HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

EURIPIDE, Les Bacchantes (tragédie complète)

Vers 700-749

  Vers 700-749

[700] ἀγρίους ἔχουσαι λευκὸν ἐδίδοσαν γάλα,
701 ὅσαις νεοτόκοις μαστὸς ἦν σπαργῶν ἔτι
702 βρέφη λιπούσαις· ἐπὶ δ´ ἔθεντο κισσίνους
703 στεφάνους δρυός τε μίλακός τ´ ἀνθεσφόρου.
704 θύρσον δέ τις λαβοῦς´ ἔπαισεν ἐς πέτραν,
705 ὅθεν δροσώδης ὕδατος ἐκπηδᾶι νοτίς·
706 ἄλλη δὲ νάρθηκ´ ἐς πέδον καθῆκε γῆς
707 καὶ τῆιδε κρήνην ἐξανῆκ´ οἴνου θεός·
708 ὅσαις δὲ λευκοῦ πώματος πόθος παρῆν,
709 ἄκροισι δακτύλοισι διαμῶσαι χθόνα
710 γάλακτος ἑσμοὺς εἶχον· ἐκ δὲ κισσίνων
711 θύρσων γλυκεῖαι μέλιτος ἔσταζον ῥοαί.
712 ὥστ´, εἰ παρῆσθα, τὸν θεὸν τὸν νῦν ψέγεις
713 εὐχαῖσιν ἂν μετῆλθες εἰσιδὼν τάδε.
714 ξυνήλθομεν δὲ βουκόλοι καὶ ποιμένες
715 κοινῶν λόγων δώσοντες ἀλλήλοις ἔριν
716 {ὡς δεινὰ δρῶσι θαυμάτων τ´ ἐπάξια}.
717 καί τις πλάνης κατ´ ἄστυ καὶ τρίβων λόγων
718 ἔλεξεν εἰς ἅπαντας· σεμνὰς πλάκας
719 ναίοντες ὀρέων, θέλετε θηρασώμεθα
720 Πενθέως Ἀγαυὴν μητέρ´ ἐκ βακχευμάτων
721 χάριν τ´ ἄνακτι θώμεθ´; εὖ δ´ ἡμῖν λέγειν
722 ἔδοξε, θάμνων δ´ ἐλλοχίζομεν φόβαις
723 κρύψαντες αὑτούς. αἱ δὲ τὴν τεταγμένην
724 ὥραν ἐκίνουν θύρσον ἐς βακχεύματα,
725 Ἴακχον ἀθρόωι στόματι τὸν Διὸς γόνον
726 Βρόμιον καλοῦσαι· πᾶν δὲ συνεβάκχευ´ ὄρος
727 καὶ θῆρες, οὐδὲν δ´ ἦν ἀκίνητον δρόμωι.
728 κυρεῖ δ´ Ἀγαυὴ πλησίον θρώισκους´ ἐμοῦ,
729 κἀγὼ ´ξεπήδης´ ὡς συναρπάσαι θέλων,
730 λόχμην κενώσας ἔνθ´ ἐκρύπτομεν δέμας.
731 δ´ ἀνεβόησεν· δρομάδες ἐμαὶ κύνες,
732 θηρώμεθ´ ἀνδρῶν τῶνδ´ ὕπ´· ἀλλ´ ἕπεσθέ μοι,
733 ἕπεσθε θύρσοις διὰ χερῶν ὡπλισμέναι.
734 ἡμεῖς μὲν οὖν φεύγοντες ἐξηλύξαμεν
735 βακχῶν σπαραγμόν, αἱ δὲ νεμομέναις χλόην
736 μόσχοις ἐπῆλθον χειρὸς ἀσιδήρου μέτα.
737 καὶ τὴν μὲν ἂν προσεῖδες εὔθηλον πόριν
738 μυκωμένην ἕλκουσαν ἐν χεροῖν δίχα,
739 ἄλλαι δὲ δαμάλας διεφόρουν σπαράγμασιν.
740 εἶδες δ´ ἂν πλεύρ´ δίχηλον ἔμβασιν
741 ῥιπτόμεν´ ἄνω τε καὶ κάτω· κρεμαστὰ δὲ
742 ἔσταζ´ ὑπ´ ἐλάταις ἀναπεφυρμέν´ αἵματι.
743 ταῦροι δ´ ὑβρισταὶ κἀς κέρας θυμούμενοι
744 τὸ πρόσθεν ἐσφάλλοντο πρὸς γαῖαν δέμας,
745 μυριάσι χειρῶν ἀγόμενοι νεανίδων·
746 θᾶσσον δὲ διεφοροῦντο σαρκὸς ἐνδυτὰ
747 σὲ ξυνάψαι βλέφαρα βασιλείοις κόραις.
748 χωροῦσι δ´ ὥστ´ ὄρνιθες ἀρθεῖσαι δρόμωι
749 πεδίων ὑποτάσεις αἳ παρ´ Ἀσωποῦ ῥοαῖς
