[53] Ἀνὴρ ναυαγός.
Ἀνὴρ πλούσιος Ἀθηναῖος μεθ' ἑτέρων τινῶν ἔπλει. Καὶ δὴ χειμῶνος
σφοδροῦ γενομένου καὶ τῆς νηὸς περιτραπείσης, οἱ μὲν λοιποὶ
πάντες διενήχοντο, ὁ δὲ Ἀθηναῖος παρ' ἕκαστα τὴν Ἀθηνᾶν
ἐπικαλούμενος μυρία ἐπηγγέλλετο, εἰ περισωθείη. Εἷς δέ τις τῶν
συννεναυαγηκότων παρανηχόμενος ἔφη πρὸς αὐτόν· Σὺν Ἀθηνᾷ καὶ
σὺ χεῖρα κινεῖ. Ἀτὰρ οὖν καὶ ἡμᾶς μετὰ τῆς τῶν θεῶν παρακλήσεως
χρὴ καὶ αὐτούς τι ὑπὲρ αὑτῶν λογιζομένους δρᾶν. Ὅτι ἀγαπητόν ἐστι
καὶ ἐνεργοῦντας θεῶν εὐνοίας τυγχάνειν ἢ ἑαυτῶν ἀμελοῦντας ὑπὸ
τῶν δαιμόνων περισώζεσθαι.
Τοὺς εἰς συμφορὰς ἐμπίπτοντας χρὴ καὶ αὐτοὺς ὑπὲρ ἑαυτῶν κοπιᾶν
καὶ οὕτω τοῦ θεοῦ περὶ βοηθείας δέεσθαι.
| [53] LE NAUFRAGÉ
Un riche Athénien naviguait avec d'autres passagers. Une tempête violente étant
survenue, le vaisseau chavira. Or, tandis que les autres passagers cherchaient à
se sauver à la nage, l'Athénien, invoquant à chaque instant Athéna, lui
promettait offrandes sur offrandes, s'il parvenait à se sauver. Un des
naufragés, qui nageait à côté de lui, lui dit : «Fais appel à Athéna, mais
aussi à tes bras. »
Nous aussi invoquons les dieux ; mais n'oublions pas de travailler de notre côté
pour nous sauver.
Estimons-nous heureux, si en faisant effort nous-mêmes, nous obtenons la
protection des dieux; si nous nous abandonnons, les démons seuls peuvent nous
sauver.
Si l'on tombe dans la malheur, il faut prendre soi-même de la peine pour s'en
tirer, et seulement alors implorer le secours de la divinité.
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