[800] (ΠΕΝΘΕΥΣ) ἀπόρωι γε τῶιδε συμπεπλέγμεθα ξένωι,
801 ὃς οὔτε πάσχων οὔτε δρῶν σιγήσεται.
802 (ΔΙΟΝΥΣΟΣ) ὦ τᾶν, ἔτ´ ἔστιν εὖ καταστῆσαι τάδε.
803 (ΠΕΝΘΕΥΣ) τί δρῶντα; δουλεύοντα δουλείαις ἐμαῖς;
804 (ΔΙΟΝΥΣΟΣ) ἐγὼ γυναῖκας δεῦρ´ ὅπλων ἄξω δίχα.
805 (ΠΕΝΘΕΥΣ) οἴμοι· τόδ´ ἤδη δόλιον ἐς ἐμὲ μηχανᾶι.
806 (ΔΙΟΝΥΣΟΣ) ποῖόν τι, σῶσαί ς´ εἰ θέλω τέχναις ἐμαῖς;
807 (ΠΕΝΘΕΥΣ) ξυνέθεσθε κοινῆι τάδ´, ἵνα βακχεύητ´ ἀεί.
808 (ΔΙΟΝΥΣΟΣ) καὶ μὴν ξυνεθέμην τοῦτό γ´, ἴσθι, τῶι θεῶι.
809 (ΠΕΝΘΕΥΣ) ἐκφέρετέ μοι δεῦρ´ ὅπλα, σὺ δὲ παῦσαι λέγων.
810 (ΔΙΟΝΥΣΟΣ) ἆ·
811 βούληι σφ´ ἐν ὄρεσι συγκαθημένας ἰδεῖν;
812 (ΠΕΝΘΕΥΣ) μάλιστα, μυρίον γε δοὺς χρυσοῦ σταθμόν.
813 (ΔΙΟΝΥΣΟΣ) τί δ´ εἰς ἔρωτα τοῦδε πέπτωκας μέγαν;
814 (ΠΕΝΘΕΥΣ) λυπρῶς νιν εἰσίδοιμ´ ἂν ἐξωινωμένας.
815 (ΔΙΟΝΥΣΟΣ) ὅμως δ´ ἴδοις ἂν ἡδέως ἅ σοι πικρά;
816 (ΠΕΝΘΕΥΣ) σάφ´ ἴσθι, σιγῆι γ´ ὑπ´ ἐλάταις καθήμενος.
817 (ΔΙΟΝΥΣΟΣ) ἀλλ´ ἐξιχνεύσουσίν σε, κἂν ἔλθηις λάθραι.
818 (ΠΕΝΘΕΥΣ) ἀλλ´ ἐμφανῶς· καλῶς γὰρ ἐξεῖπας τάδε.
819 (ΔΙΟΝΥΣΟΣ) ἄγωμεν οὖν σε κἀπιχειρήσεις ὁδῶι;
820 (ΠΕΝΘΕΥΣ) ἄγ´ ὡς τάχιστα· τοῦ χρόνου δέ σοι φθονῶ.
821 (ΔΙΟΝΥΣΟΣ) στεῖλαί νυν ἀμφὶ χρωτὶ βυσσίνους πέπλους.
822 (ΠΕΝΘΕΥΣ) τί δὴ τόδ´; ἐς γυναῖκας ἐξ ἀνδρὸς τελῶ;
823 (ΔΙΟΝΥΣΟΣ) μή σε κτάνωσιν, ἢν ἀνὴρ ὀφθῆις ἐκεῖ.
824 (ΠΕΝΘΕΥΣ) εὖ γ´ εἶπας αὖ τόδ´· ὥς τις εἶ πάλαι σοφός.
825 (ΔΙΟΝΥΣΟΣ) Διόνυσος ἡμᾶς ἐξεμούσωσεν τάδε.
