕΥΣ) καὶ μὴν ὁρᾶν μοι δύο μὲν ἡλίους δοκῶ,
919 δισσὰς δὲ Θήβας καὶ πόλισμ´ ἑπτάστομον·
920 καὶ ταῦρος ἡμῖν πρόσθεν ἡγεῖσθαι δοκεῖς
921 καὶ σῶι κέρατα κρατὶ προσπεφυκέναι.
922 ἀλλ´ ποτ´ ἦσθα θήρ; τεταύρωσαι γὰρ οὖν.
923 (ΔΙΟΝΥΣΟΣ) θεὸς ὁμαρτεῖ, πρόσθεν ὢν οὐκ εὐμενής,
924 ἔνσπονδος ἡμῖν· νῦν δ´ ὁρᾶις χρή ς´ ὁρᾶν.
925 (ΠΕΝΘΕΥΣ) τί φαίνομαι δῆτ´; οὐχὶ τὴν Ἰνοῦς στάσιν
926 τὴν Ἀγαυῆς ἑστάναι, μητρός γ´ ἐμῆς;
927 (ΔΙΟΝΥΣΟΣ) αὐτὰς ἐκείνας εἰσορᾶν δοκῶ ς´ ὁρῶν.
928 ἀλλ´ ἐξ ἕδρας σοι πλόκαμος ἐξέστηχ´ ὅδε,
929 οὐχ ὡς ἐγώ νιν ὑπὸ μίτραι καθήρμοσα.
930 (ΠΕΝΘΕΥΣ) ἔνδον προσείων αὐτὸν ἀνασείων τ´ ἐγὼ
931 καὶ βακχιάζων ἐξ ἕδρας μεθώρμισα.
932 (ΔΙΟΝΥΣΟΣ) ἀλλ´ αὐτὸν ἡμεῖς, οἷς σε θεραπεύειν μέλει,
933 πάλιν καταστελοῦμεν· ἀλλ´ ὄρθου κάρα.
934 (ΠΕΝΘΕΥΣ) ἰδού, σὺ κόσμει· σοὶ γὰρ ἀνακείμεσθα δή.
935 (ΔΙΟΝΥΣΟΣ) ζῶναί τέ σοι χαλῶσι κοὐχ ἑξῆς πέπλων
936 στολίδες ὑπὸ σφυροῖσι τείνουσιν σέθεν.
937 (ΠΕΝΘΕΥΣ) κἀμοὶ δοκοῦσι παρά γε δεξιὸν πόδα·
938 τἀνθένδε δ´ ὀρθῶς παρὰ τένοντ´ ἔχει πέπλος.
939 (ΔΙΟΝΥΣΟΣ) πού με τῶν σῶν πρῶτον ἡγήσηι φίλων,
940 ὅταν παρὰ λόγον σώφρονας βάκχας ἴδηις.
941 (ΠΕΝΘΕΥΣ) πότερα δὲ θύρσον δεξιᾶι λαβὼν χερὶ
942 τῆιδε βάκχηι μᾶλλον εἰκασθήσομαι;
943 (ΔΙΟΝΥΣΟΣ) ἐν δεξιᾶι χρὴ χἄμα δεξιῶι ποδὶ
944 αἴρειν νιν· αἰνῶ δ´ ὅτι μεθέστηκας φρενῶν.
945 (ΠΕΝΘΕΥΣ) ἆρ´ ἂν δυναίμην τὰς Κιθαιρῶνος πτυχὰς
946 αὐταῖσι βάκχαις τοῖς ἐμοῖς ὤμοις φέρειν;
947 (ΔΙΟΝΥΣΟΣ) δύναι´ ἄν, εἰ βούλοιο· τὰς δὲ πρὶν φρένας
948 οὐκ εἶχες ὑγιεῖς, νῦν δ´ ἔχεις οἵας σε δεῖ.
