HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

EURIPIDE, Andromaque (tragédie complète)

Vers 350-399

  Vers 350-399

[350] πόσας ἂν εὐνὰς θυγατέρ´ ἠδικημένην
351 βούλοι´ ἂν εὑρεῖν παθεῖν ἁγὼ λέγω;
352 οὐ χρὴ ´πὶ μικροῖς μεγάλα πορσύνειν κακὰ
353 οὐδ´, εἰ γυναῖκές ἐσμεν ἀτηρὸν κακόν,
354 ἄνδρας γυναιξὶν ἐξομοιοῦσθαι φύσιν.
355 ἡμεῖς γὰρ εἰ σὴν παῖδα φαρμακεύομεν
356 καὶ νηδὺν ἐξαμβλοῦμεν, ὡς αὐτὴ λέγει,
357 ἑκόντες οὐκ ἄκοντες, οὐδὲ βώμιοι
358 πίτνοντες, αὐτοὶ τὴν δίκην ὑφέξομεν
359 ἐν σοῖσι γαμβροῖς, οἷσιν οὐκ ἐλάσσονα
360 βλάβην ὀφείλω προστιθεῖς´ ἀπαιδίαν.
361 ἡμεῖς μὲν οὖν τοιοίδε· τῆς δὲ σῆς φρενός,
362 ἕν σου δέδοικα· διὰ γυναικείαν ἔριν
363 καὶ τὴν τάλαιναν ὤλεσας Φρυγῶν πόλιν.
364 (ΧΟΡΟΣ) ἄγαν ἔλεξας ὡς γυνὴ πρὸς ἄρσενας
365 καί σου τὸ σῶφρον ἐξετόξευσεν φρενός.
366 (ΜΕΝΕΛΑΟΣ) γύναι, τάδ´ ἐστὶ σμικρὰ καὶ μοναρχίας
367 οὐκ ἄξι´, ὡς φήις, τῆς ἐμῆς οὐδ´ Ἑλλάδος.
368 εὖ δ´ ἴσθ´, ὅτου τις τυγχάνει χρείαν ἔχων,
369 τοῦτ´ ἔσθ´ ἑκάστωι μεῖζον Τροίαν ἑλεῖν.
370 κἀγὼ θυγατρί (μεγάλα γὰρ κρίνω τάδε,
371 λέχους στέρεσθαι) σύμμαχος καθίσταμαι.
372 τὰ μὲν γὰρ ἄλλα δεύτερ´ ἃν πάσχηι γυνή,
373 ἀνδρὸς δ´ ἁμαρτάνους´ ἁμαρτάνει βίου.
374 δούλων δ´ ἐκεῖνον τῶν ἐμῶν ἄρχειν χρεὼν
375 καὶ τῶν ἐκείνου τοὺς ἐμοὺς ἡμᾶς τε πρός·
376 φίλων γὰρ οὐδὲν ἴδιον, οἵτινες φίλοι
377 ὀρθῶς πεφύκας´, ἀλλὰ κοινὰ χρήματα.
378 μένων δὲ τοὺς ἀπόντας, εἰ μὴ θήσομαι
379 τἄμ´ ὡς ἄριστα, φαῦλός εἰμι κοὐ σοφός.
380 ἀλλ´ ἐξανίστω τῶνδ´ ἀνακτόρων θεᾶς·
381 ὡς, ἢν θάνηις σύ, παῖς ὅδ´ ἐκφεύγει μόρον,
382 σοῦ δ´ οὐ θελούσης κατθανεῖν τόνδε κτενῶ.
383 δυοῖν δ´ ἀνάγκη θατέρωι λιπεῖν βίον.
384 (ΑΝΔΡΟΜΑΧΗ) οἴμοι, πικρὰν κλήρωσιν αἵρεσίν τέ μοι
385 βίου καθίστης· καὶ λαχοῦσά γ´ ἀθλία
386 καὶ μὴ λαχοῦσα δυστυχὴς καθίσταμαι.
387 μεγάλα πράσσων αἰτίας σμικρᾶς πέρι,
388 πιθοῦ· τί καίνεις μ´; ἀντὶ τοῦ; ποίαν πόλιν
389 προύδωκα; τίνα σῶν ἔκτανον παίδων ἐγώ;
390 ποῖον δ´ ἔπρησα δῶμ´; ἐκοιμήθην βίαι
391 σὺν δεσπόταισι· κἆιτ´ ἔμ´, οὐ κεῖνον κτενεῖς,
392 τὸν αἴτιον τῶνδ´, ἀλλὰ τὴν ἀρχὴν ἀφεὶς
393 πρὸς τὴν τελευτὴν ὑστέραν οὖσαν φέρηι;
394 οἴμοι κακῶν τῶνδ´· τάλαιν´ ἐμὴ πατρίς,
395 ὡς δεινὰ πάσχω. τί δέ με καὶ τεκεῖν ἐχρῆν
396 ἄχθος τ´ ἐπ´ ἄχθει τῶιδε προσθέσθαι διπλοῦν;
397 {ἀτὰρ τί ταῦτ´ ὀδύρομαι, τὰ δ´ ἐν ποσὶν
398 οὐκ ἐξικμάζω καὶ λογίζομαι κακά;}
399 ἥτις σφαγὰς μὲν Ἕκτορος τροχηλάτους
