HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

EURIPIDE, Andromaque (tragédie complète)

Vers 900-949

  Vers 900-949

[900] (ΟΡΕΣΤΗΣ) Φοῖβ´ ἀκέστορ, πημάτων δοίης λύσιν.
901 τί χρῆμα; πρὸς θεῶν βροτῶν πάσχεις κακά;
902 (ΕΡΜΙΟΝΗ) τὰ μὲν πρὸς ἡμῶν, τὰ δὲ πρὸς ἀνδρὸς ὅς μ´ ἔχει,
903 τὰ δ´ ἐκ θεῶν του· πανταχῆι δ´ ὀλώλαμεν.
904 (ΟΡΕΣΤΗΣ) τίς οὖν ἂν εἴη μὴ πεφυκότων γέ πω
905 παίδων γυναικὶ συμφορὰ πλὴν ἐς λέχος;
906 (ΕΡΜΙΟΝΗ) τοῦτ´ αὐτὸ καὶ νοσοῦμεν· εὖ μ´ ὑπηγάγου.
907 (ΟΡΕΣΤΗΣ) ἄλλην τιν´ εὐνὴν ἀντὶ σοῦ στέργει πόσις;
908 (ΕΡΜΙΟΝΗ) τὴν αἰχμάλωτον Ἕκτορος ξυνευνέτιν.
909 (ΟΡΕΣΤΗΣ) κακόν γ´ ἔλεξας, δίσς´ ἕν´ ἄνδρ´ ἔχειν λέχη.
910 (ΕΡΜΙΟΝΗ) τοιαῦτα ταῦτα. κἆιτ´ ἔγωγ´ ἠμυνάμην.
911 (ΟΡΕΣΤΗΣ) μῶν ἐς γυναῖκ´ ἔρραψας οἷα δὴ γυνή;
912 (ΕΡΜΙΟΝΗ) φόνον γ´ ἐκείνηι καὶ τέκνωι νοθαγενεῖ.
913 (ΟΡΕΣΤΗΣ) κἄκτεινας, τις συμφορά ς´ ἀφείλετο;
914 (ΕΡΜΙΟΝΗ) γέρων γε Πηλεύς, τοὺς κακίονας σέβων.
915 (ΟΡΕΣΤΗΣ) σοὶ δ´ ἦν τις ὅστις τοῦδ´ ἐκοινώνει φόνου;
916 (ΕΡΜΙΟΝΗ) πατήρ γ´ ἐπ´ αὐτὸ τοῦτ´ ἀπὸ Σπάρτης μολών.
917 (ΟΡΕΣΤΗΣ) κἄπειτα τοῦ γέροντος ἡσσήθη χερί;
918 (ΕΡΜΙΟΝΗ) αἰδοῖ γε· καί μ´ ἔρημον οἴχεται λιπών.
919 (ΟΡΕΣΤΗΣ) συνῆκα· ταρβεῖς τοῖς δεδραμένοις πόσιν.
920 (ΕΡΜΙΟΝΗ) ἔγνως· ὀλεῖ γάρ μ´ ἐνδίκως. τί δεῖ λέγειν;
921 ἀλλ´ ἄντομαί σε Δία καλοῦς´ ὁμόγνιον,
922 πέμψον με χώρας τῆσδ´ ὅποι προσωτάτω
923 πρὸς πατρῶιον μέλαθρον· ὡς δοκοῦσί γε
924 δόμοι τ´ ἐλαύνειν φθέγμ´ ἔχοντες οἵδε με,
925 μισεῖ τε γαῖα Φθιάς. εἰ δ´ ἥξει πάρος
926 Φοίβου λιπὼν μαντεῖον ἐς δόμους πόσις,
927 κτενεῖ μ´ ἐπ´ αἰσχίστοισιν, δουλεύσομεν
928 νόθοισι λέκτροις ὧν ἐδέσποζον πρὸ τοῦ.
929 πῶς οὖν τάδ´, ὡς εἴποι τις, ἐξημάρτανον;
930 κακῶν γυναικῶν εἴσοδοί μ´ ἀπώλεσαν,
931 αἵ μοι λέγουσαι τούσδ´ ἐχαύνωσαν λόγους·
932 Σὺ τὴν κακίστην αἰχμάλωτον ἐν δόμοις
933 δούλην ἀνέξηι σοι λέχους κοινουμένην;
934 μὰ τὴν ἄνασσαν, οὐκ ἂν ἔν γ´ ἐμοῖς δόμοις
935 βλέπους´ ἂν αὐγὰς τἄμ´ ἐκαρποῦτ´ ἂν λέχη.
936 κἀγὼ κλύουσα τούσδε Σειρήνων λόγους
937 {σοφῶν πανούργων ποικίλων λαλημάτων}
938 ἐξηνεμώθην μωρίαι. τί γάρ μ´ ἐχρῆν
939 πόσιν φυλάσσειν, ἧι παρῆν ὅσων ἔδει;
940 πολὺς μὲν ὄλβος, δωμάτων δ´ ἠνάσσομεν,
941 παῖδας δ´ ἐγὼ μὲν γνησίους ἔτικτον ἄν,
942 δ´ ἡμιδούλους τοῖς ἐμοῖς νοθαγενεῖς.
943 ἀλλ´ οὔποτ´ οὔποτ´ (οὐ γὰρ εἰσάπαξ ἐρῶ)
944 χρὴ τούς γε νοῦν ἔχοντας, οἷς ἔστιν γυνή,
945 πρὸς τὴν ἐν οἴκοις ἄλοχον ἐσφοιτᾶν ἐᾶν
946 γυναῖκας· αὗται γὰρ διδάσκαλοι κακῶν·
947 μέν τι κερδαίνουσα συμφθείρει λέχος,
948 δ´ ἀμπλακοῦσα συννοσεῖν αὑτῆι θέλει,
949 πολλαὶ δὲ μαργότητι· κἀντεῦθεν δόμοι