949 (ΠΕΝΘΕΥΣ) μοχλοὺς φέρωμεν χεροῖν ἀνασπάσω
[900] sur la tête de ses ennemis ? Ce qui est beau, toujours on l'aime. Antistrophe. — Elle se meut avec lenteur, mais cependant elle est sûre, la puissance divine. Elle demande des comptes à ceux des mortels qui cultivent l'incrédulité et n'aident pas au triomphe des dieux, dans l'égarement de leur orgueil. Elle cache par une lenteur artificieuse la marche du Temps et pourchasse l'impie. jamais nous ne devons concevoir ni méditer rien de supérieur aux coutumes. Il en coûte peu de reconnaître la puissance de la divinité, quelle qu'elle puisse être, et les coutumes sanctionnées par la longue suite des temps et la nature. En quoi consiste la sagesse, en quoi ce présent le plus beau que les dieux accordent aux mortels, sinon à tenir une main victorieuse sur la tête de ses ennemis ? Ce qui est beau, toujours on l'aime. Épode. — Heureux qui échappe à la fureur de la mer et touche le port ! Heureux encore qui triomphe des épreuves ! Diversement, les hommes se dépassent les uns les autres, en richesse ou en puissance. Innombrables sont les espérances ; les unes aboutissent à la richesse, les autres sont déçues. Celui dont la vie s'écoule au jour le jour dans la félicité, je le déclare heureux. (Dionysos sort du palais. Il avait peut-être une tête de taureau. Penthée est encore dans le palais). 912 DIONYSOS. Toi qui es si pressé de voir ce qu'on ne doit pas voir et désires ce qu'on ne doit pas désirer, Penthée, — c'est à toi que je parle — sors devant le palais, fais-moi voir la parure de femme, de Ménade, de Bacchante, que tu portes pour aller épier ta mère et sa troupe. Tu ressembles à une des filles de Cadmos. Penthée sort du palais, chevelure flottante, vêtu de la longue robe ionienne, coiffé de la mitre, le thyrse à la main droite. 918 PENTHÉE. Mais, en vérité, je crois voir deux soleils et deux Thèbes, deux Villes aux Sept Portes. Il me semble que tu es un taureau qui marche devant moi et que deux cornes ont poussé sur ta tête. Tu étais donc une bête sauvage ? Te voilà transformé en taureau! DIONYSOS. Le Dieu nous accompagne. Jusqu'alors il ne nous était pas bienveillant; il est réconcilié avec nous. Maintenant tu vois ce que tu dois voir. PENTHÉE. A qui je ressemble, ainsi ? N'ai-je pas l'allure d'Inô, ou mieux d'Agavé, ma mère ? DIONYSOS. Je crois les voir elles-mêmes en te voyant. Mais voici une boucle qui n'est pas à sa place < : elle n'est plus comme je l'avais arrangée sous la mitre >. PENTHÉE. C'est dans le palais, en l'agitant et en faisant le Bacchant, que je l'ai déplacée. DIONYSOS. Eh bien! puisque c'est moi que regarde le soin de te servir, je vais la remettre en ordre. — Allons! tiens ta tête droite. PENTHÉE. Voilà, arrange-moi. Je suis dans tes mains. (Un silence. Dionysos arrange la chevelure de Penthée). DIONYSOS. Ta ceinture s'est relâchée et les plis de ta robe ne tombent plus droit sur tes chevilles. PENTHÉE. C'est ce qui me semble aussi, du côté droit. De l'autre côté, la robe va bien, jusqu'au talon. DIONYSOS. Ne me mettras-tu pas au premier rang de tes amis lorsque, contre ton attente, tu verras la modestie des Bacchantes ? PENTHÉE. Est-ce de la main droite qu'il faut tenir le thyrse, ou de l'autre, pour mieux ressembler à une Bacchante ? DIONYSOS. Dans la main droite, et en même temps le soulever du pied droit. Je te félicite d'avoir changé de dispositions. PENTHÉE. Est-ce que je pourrais porter sur mes épaules le mont Cithéron avec les Bacchantes elles-mêmes ? DIONYSOS. Tu le pourrais, si tu le voulais. (Sarcastique.) Tes dispositions jusqu'alors n'étaient pas saines; maintenant elles sont ce qu'elles doivent être. PENTHÉE. Faut-il emporter des leviers ? ou le déracinerai-je en le prenant par les sommets avec les mains


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Dernière mise à jour : 1/10/2009