826 (ΠΕΝΘΕΥΣ) πῶς οὖν γένοιτ´ ἂν ἃ σύ με νουθετεῖς καλῶς;
827 (ΔΙΟΝΥΣΟΣ) ἐγὼ στελῶ σε δωμάτων ἔσω μολών.
828 (ΠΕΝΘΕΥΣ) τίνα στολήν; ἦ θῆλυν; ἀλλ´ αἰδώς μ´ ἔχει.
829 (ΔΙΟΝΥΣΟΣ) οὐκέτι θεατὴς μαινάδων πρόθυμος εἶ;
830 (ΠΕΝΘΕΥΣ) στολὴν δὲ τίνα φὴις ἀμφὶ χρῶτ´ ἐμὸν βαλεῖν;
831 (ΔΙΟΝΥΣΟΣ) κόμην μὲν ἐπὶ σῶι κρατὶ ταναὸν ἐκτενῶ.
832 (ΠΕΝΘΕΥΣ) τὸ δεύτερον δὲ σχῆμα τοῦ κόσμου τί μοι;
833 (ΔΙΟΝΥΣΟΣ) πέπλοι ποδήρεις· ἐπὶ κάραι δ´ ἔσται μίτρα.
834 (ΠΕΝΘΕΥΣ) ἦ καί τι πρὸς τοῖσδ´ ἄλλο προσθήσεις ἐμοί;
835 (ΔΙΟΝΥΣΟΣ) θύρσον γε χειρὶ καὶ νεβροῦ στικτὸν δέρος.
836 (ΠΕΝΘΕΥΣ) οὐκ ἂν δυναίμην θῆλυν ἐνδῦναι στολήν.
837 (ΔΙΟΝΥΣΟΣ) ἀλλ´ αἷμα θήσεις συμβαλὼν βάκχαις μάχην.
838 (ΠΕΝΘΕΥΣ) ὀρθῶς· μολεῖν χρὴ πρῶτον ἐς κατασκοπήν.
839 (ΔΙΟΝΥΣΟΣ) σοφώτερον γοῦν ἢ κακοῖς θηρᾶν κακά.
840 (ΠΕΝΘΕΥΣ) καὶ πῶς δι´ ἄστεως εἶμι Καδμείους λαθών;
841 (ΔΙΟΝΥΣΟΣ) ὁδοὺς ἐρήμους ἴμεν· ἐγὼ δ´ ἡγήσομαι.
842 (ΠΕΝΘΕΥΣ) πᾶν κρεῖσσον ὥστε μὴ ´γγελᾶν βάκχας ἐμοί.
843a (ΔΙΟΝΥΣΟΣ) ἐλθόντ´ ἐς οἴκους ---.
844 (ΠΕΝΘΕΥΣ) --- ἃν δοκῆι βουλεύσομαι.
844 (ΔΙΟΝΥΣΟΣ) ἔξεστι· πάντηι τό γ´ ἐμὸν εὐτρεπὲς πάρα.
845 (ΠΕΝΘΕΥΣ) στείχοιμ´ ἄν· ἢ γὰρ ὅπλ´ ἔχων πορεύσομαι
846 ἢ τοῖσι σοῖσι πείσομαι βουλεύμασιν.
848 (ΔΙΟΝΥΣΟΣ) γυναῖκες, ἁνὴρ ἐς βόλον καθίσταται,
847 ἥξει δὲ βάκχας, οὗ θανὼν δώσει δίκην.
849 Διόνυσε, νῦν σὸν ἔργον· οὐ γὰρ εἶ πρόσω·
| [800] PENTHÉE.
Il est intraitable, cet étranger avec qui nous sommes aux prises! Qu'il ait le dessus, ou le dessous, il ne se taira pas.
DIONYSOS.
Mon cher, il est encore possible d'arranger tout cela.
PENTHÉE.
Et comment ? En me faisant l'esclave de mes esclaves ?
DIONYSOS.
Moi, je t'amènerai les femmes ici, sans recourir aux armes.