[350] Ne préférerais-tu pas pour ta fille les persécutions d'une foule de rivales, au sort qui la menace? Il ne faut pas pour un petit mal attirer de grandes calamités ; et si les femmes sont des êtres si malfaisants, les hommes ne doivent pas les imiter. Pour moi, si j'ai employé des maléfices contre ta fille pour frapper son sein de stérilité, comme elle le prétend, de mon plein gré j'abandonne aussitôt cet autel, et je me soumets au jugement de ton gendre: il n'est pas moins offensé que toi, si je le frappe dans sa postérité. Tels sont mes sentiments. Mais il y a dans ton cœur une chose qui m'effraye : c'est pour une querelle de femme, que tu as ruiné la malheureuse ville des Phrygiens. 364 LE CHOEUR. Tu parles aux hommes avec plus d'audace qu'il ne convient à une femme, et ta modestie naturelle t'a abandonnée. MÉNÉLAS. Femme, c'est là une bien faible victoire, peu digne de ma puissance, comme tu le dis, et de la Grèce ; mais sache-le, pour chaque homme, obtenir ce qu'il désire, est un bien plus précieux que la prise même de Troie. Je viens en aide à ma fille ; car c'est un cruel outrage d'être bannie de la couche nuptiale. Il en est d'autres moins graves, qu'une femme peut supporter ; mais perdre son époux, c'est perdre la vie. L'époux de ma fille a droit de commander à mes esclaves, comme elle et moi nous avons droit de commander aux siens : les vrais amis n'ont rien en propre, tous les biens sont communs entre eux. Si pendant son absence je ne veille pas sur mes biens, c'est de ma part lâcheté, et non sagesse. Sors donc au plus tôt du temple de la déesse ; si tu meurs, ton fils échappera à la mort; mais si tu refuses de mourir, je le tuerai. L'un de vous deux doit perdre la vie. 384 ANDROMAQUE. Hélas ! cruelle alternative, choix affreux! Malheureuse si je choisis, non moins malheureuse si je ne choisis pas ! Toi qui, pour une légère offense, déploies tant de rigueur, écoute-moi : pour, quelle raison veux-tu ma mort? Ai-je trahi ta patrie? ai-je fait mourir tes enfants? ai-je incendié ton palais? La violence m'a fait entrer dans le lit de mon maître ; et c'est moi que tu veux tuer, et non l'auteur de la faute ! Tu oublies le principe, pour tomber sur l'effet qui l'a suivi. Ah ! malheureuse Andromaque ! ô ma déplorable patrie ! ô cruelles souffrances ! fallait-il devenir mère, et ajouter ce double fardeau au poids de mes infortunes? Mais pourquoi déplorer ces malheurs passés, et ne pas m'occuper de ceux qui me frappent à présent ? moi qui ai vu le corps sanglant d'Hector traîné à un char,


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Dernière mise à jour : 2/10/2009