[900] ORESTE. Ô Apollon secourable, délivre-la de ses maux. Qu'y a-t-il ? qui des dieux ou des mortels te persécute? HERMIONE. Moi-même, mon époux, les dieux enfin, tout s'unit pour me perdre. ORESTE. Pour une femme, lorsqu'elle n'a pas encore d'enfant, peut-il y avoir d'autre peine que l'amour outragé ? HERMIONE. C'est là mon mal ; tu l'as bien deviné. ORESTE. Ton époux en aime-t-il une autre que toi? HERMIONE. Sa captive, la veuve d'Hector. ORESTE. C'est une chose mauvaise, qu'un homme ait deux épouses. HERMIONE. Il en est ainsi : j'ai voulu me venger. ORESTE. Tu lui as sans doute tendu quelque piège, tel qu'une femme en dresse à sa rivale? HERMIONE. J'ai voulu la faire périr avec son fils bâtard. ORESTE. L'as-tu tuée? ou quelque accident te l'a-t-il ravie? 420 HERMIONE. Le vieillard Pélée a protégé les méchants. ORESTE. Avais-tu quelque complice de ce meurtre? HERMIONE Mon père, venu de Sparte dans ce dessein même. ORESTE. Aurait-il ensuite été vaincu par la main d'un vieillard? HERMIONE. Non, mais par la honte : il est parti, et m'a laissée seule. ORESTE. Je comprends ; tu crains la colère de ton époux, quand il saura ce que tu as fait. 920 HERMIONE. Tu l'as dit. Il me tuera, et je le mérite : à quoi bon le nier? Mais je t'en conjure par Jupiter protecteur des liens du sang, emmène-moi le plus loin possible de ce pays, ou dans la maison paternelle ; envoie-moi aux extrémités de la terre. Ces murs me semblent prêts à me chasser, s'ils pouvaient prendre la parole ; la terre de Phthie m'a en horreur. Si mon époux, laissant l'oracle d'Apollon, arrive avant que tu ne m'aies délivrée, la mort punira mon forfait ; ou je deviendrai l'esclave de cette concubine, dont j'étais naguère la maîtresse. ORESTE. Comment donc as-tu commis une pareille faute? HERMIONE. 930 De méchantes femmes m'ont perdue par leurs conseils; elles m'ont enflé le cœur par un langage tel que celui-ci : « Souffriras-tu dans ta maison une vile captive, une esclave qui partage ta couche ? J'en jure par notre souveraine, chez moi du moins celle qui m'outragerait ainsi ne jouirait pas longtemps de la lumière. » Je prêtai l'oreille aux discours de ces artificieuses sirènes ; leur langage insinuant et dangereux m'égara jusqu'à la folie : car enfin pourquoi voulais-je garder un époux à vue ? Que manquait-il à mes désirs? je nageais dans l'opulence, je régnais dans ce palais. J'aurais mis au jour des enfants légitimes, et ceux de ma rivale étaient des bâtards à moitié esclaves des miens. Oh ! que jamais, je le répète, que jamais les hommes sensés ne permettent aux femmes d'entrer dans leurs maisons, de s'introduire auprès de leurs épouses ! ce sont elles qui leur enseignent le vice. L'une est payée pour la corrompre ; une autre, qui se sent coupable, cherche à l'entraîner avec elle; un grand nombre, par le libertinage.


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site de Philippe Remacle |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 2/10/2009