[700] et leur donnent un lait blanc, celles qui, venant d'accoucher, avaient encore le sein gonflé et avaient abandonné leurs nouveau-nés. Elles se mettent des couronnes de lierre, de chêne, de smilax fleuri. L'une prend un thyrse, en frappe un rocher d'où sourd une eau limpide comme la rosée; une autre abaisse sa férule vers le sol et là le dieu fait jaillir une source de vin. Celles qui avaient soif du blanc breuvage, du bout de leurs doigts grattaient la terre et trouvaient des ruisseaux de lait; des thyrses entourés de lierre distillaient des flots de miel sucré. Ah! si tu avais été là, ce dieu que tu accuses maintenant, tu l'aurais invoqué de tes prières à la vue de ces prodiges. Nous nous étions rassemblés, bouviers et bergers, pour échanger nos réflexions et en discuter : quels prodiges miraculeux elles accomplissent! Un homme qui fréquente la ville et qui a l'habitude de la parole nous a dit à tous : « O vous qui vivez sur les plateaux sacrés des montagnes, voulez-vous ? nous pourchasserons Agavé, la mère de Penthée, nous l'arracherons aux Bacchanales pour plaire au roi. » Cette idée nous parut bonne. Nous nous mettons en embuscade, nous nous cachons dans un taillis touffu. Elles, à l'heure fixée, brandissent le thyrse pour commencer les Bacchanales. D'une seule voix elles invoquent Iacchos, le fils de Zeus, Bromios. Toute la montagne est avec elles en proie au délire bachique; aussi les bêtes sauvages. Il n'y a rien qui reste immobile et qui ne coure. Par hasard Agavé passe près de moi en bondissant. Je m'élance, voulant la saisir, hors du fourré où je m'étais caché. 731 Elle s'écrie : « O mes chiennes rapides, nous sommes poursuivies par des hommes ! Allons ! suivez-moi, suivez-moi. Armez vos mains de thyrses. » Nous, alors, nous prenons la fuite pour échapper aux Bacchantes qui veulent nous déchirer. Mais elles, fondent sur les boeufs qui paissaient la tendre verdure. Elles n'ont pas de fer à la main. L'une — tu aurais pu le voir — tient sous ses ongles une génisse mugissante aux mamelles gonflées. D'autres déchirent en lambeaux de jeunes vaches. On peut voir des côtes, des sabots fourchus lancés en tout sens. Des membres pendent aux sapins; les branches dégouttent de sang. Des taureaux furieux et qui, dans leur rage, les attaquent de leurs cornes sont renversés à terre, entraînés par les mains de mille jeunes femmes. Il leur faut moins de temps pour déchirer et dépecer l'enveloppe de leur chair qu'à toi pour fermer tes paupières sur tes royales prunelles. Elles s'en vont comme des bandes d'oiseaux, enlacées, courant, aux plaines qui s'étendent dans les vallées qui près des rives de l'Asôpos


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Dernière mise à jour : 1/10/2009