HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

EURIPIDE, Andromaque (tragédie complète)

Vers 1100-1149

  Vers 1100-1149

[1100] ἡμεῖς δὲ μῆλα, φυλλάδος Παρνασίας
1101 παιδεύματ´, οὐδὲν τῶνδέ πω πεπυσμένοι,
1102 λαβόντες ἦιμεν ἐσχάραις τ´ ἐφέσταμεν
1103 σὺν προξένοισι μάντεσίν τε Πυθικοῖς.
1104 καί τις τόδ´ εἶπεν· νεανία, τί σοι
1105 θεῶι κατευξώμεσθα; τίνος ἥκεις χάριν;
1106 δ´ εἶπε· Φοίβωι τῆς πάροιθ´ ἁμαρτίας
1107 δίκας παρασχεῖν βουλόμεσθ´· ἤιτησα γὰρ
1108 πατρός ποτ´ αὐτὸν αἵματος δοῦναι δίκην.
1109 κἀνταῦθ´ Ὀρέστου μῦθος ἰσχύων μέγα
1110 ἐφαίνεθ´, ὡς ψεύδοιτο δεσπότης ἐμός,
1111 ἥκων ἐπ´ αἰσχροῖς. ἔρχεται δ´ ἀνακτόρων
1112 κρηπῖδος ἐντός, ὡς πάρος χρηστηρίων
1113 εὔξαιτο Φοίβωι, τυγχάνει δ´ ἐν ἐμπύροις·
1114 τῶι δὲ ξιφήρης ἆρ´ ὑφειστήκει λόχος
1115 δάφνηι σκιασθείς, ὧν Κλυταιμήστρας τόκος
1116 εἶς ἦν, ἁπάντων τῶνδε μηχανορράφος.
1117 χὠ μὲν κατ´ ὄμμα στὰς προσεύχεται θεῶι,
1118 οἱ δ´ ὀξυθήκτοις φασγάνοις ὡπλισμένοι
1119 κεντοῦς´ ἀτευχῆ παῖδ´ Ἀχιλλέως λάθραι.
1120 χωρεῖ δὲ πρύμναν· οὐ γὰρ ἐς καιρὸν τυπεὶς
1121 ἐτύγχαν´· ἐξέλκει δὲ καὶ παραστάδος
1122 κρεμαστὰ τεύχη πασσάλων καθαρπάσας
1123 ἔστη ´πὶ βωμοῦ γοργὸς ὁπλίτης ἰδεῖν,
1124 βοᾶι δὲ Δελφῶν παῖδας ἱστορῶν τάδε·
1125 Τίνος μ´ ἕκατι κτείνετ´ εὐσεβεῖς ὁδοὺς
1126 ἥκοντα; ποίας ὄλλυμαι πρὸς αἰτίας;
1127 τῶν δ´ οὐδὲν οὐδεὶς μυρίων ὄντων πέλας
1128 ἐφθέγξατ´, ἀλλ´ ἔβαλλον ἐκ χειρῶν πέτροις.
1129 πυκνῆι δὲ νιφάδι πάντοθεν σποδούμενος
1130 προύτεινε τεύχη κἀφυλάσσετ´ ἐμβολὰς
1131 ἐκεῖσε κἀκεῖς´ ἀσπίδ´ ἐκτείνων χερί.
1132 ἀλλ´ οὐδὲν ἦνον, ἀλλὰ πόλλ´ ὁμοῦ βέλη,
1133 οἰστοί, μεσάγκυλ´ ἔκλυτοί τ´ ἀμφώβολοι
1134 σφαγῆς ἐχώρουν βουπόροι ποδῶν πάρος.
1135 δεινὰς δ´ ἂν εἶδες πυρρίχας φρουρουμένου
1136 βέλεμνα παιδός. ὡς δέ νιν περισταδὸν
1137 κύκλωι κατεῖχον οὐ διδόντες ἀμπνοάς,
1138 βωμοῦ κενώσας δεξίμηλον ἐσχάραν,
1139 τὸ Τρωϊκὸν πήδημα πηδήσας ποδοῖν
1140 χωρεῖ πρὸς αὐτούς· οἱ δ´ ὅπως πελειάδες
1141 ἱέρακ´ ἰδοῦσαι πρὸς φυγὴν ἐνώτισαν.
1142 πολλοὶ δ´ ἔπιπτον μιγάδες ἔκ τε τραυμάτων
1143 αὐτοί θ´ ὑφ´ αὑτῶν στενοπόρους κατ´ ἐξόδους.
1144 κραυγὴ δ´ ἐν εὐφήμοισι δύσφημος δόμοις
1145 πέτραισιν ἀντέκλαγξ´· ἐν εὐδίαι δέ πως
1146 ἔστη φαεννοῖς δεσπότης στίλβων ὅπλοις,
1147 πρὶν δή τις ἀδύτων ἐκ μέσων ἐφθέγξατο
1148 δεινόν τι καὶ φρικῶδες, ὦρσε δὲ στρατὸν
1149 στρέψας πρὸς ἀλκήν. ἔνθ´ Ἀχιλλέως πίτνει