PENTHÉE.
Malheur à moi ! voilà que tu machines une ruse contre moi.
DIONYSOS.
Laquelle ? En voulant te sauver par mes moyens ?
PENTHÉE.
Vous avez conspiré ensemble, pour fêter Bacchos, malgré tout.
DIONYSOS.
Eh! oui, j'ai conspiré, sache-le, avec le Dieu.
PENTHÉE.
Apportez-moi ici mes armes. Toi, cesse de parler.
DIONYSOS.
Eh bien! soit.
Tu veux les voir toutes, assises dans la montagne ?
PENTHÉE.
Oui certes; je donnerais un gros poids d'or.
DIONYSOS.
Pourquoi en as-tu ce violent désir ?
PENTHÉE.
Il leur en coûterait que je les voie prises de vin.
DIONYSOS.
Tu aurais plaisir à voir un spectacle qui te serait amer ?
PENTHÉE.
Oui, sache-le bien; je me tiendrais en silence sous les sapins.
DIONYSOS.
Mais elles te découvriront à tes traces, même si tu te caches pour y aller.
PENTHÉE.
Eh bien! je me ferai voir; tu as raison.
DIONYSOS.
Alors, je te conduis ? Tu te mettras en route ?
PENTHÉE.
Conduis-moi au plus vite; je ne veux pas perdre de temps.
DIONYSOS.
Enveloppe-toi donc d'une robe de lin.
PENTHÉE.
Pourquoi ? Est-ce que d'homme que je suis j'entre dans la catégorie des femmes ?
DIONYSOS.
Je crains qu'elles ne te tuent, si elles voient que tu es un homme, là-bas.
PENTHÉE.
Tu as raison; il y a longtemps que j'ai reconnu ton habileté.
DIONYSOS.
C'est Dionysos qui nous a enseigné cela.
PENTHÉE.
Comment mettre à exécution tes recommandations ?
DIONYSOS.
C'est moi qui t'habillerai. Entrons dans le palais.
PENTHÉE.
De quelle façon ? Avec des habits de femme ? J'en ai honte.
DIONYSOS.
Tu n'es plus disposé à aller voir les Ménades ?
PENTHÉE.
Quels habits, dis-tu, dois-je revêtir ?
DIONYSOS.
Je vais dénouer ta chevelure et te l'étaler sur les épaules.
PENTHÉE.
Et quelle sera la seconde pièce de mon accoutrement ?
DIONYSOS.
Une robe qui te descendra jusqu'aux pieds; sur ta tête, une mitre.
PENTHÉE.
Ajouteras-tu autre chose ?
DIONYSOS.
Un thyrse dans ta main; une peau tachetée de faon.
PENTHÉE.
Non, je ne puis revêtir des habits de femme.
DIONYSOS.
Alors il y aura du sang versé si tu livres combat aux Bacchantes.
PENTHÉE.
C'est vrai, il faut d'abord aller les épier.
DIONYSOS.
C'est plus sage en tout cas que d'attirer le mal par le mal.
PENTHÉE.
Et comment traverser la cité sans être vu des Cadméens ?
DIONYSOS.
Nous prendrons des rues désertes; je te conduirai.
PENTHÉE.
Tout vaut mieux pour moi que d'être la risée des Bacchantes.
DIONYSOS.
{LACUNE0
PENTHÉE.
Entrons dans le palais pour que je prenne ma décision.
DIONYSOS.
Soit. Pour ma part, je suis tout prêt.
PENTHÉE.
J'entre. Ou bien je ferai route avec des hommes armés, ou bien je m'en remettrai à tes décisions. Penthée entre dans le palais.
DIONYSOS. (tourné vers le chœur)
Femmes, cet homme tombe dans mes filets : il ira au milieu des Bacchantes; il y sera puni de mort. Dionysos, maintenant, à toi d'agir, — car tu n'es pas loin —
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