[1100] près de nous étaient nos hôtes et les prophètes de Delphes. L'un d'eux dit à Néoptolème : «Jeune homme, que demanderons-nous au dieu pour toi? quel est le sujet qui t'amène? — Je viens, répondit-il, expier une faute que j'ai commise envers Phébus : je lui avais autrefois demandé vengeance du meurtre de mon père. » Mais Oreste fit prévaloir son accusation, que mon maître mentait, et qu'il était venu dans des intentions coupables. Celui-ci s'avance dans le sanctuaire du temple, pour invoquer Apollon en présence de l'oracle : il était occupé à observer la flamme des victimes. Une troupe d'hommes armés était cachée sous des lauriers voisins, conduite par le fils de Clytemnestre, auteur du complot. 1119 Pyrrhus debout, exposé à tous les regards, invoquait le dieu : la troupe, armée de glaives, fond à l'improviste sur le fils d'Achille, et le frappe. Il recule, car il n'était pas mortellement blessé, et, arrachant les armes suspendues au portique du temple, il se retire derrière l'autel, et se présente comme un guerrier terrible. Alors, élevant la voix, il s'adresse aux citoyens de Delphes : « Pourquoi me tuer, s'écrie-t-il, quand je viens dans des intentions pieuses? Quelle est la cause de ma mort? » Personne, dans cette multitude, ne prend la parole pour lui répondre : mais ils l'attaquent à coups de pierres. Accablé sous cette grêle, il se couvrait derrière ses armes, et parait les coups, en opposant son bouclier de côté et d'autre. Mais ce fut en vain; des traits de toute espèce, les flèches, les dards, les broches des sacrifices, les couteaux à égorger les bœufs, tombaient à ses pieds. Tu aurais vu les bonds merveilleux de ton fils pour éviter les attaques. Enfin, voyant qu'ils le tenaient enveloppé de toutes parts, sans lui laisser le temps de respirer, abandonnant le foyer de l'autel destiné à recevoir les victimes, il s'élance contre eux par un bond qui rappelait le saut troyen : ceux-ci, comme des colombes à la vue de l'épervier, tournent le dos et se mettent à fuir. Ils tombent pêle-mêle, ou succombant sous leurs blessures, ou étouffés les uns par les autres à l'étroite issue des portes. Le lieu sacré retentit de clameurs profanes, répétées par les échos. Semblable au calme, mon maître brillait sous ses armes étincelantes, jusqu'à ce que, du milieu du sanctuaire, se fit entendre une voix terrible, effroyable, qui ranima la fureur assoupie et rappela ses ennemis au combat.


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site de Philippe Remacle |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 2/10/2009